Marché dans l’attente des moissons
BLÉ TENDRE : en baisse dans le sillage de Chicago et d’Euronext
Les pluies, propices au développement de fusarioses, ravivent les craintes d’une détérioration de la qualité de la récolte. Les opérateurs s’attendent par ailleurs à de plus ou moins fortes disparités régionales. L’ambiance est donc à l’attentisme sur le marché français, alors que les moissons ont pris du retard. En l’absence d’échanges significatifs et d’informations concrètes à se mettre sous la dent, le marché se contente d’évoluer en fonction de Chicago. Ce dernier s’est replié à la faveur d’une amélioration des conditions météo aux Etats-Unis.. En effet, les meilleures qualités de blé moissonnées dans le MidWest ont rassuré les opérateurs.. Euronext, à la baisse, a évidemment suivi Chicago. On note par ailleurs un regain d’intérêt des pays importateurs bien présents sur le marché international. Ainsi, plusieurs appels d’offres ont été lancés. L’Egypte a acheté 290.000 t (origine optionnelle Russie, Ukraine, USA, Canada). Avec 60 $/t de différentiel par rapport à la mer Noire, l’origine française était bien entendu hors course.
BLÉ DUR : dans l’attente de la récolte
Le marché est toujours immobilisé. Les opérateurs attendent en effet des informations plus précises sur le profil de la récolte, retardée par les pluies, avant de s’engager commercialement. Certains rapportent néanmoins un intérêt des consommateurs transalpins. La Tunisie chercherait à acheter 67.500 t pour une livraison sur août-septembre (il est vraisemblable que c’est la Sicile, avec le fob Sicile à 364 €/t en spot, qui pourrait l’emporter). A noter que le fob Séville, spot, se situe pour sa part à 375 €/t.
ORGE DE MOUTURE : intérêt des fabs
Les opérateurs sont accaparés par la moisson, par ailleurs handicapée par les pluies. Dans le quart nord-est la moyenne des rendements serait de 75/80 qx/ha, les calibrages se révèleraient hétérogènes et les taux de protéine bas. Quant à l’activité commerciale, elle est très irrégulière. On note néanmoins un intérêt marqué des fabricants d’aliments sur le rapproché, voire sur les longueurs, jusqu’en décembre, l’orge étant privilégiée, au détriment du blé, dans les formules d’aliments composés en raison du différentiel actuel de prix.
ORGE DE BRASSERIE : sans demande
Les résultats de cultures s’affinent, mais les opérations de récoltes sont entravées par les pluies en variétés d’hiver et devraient donc démarrer avec un peu de retard en printemps. Les perspectives sont pour le moment optimistes en termes de volumes.
Du côté de l’activité, les utilisateurs se font très discrets. La prime des orges de brasserie par rapport aux fourragères est actuellement élevée. Ces dernières ayant cédé du terrain, les opérateurs s’attendent à un réajustement du marché brassicole à la baisse.
MAÏS : repli des cours, faible activité
Le marché ne brille pas non plus par son activité. Les cours, influencés notamment par le marché américain, ont cédé du terrain. Chicago s’est en effet replié suite à l’amélioration des conditions de culture et au léger recul des prix du pétrole. Ce repli du marché a entraîné le retrait des vendeurs sur le marché français, les industriels, de leur côté, ne montrant guère d’intérêt. A noter une petite activité de soudure sur les Pays-Bas et la Belgique et quelques prises de position en NR sur le fob Rhin. Sur la façade Atlantique, on parle aussi d’un intérêt du Maroc et surtout de l’Iran. Mais dans le Sud-Ouest, les opérateurs déplorent l’absence de la demande espagnole.
FRETS : léger ralentissement à Rouen
Le trafic des frets fluviaux garde la même tonalité que la semaine dernière sauf à Rouen, où l’activité s’est légèrement ralentie à cause d’une mauvaise météo. Les bateaux restent bloqués et ne se vident pas pour des raisons techniques et de personnel. Le marché communautaire est en dents de scie.
TOURTEAUX : la baisse relance l’activité
La dégringolade observée sur le soja à Chicago, suite au retour d’un temps sec dans le Midwest, a fait chuter les cours des produits issus de la graine. Ainsi, les tourteaux ont nettement fléchi. Suffisamment pour relancer un marché peu actif depuis quelques temps. Des échanges sont donc rapportés, notamment pour des livraisons estivales.
PROTÉAGINEUX : de plus en plus étroit
Le marché des pois fourragers est totalement délaissé par les opérateurs. Ces derniers attendent tout de même les résultats de la récolte 2008, même si les quantités seront nettement inférieures à l’an passé étant donné la faiblesse des surfaces ensemencées.
En féveroles, les cours sont inchangés sur un marché peu demandeur sur le portuaire.
ISSUES DE MEUNERIE : marché sans queue, ni tête
Le marché est entré dans une phase technique liée à l’irrégularité de l’activité de la meunerie. Il évolue en dents de scie, fluctuant en fonction de l’offre. Les cours sont donc difficiles à coter. La demande est faible.
DÉSHYDRATÉS : attentisme
L’activité est éteinte dans l’attente de l’arrivée des nouvelles récoltes. Les luzernes déshydratées reculent sur le disponible en l’absence de demande. Concernant les pulpes de betteraves, les prévisions de récolte sont toujours optimistes, même s’il faut tenir compte du recul des surfaces dédiées à cette culture.
CO-PRODUITS : retrait de la poudre de lait sur un marché sans demande
La poudre de lait est en net recul cette semaine. Les prix souffrent du manque de demande flagrant. L’essentiel des besoins est couvert du côté des fabricants d’aliments. Le lactosérum perd également quelques points et affiche un`courant d’affaires équivalent, c’est-à-dire très réduit.
Le marché des pailles et fourrages est dans l’attente de l’arrivée des productions de la nouvelle récolte.
Le marché des PSC subit de très légères variations. Les cours des citrus montent et les corn gluten feed baissent. Le marché des farines de poisson reste ferme, dans le sillage des protéines végétales et à la demande chinoise ; les cours sont inchangés.
PRODUITS DIVERS : calme saisonnier
Le marché des graines fourragères est calme, en accord avec la saison. Il faudra attendre les premières récoltes après les vacances pour que les affaires reprennent. Le prix du lotier augmente légèrement car la marchandise va manquer. Le marché des légumes secs est très calme. Les prix sont reconduits à l’exception des pois chiches indiens qui s’envolent.
Il n’y a pas de changement notoire pour le marché de la graineterie. Les passages orageux font que les vendeurs restent dans l’attente des récoltes, et les prix sont reconduits.
OLÉAGINEUX : Le weather market fait reculer les prix des oléagineux
Les cours des graines de colza françaises sont toujours orientés par les évolutions du pétrole et du soja à Chicago. Ce dernier ayant très lourdement reculé, avec le retour d’un temps plus clément pour les cultures de soja dans le Midwest, les graines de colza européennes se sont repliées très fortement pour revenir à leurs niveaux de la semaine dernière, juste avant la flambée du soja qui avait passé les 16 dollars. Sur le marché physique, les cours suivent la même évolution que sur Euronext. On notera un courant d’affaires en dégagement, classique en cette période de récolte céréalière. La baisse des cours a toutefois fait fuir les quelques vendeurs sortis en tout début de semaine suite à la hausse du soja. Mais attention, la reprise du pétrole ce mercredi pourrait faire repartir le colza vers le haut. Le marché du tournesol reste quant à lui toujours aussi calme. Les prix ont régressé dans le sillage des graines oléagineuses et des huiles. La perspective d’importation de graines de tournesol participe à ce repli.