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Maïs OGM : l’AGPM prône la coexistence

Alors que l’Etat s’apprête à légiférer sur les biotechnologies, l’AGPM espère que ses travaux inspireront la loi à venir. 

UN MOIS APRES la découverte d’au moins 500 ha de cultures commerciales de maïs OGM en France, l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) a reçu la presse sur un site de production près de Bordeaux. L’organisation a pu présenter son programme d’accompagnement des cultures issues des biotechnologiques (PACB qui concerne 80 ha de maïs BT, résistant à la pyrale et à la sésamie), en «toute transparence», même si elle a tenu à garder secrète la localisation de la rencontre. Elle entendait surtout faire passer un message : «la coexistence des cultures OGM et conventionnelles est possible». Le syndicat a indiqué que cette réunion ne faisait pas suite à l’article du Figaro qui révélait la nette progression des surfaces de maïs OGM dans le Sud-Ouest, «cette rencontre était prévue depuis longtemps», a assuré l’équipe de l’AGPM.

L’AGPM mise sur le modèle espagnol mais reste flou sur la transparence.

En 2005, le Programme opérationnel d’évaluation des cultures issues des biotechnologies (de 2002 à 2004) s’est transformé en PACB «à la demande d’une quinzaine de producteurs du sud-ouest français» a expliqué Bernard Delsuc, vice président de l’AGPM. Celle-ci attend maintenant la transposition de la directive européenne 2001-18 qui interviendra avec le projet de loi sur les biotechnologies annoncée pour la fin de l’année. Le syndicat espère surtout que le volet sur la coexistence «s’appuiera sur les travaux de l’AGPM» qui défend le modèle espagnol plutôt que celui adopté par l’Allemagne «trop restrictif» à ses yeux. Après quatre ans d’expérimentation, l’AGPM estime que «la coexistence des filières est possible».

Concernant la transparence pour les cultures d’OGM, la position de l’AGPM reste ambiguë : «Il faut que les choses soient claires au niveau de l’administration», admet Bernard Delsuc qui reste toutefois «opposé à une transparence sur la localisation des champs vis-à-vis du public», craignant de nouveaux saccages. Mais peut-on encore parler de transparence si le public en est écarté ? Rappelons que la directive 2001-18 dont l’AGPM n’a de cesse de réclamer la transposition par l’Etat français, rend obligatoire cette information du public, localisation des parcelles OGM comprise.

Les producteurs s’expliquent

Pierre, qui cultive depuis cette année un hectare sur les cinquante que compte son exploitation, s’est «porté volontaire auprès de l’AGPM», car «passionné de technologie». N’ayant pas participé au précédent programme (POECB), c’est la première année qu’il récolte des OGM. Mais, il n’est «pas jusqu’au-boutiste» et assure qu’il arrêtera «si l’intérêt économique n’y est pas». Bernard, son voisin qui ne travaille qu’en conventionnel, «ne s’inquiète pas des éventuelles contaminations de sa production» et espère que le marché se développe pour s’y engager.

Les Fab français seraient «frileux» envers le maïs OGM selon l’AGPM

Aujourd’hui, les 80 ha de maïs BT cultivés dans le cadre du PACB sont destinés au bétail espagnol qui absorbe «2 Mt de maïs français OGM ou non», explique Bernard Delsuc. Mais pourquoi se limiter à l’Espagne puisque l’alimentation animale française utilise déjà des tourteaux de soja modifié ? D’autant que la législation européenne ne permet pas de valoriser les produits issus d’animaux n’ayant pas consommé d’OGM, l’étiquetage pour le consommateur n’étant pas obligatoire. Pour le vice président de l’AGPM, le cas du maïs est «particulier». Ce que l’on se permet avec les tourteaux de soja importés est impossible avec le maïs, «systématiquement associé aux OGM dans la tête des citoyens». La filière française de l’alimentation animale est encore «frileuse» à cette incorporation selon l’AGPM.

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