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Marché attentiste sur fond de sécheresse

BLÉTENDRE : le temps sec préoccupe 
Les cours du blé tendre français ont nettement progressé avant d’amorcer une petite détente technique. Le weather market explique la fermeté des cours avec d’un côté les dégâts du gel passés de plus en plus visibles, notamment en Allemagne, et de l’autre le spectre de la sécheresse qui inquiète les opérateurs. Le déficit hydrique qui touche une bonne partie de l’Europe jusqu’au Maroc commence à devenir inquiétant. En France, la situation n’est pas encore désespérée mais l’arrivée de pluies soulagerait le marché, actuellement sclérosé par ces éléments d’incertitudes. Dans ce contexte, les vendeurs se montrent peu présents en particulier sur la nouvelle récolte. Les blés 2011 sont quant à eux de plus en plus difficiles à trouver pour la consommation. Des échanges sont toutefois rapportés vers les fabricants d’aliments du bétail et la meunerie, dans une moindre mesure. Ces échanges concernent surtout des compléments.
Sur la scène internationale, les productions européennes peinent à trouver preneur. L’Egypte a d’ailleurs lancé un appel d’offres ce mercredi pour la fourniture de 55 à 60.000 t de blé white US et pour 60.000 t de blé toute origine pour chargement mi-mai. Le manque de compétitivité des blés français devrait les écarter de l’appel d’offres.
La parution, prévue vendredi, du rapport du département nord-américain de l’Agriculture paralyse également l’activité sur le territoire hexagonal. Contrairement à l’Europe, les productions US bénéficient d’un climat favorable.
 
BLÉ DUR : inerte
L’activité reste limitée sur ce marché, compte tenu des inquiétudes liées au temps sec, du sud de la France notamment. Ces incertitudes n’incitent pas les vendeurs à se manifester. Le marché est encore balbutiant sur la prochaine récolte.

MAÏS : demande hexagonale et européenne 
Moins ferme que le marché du blé, celui du maïs affiche tout de même des prix stables à haussiers sur la semaine. L’activité est soutenue avec des transactions vers la nutrition animale, française et espagnole, via les zones portuaires. Un courant d’affaires vers le nord de l’UE anime également le marché.

ORGES DE BRASSERIE : marché bloqué en orges d’hiver, des échanges en printemps
Quelques affaires se sont traitées en orges de printemps récolte 2012. Les cours ont peu évolué d’une semaine sur l’autre. En orges d’hiver en revanche, l’activité est très limitée. Le faible écart de prix avec les orges de mouture et les dégâts importants dans le grand quart nord-est n’incitent pas les vendeurs à s’engager. Mais les acheteurs ne se précipitent pas non plus sur ce marché, compte tenu de la trop faible différence entre le prix des orges d’hiver et de printemps.

ORGE DE MOUTURE : peu actif
Les disponibilités sont très réduites en ancienne récolte. Quelques échanges sont rapportés mais, globalement, le marché est éteint.

FRET : activité calme
L’activité sur Rouen n’est pas fameuse. Le trafic se concentre sur la Belgique, où les affaires se maintiennent honorablement. Les cotations sont sans évolution.
 
TOURTEAUX : prix haussiers
Les cours des tourteaux de soja, de colza et de tournesol progressent d’un même élan, dans le sillage du complexe soja sur le marché à terme de Chicago. Dans ce contexte haussier, les affaires sont ponctuelles.

PROTÉAGINEUX : fermeté en pois
Les cours des pois se redressent, dans le sillage des céréales et des tourteaux. L’activité est quasi nulle, sur un marché peu offert et jugé excessif par les fabricants d’aliments. C’est en régions Lorraine, Champagne-Ardenne et Bourgogne que les dégâts du gel sont les plus importants, indique l’Unip. Les parcelles retournées sont en général ressemées en pois de printemps. Ces trois régions ont représenté 10.400 ha de pois d’hiver en 2011 (cf. encadré ci-dessus).
Les prix des féveroles auraient tendance à se contracter. Les quelques acheteurs présents à l’exportation ne trouvent pas de contrepartie. Les opérateurs sont préoccupés par l’ampleur de la baisse des surfaces sous féveroles estimées pour la récolte 2012.

ISSUES DE MEUNERIE : offre limitée
Sur le marché de Paris, les prix des sons fins sont reconduits, et ceux des pellets, de la farine basse et du remoulage demi-blanc fléchissent légèrement. La demande à l’Ouest est nettement plus faible que la semaine dernière. L’offre est toujours aussi limitée, en particulier sur la farine basse. En province, les cours sont baissiers sur la partie nord du territoire et haussiers dans le sud. Dans les régions de Toulouse et de Marseille, les issues sont très difficiles à trouver.

DÉSHYDRATÉS : NR en pulpes
Alors que les luzernes sont incotées, les cours des pulpes de betterave sur la fin de campagne ont renchéri, dans un contexte de marché globalement haussier. Les premières cotations pour la récolte 2012 sont disponibles en pulpes de betteraves.

COPRODUITS : raffermissement des PSC
Les cours de la poudre de lait fléchissent alors que ceux du lactosérum perdent du terrain. En drêches, les cours se cherchent sur le rapproché, en l’absence de vendeurs. Le marché des PSC, citrus comme corn gluten feed, reste ferme, ce qui ne suscite guère d’intérêt acheteur. Les prix des pailles et fourrages sont reconduits. D’ici 4 à 5 semaines l’offre dans le Nord-Est sera tarie, alors qu’on enregistre encore des besoins au niveau national.

PRODUITS DIVERS : activité saisonnière
Les cours de la graineterie suivent une tendance davantage haussière. Le marché est relativement calme, en raison de conditions climatiques clémentes et d’un contexte économique peu favorable. Les amateurs de passereaux limitent leurs achats de graines d’oisellerie. L’activité sur le marché des légumes secs est normale pour la saison. Les prix sont stables. En farines de poissons, les cours progressent, sur un marché étroit.

OLÉAGINEUX : le weather market continue de tirer les cours 
Les prix du complexe oléagineux ont gagné du terrain depuis la semaine dernière. Les cours de la graine de soja ont atteint des maxima depuis ces six derniers mois. En effet, les semis de maïs précoces aux Etats-Unis, fortement dopés par de bonnes conditions climatiques, font craindre un délaissement du soja. De plus, les inquiétudes sur les récoltes sud-américaines persistent. En colza, ce sont les peurs pour la nouvelle récolte qui tirent les prix, sur un marché déjà déficitaire. Les dégâts dans l’UE à 27 pourraient encore s’intensifier dans les semaines à venir. À ce jour, c’est la Pologne qui a le plus souffert du gel avec une perte de production nationale estimée à 30 % par Offre&Demande Agricole. Sur le marché physique, les marges de trituration du colza se sont légèrement améliorées, mais restent insuffisantes pour les industriels. En tournesol, les cotations se sont raffermies dans le sillage de l’huile de palme qui a clôturé à son plus haut niveau depuis un an à Kuala Lumpur. Les baisses de prix enregistrées mardi sont dues à des clôtures de position dans l’attente du rapport mensuel de l’USDA vendredi 30 mars. 

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