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COT'Hebdo Céréales et Sucre
Marché des céréales et du sucre du 12 au 19 février 2025 - Les prix du blé européen reculent, faute de compétitivité sur l’Algérie et l’Arabie saoudite

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie, maïs et autres céréales secondaires) et du sucre, ainsi que des coûts du fret fluvial, sur le marché physique français entre le 12 et le 19 février 2025, expliquée par La Dépêche Le Petit meunier.

Image de céréales et courbes d'évolution de prix, générée par l'IA.
© Généré par l'IA

Sur Euronext, les cours du blé ont fortement reculé sur l’échéance mars et de façon un peu moins prononcée sur mai. Cette dernière semaine, deux achats internationaux ont animé les marchés : un algérien pour 360 000 à 400 000 t de blé meunier et un saoudien de 920 000 t en blé à 12,5 % de protéines. Ceux-ci ont consacré la bonne place des origines mer Noire (notamment Roumanie, Bulgarie et Ukraine) et Australie. La Russie est moins présente sur les marchés, avec la mise en place des quotas à l’exportation depuis le 15 février et la hausse des prix sur ses places portuaires. Sur la nouvelle récolte, les cotations ont en revanche gagné du terrain sur Euronext. Le froid en Russie fait craindre des dégâts de gel, et la reprise des notations Céré’Obs par FranceAgriMer fait état de cultures françaises pénalisées par les excès d’eau de l’hiver.

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Aux États-Unis, les prix des différentes variétés de blé étaient en progression cette semaine. Comme en Russie, la vague de froid sur le Midwest et les Plaines inquiète.

Enfin au Maroc, la récolte de blé devrait être une fois de plus réduite par la sécheresse et être inférieure à 3 Mt. Comme la zone mer Noire, la Turquie est touchée par le manque de précipitations.

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Sur le marché physique français, on constate un peu d’activité chez les fabricants d’aliment pour animaux (FAB) sur avril-juin. Les primes ont cédé 1 €/t sur le marché intérieur en blé fourrager. Quelques disponibilités réapparaissent en blé meunier, mais le marché est étroit et les intérêts acheteurs se situent dans d’autres zones. Les primes ont peu évolué en blé meunier. L’échéance mars d’Euronext est de moins en moins utilisée pour l’indexation. Sur le portuaire, les primes se tiennent mais l’activité est faible. Les FAB belges sont peu présents en blé fourrager dans l’Est.

Les exportateurs agricoles argentins demandent que le fleuve Paraná soit davantage dragué

En France, les coûts du fret fluvial sur le bassin de la Seine n’ont pas évolué entre le12 et le 19 février. On enregistre une petite activité à l’exportation sur l’intracommunautaire, concernant des dégagements de blé et de maïs vers la Belgique. Des volumes, significatifs pour la campagne actuelle, sont programmés sur le port de Rouen jusqu’en début mars, à la faveur de l’arrivée de navires maritimes. Les cales fluviales sont difficiles à trouver sur le bassin fermé de la région parisienne, et la baisse des tarifs enregistrés la semaine dernière sur le trajet Pont-Saint-Maxence/Rouen n’aide pas à la manœuvre. Sur le plus long terme, c’est le flou artistique quant aux perspectives d’exportations céréalières ! 
Les coûts de fret sur le Rhin n'ont quant à eux pas évolué sur la semaine. Rien n'est à signaler en ce qui concerne les conditions de navigation.

En Argentine, l'un des plus grands fournisseurs de matières premières agricoles au monde,  « les entreprises exportatrices de produits agricoles en Argentine demandent instamment au gouvernement de relancer rapidement une procédure d'appel d'offres pour un contrat d'entretien d'une voie fluviale essentielle utilisée pour le transport des récoltes, après que le précédent appel d'offres a échoué », indique Reuters, dans une information parue le 14 février sur MarketScreener. L'Argentine exporte 80 % de ses céréales par le fleuve Paraná, actuellement dragué par le belge Jan de Nul, qui n'a pas participé à l'appel d'offres le plus récent, décrit par les procureurs comme étant truffé d'irrégularités, ce qui a poussé les autorités à renoncer à la vente aux enchères, précise le média. Les entreprises exportatrices souhaitent que « le fleuve soit dragué davantage afin d'augmenter le flux de navires ».

La rédaction

Maïs

Les cours du maïs s’apprécient

Les cotations du maïs sur Euronext ont cédé 1 €/t sur l’échéance mars, mais ont progressé sur juin, sur la jointure entre les deux récoltes et sur la nouvelle campagne, dans le sillage des prix sur le CBOT. Les conditions sèches en Argentine continuent de tirer les cours vers le haut, et le consultant Michael Cordonnier a d’ailleurs révisé à la baisse sa prévision de récolte à 46 Mt. La demande internationale se maintient en outre pour le maïs états-unien.

