L’USDA et le climat soutiennent les cours
BLÉ TENDRE : inquiétudes pour les cultures européennes et nord-américaines
Les prix du blé tendre français ont affiché une certaine fermeté cette semaine, tirés par un weather market, reléguant l’actualité internationale au second plan. En Europe, les cultures manquent d’humidité, et ce ne sont pas les quelques pluies constatées ces derniers jours qui suffiront à combler les besoins en eau des cultures. Selon une enquête d’Offre et Demande Agricole, 72 % des blés français sont jugés « bons à excellents » au 5 avril, contre 80 % l’an dernier à la même époque. Les blés moyens s’affichent à 23 % (19 % en 2010), les mauvais à 1 % (4 % en 2010), et les très mauvais à 1 % (0 % l’an dernier). Aux Etats-Unis, la situation est également préoccupante avec des blés d’hiver US estimés bons à excellent pour seulement 37 % contre 65 % l’an passé. D’autre part, en Ukraine, la société UkrAgroConsult a évalué la récolte de céréales 2011 à 44,72 Mt contre 46,88 Mt en 2010, dont 20,5 Mt de blé. Par ailleurs, l’activité sur le territoire français est limitée et a même reculé sur les places portuaires où les primes ont affiché un retrait. La nutrition animale procède à quelques achats pour des livraisons rapprochées.
MAÏS : ferme suite au rapport USDA
Très ferme, le marché du maïs a enteriné les chiffres de l’USDA jusqu’en milieu de semaine. Selon ce dernier, le stock de maïs se situe à 165,7 Mt contre 195,4 Mt l’an passé à cette époque, soit une baisse de 15 %. Côté français, l’activité est très réduite dans ce contexte de forte volatilité et de fermeté. Les achats sont limités à quelques couvertures des fabricants d’aliments composés. Les places portuaires enregistrent des transactions et l’amidonnerie achète quelques lots au coup par coup.
ORGE DE MOUTURE : délaissé
Sans changement majeur par rapport à la semaine dernière, le marché de l’orge fourragère suit globalement l’évolution observée en blé, et les prix évoluent en ordre dispersé sur la semaine. Concernant l’activité, elle est toujours quasi inexistante, mis à part de petits achats des fabricants d’aliments.
BLÉ DUR : sans affaires
Le marché est bloqué. Le différentiel de prix avec le blé tendre n’est guère incitatif. Compte tenu de l’inertie de l’activité, les cours n’évoluent pas significativement.
ORGES DE BRASSERIE : courant de transactions
Des affaires se traitent, mais essentiellement en orges de printemps. Des transactions sont rapportées sur l’ancienne comme la prochaine campagne. A noter l’important écart de prix entre ces deux récoltes.
FRETS : peu de mouvement
La tendance reste la même depuis un mois sur le fret fluvial français. Le dégagement sur Rouen se maintient, mais les exportations sur le nord de l’UE sont toujours aussi calmes. En fret maritime, les indices affichent un retrait généralisé.
TOURTEAUX : recul des cours en soja
Les prix du tourteau de soja s’effritent dans le sillage du marché à terme de Chicago, qui ploie sous le poids des marchandises sud-américaines. Les cours des tourteaux de colza se raffermissent, dans le sillage de son huile, tandis que ceux du tournesol s’effritent, faute de demande.
PROTÉAGINEUX : reprise en pois
Le marché du pois connaît un léger regain d’activité cette semaine, principalement en Bretagne. Ce qui a conduit à un renchérissement des cours. En féverole, les prix sont stables. Le marché est toujours aussi calme.
ISSUES DE MEUNERIE : chute libre
Les issues de meunerie subissent une très forte contraction cette semaine, notamment sur les sons. L’offre est peu abondante, mais la demande est totalement absente. Sous l’effet de la mise à l’herbe, la consommation des bovins est effectivement moins importante. Le marché est léthargique, les moulins tournent au ralenti.
DÉSHYDRATÉS : sans activité
Les cours des pulpes de betterave et luzernes déshydratées connaissent peu de mouvement. Le secteur n’a pas enregistré de nouvelle prise de position cette semaine.
CO-PRODUITS : hausse en produits laitiers
Le cours de la poudre de lait ont progressé sous l’effet d’une reprise de la demande, notamment du négoce. En lactosérum, les cours sont également en hausse. En PSC, les cours restent stables, malgré une légère contraction sur les cotations de citrus. Le marché est au plus calme. Ces produits perdent de leur intérêt pour les fabricants d’aliments bretons, en raison des coûts de transport, alors que sur les ports voisins sont importées des drêches et autres marchandises protéinées, telles que des tourteaux de tournesol ukrainiens à 36 % de protéines et 10 % d’huile. Concernant les drêches, les blés plient légèrement, les maïs reprennent doucement le chemin de la hausse. Globalement, le marché reste plutôt attentiste. En pailles et fourrages, les prix sont stables. Le peu de marchandise n’influence pas les cours, la demande étant elle aussi fortement ralentie.
PRODUITS DIVERS : attentisme
Le secteur de la graineterie subit une baisse généralisée. Les prix sont réactualisés en fonction des arrivages. Les cours des semences fourragères sont à la hausse, en prévision de petites récoltes à venir en 2011/2012. Quant aux farines de poissons, les pêches ont repris comme prévu le 1er avril au Pérou mais dès le 3e jour les autorités ont décidé d’arrêter les prises jusqu’au 14 avril dans plusieurs zones, du fait d’un pourcentage encore beaucoup trop élevé de juvéniles. Il faudra donc attendre la seconde quinzaine d’avril pour savoir s’il y a une amélioration de la situation.
OLÉAGINEUX : détente des cours du colza sous la pression du soja
Les cours du colza ont fléchi d’une semaine sur l’autre, après s’être ponctuellement renchéris à la parution des chiffres de semis de soja américains jeudi dernier. Le département à l’Agriculture a en effet revu à la baisse de 1 % les ensemencements de fèves aux Etats-Unis pour la récolte 2011, à 31 Mha. De plus, les stocks locaux (33,9 Mt) se révèlent inférieurs de 2 % à ceux de l’an dernier à la même époque. Cependant, l’amélioration de la météorologie en Amérique du Sud a permis la reprise des chantiers de récolte de soja, ce qui a conduit à une détente des cours. Les récoltes s’élèveraient à 72 Mt au Brésil et 50 Mt en Argentine. En Europe, le gel aurait affecté les cultures de colza polonaises et allemandes. La production germanique reculerait de 5,5 % sur un an, selon certaines sources. Côté activité, la demande est moins présente car les besoins sont couverts. Les cours de l’huile de colza se raffermissent, dans le sillage de la palme. Ceux du tournesol, stationnaires jusque-là, ont tendance à monter.