Les primes ont reculé sur les places hexagonales. Le marché reste très vendeur. Les FAB du nord de l’UE sont toujours peu présents. Les teneurs en mycotoxines semblent pourtant moins mauvaises dans l’Est que dans l’Ouest. Les affaires sont rares, les intérêts acheteur et vendeur étant trop éloignés. Les FAB français se tournent plutôt vers le blé et l’orge.

Orge fourragère

Les primes reculent 

Les primes ont cédé 1 €/t en orge fourragère. L’activité ralentit sur Rouen. Les FAB réalisent des couvertures sur des minima techniques. La demande italienne est présente en orge comme en maïs, mais reste pour l’instant circonscrite au Sud-Est.

Orge de brasserie

Marché morose

Les prix des orges de brasserie sur le marché physique français ont suivi une tendance haussière en variétés d'hiver et de printemps entre le 12 et le 19 février, toutes récoltes confondues. Le marché est morose. Des malteries, filiales à l'étranger de groupes français, ferment pour cause de travaux ou définitivement pour certaines. En récolte 2024, on enregistre des résiliations de contrats en orge d'hiver. En récolte 2025, un petite activité est présente en France, toutes variétés confondues.

Blé dur

Marché toujours très calme

Les prix du blé dur ont peu évolué sur les places françaises. On constate un peu de demande italienne, mais la qualité n’est pas disponible pour y répondre.

Céréales secondaires

Sans évolution

 Les cours de l'avoine n'ont pas évolué entre le 13 et le 19 février. L'activité est faible en avoine. Le seigle n'est toujours pas coté cette semaine. La prime triticale n'a pas évolué cette semaine sur le Rhône-Alpes. Dans l'Allier, les prix du triticale sont au niveau de ceux de l'orge fourragère.

Sucre

Nette appréciation des cours mondiaux

Les prix du sucre ont bien progressé entre le 10 et le 17 février, tant en sucre raffiné qu’en sucre brut, même si la tendance reste à la baisse sur un plus long terme (tendance baissière sur quatre mois). Les prix ont atteint un plus haut depuis deux mois. Selon Alvean, l’un des principaux traders au niveau mondial, le manque de précipitations au Brésil a provoqué des développements culturaux hétérogènes dans les régions de production avec une conséquence notoire : le début de la récolte, normalement en avril, pourrait être retardé. La robustesse du real face au dollar n’incite pas les producteurs à exporter. 
Le prix du sucre brut a terminé en hausse (19,45 cts$/livre le 14 février 2025 [pas de marché le 17 février] contre 18,36 cts$/livre le 10 février) et celui du sucre raffiné aussi (537,60 $/t le 17 février 2025 contre 511,50 $/t le 10 février).

En France, Cristal Union vient de publier les principaux chiffres pour sa campagne 2024-2025. Lors d’une année marquée par un nouveau record de pluviométrie et un fort déficit d’ensoleillement, le rendement agricole moyen s’inscrit sous la moyenne quinquennale à près de 84 tonnes de betteraves à 16° à l’hectare, avec une forte hétérogénéité entre régions et parcelles. Les huit sucreries ont produit 1,5 million de tonnes de sucre issu de betteraves et les deux distilleries 2 millions d’hectolitres d’alcool et de bioéthanol. Cristal Union a confirmé son objectif de prix de la betterave de 40 euros la tonne pour la campagne 2024. 

La coopérative Tereos et la société start-up Lénéo ont signé un accord pour la création d’une production de biométhane, de carburant et de produits décarbonés à Morains (Marne), sur l’ancien site de la distillerie de Tereos, capable de produire annuellement plus de 200 GWh de biométhane ou de carburant. Ce projet permettra la création de 35 emplois et représente un investissement de plus de 60 millions d’euros. Le projet consiste à produire de l’énergie à partir de la matière organique locale (résidus de cultures) en utilisant notamment des coproduits issus de l’activité de transformation de la betterave sucrière de Tereos. Mise en service prévue à l’horizon 2028-2029. 

La rédaction

À surveiller

Blé tendre

  • Conditions de culture des céréales d’hiver dans les zones de production françaises.
  • Sécheresse au Maroc.
  • Risque de gel hivernal en Russie et aux États-Unis.
  • Compétitivité à l’exportation des origines ouest-européennes.

Orges 

  • Demande italienne en orge : va-t-elle s’étendre au-delà du Sud-Est ?
  • Retour des fabricants d’aliments pour animaux aux achats.
  • Début des semis d’orge de printemps dans l’Hexagone.
  • Taxes douanières en Amérique du Nord et bouleversement des échanges sur le continent.

Maïs 

  • Évaluation des dégâts de la sécheresse en Argentine.

    Progression des semis de la safrinha au Brésil.

    Teneurs en mycotoxines en France.

Adèle d'Humières

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