L’Ukraine réclame la prolongation pour un an de l’accord sur les corridors humanitaires
L’actuel accord sur les corridors humanitaires inclut les ports de Pivdennyi, Chornomorsk et Odessa. L’Ukraine demande l’ajout de celui de Mykolaïv.
L’actuel accord sur les corridors humanitaires inclut les ports de Pivdennyi, Chornomorsk et Odessa. L’Ukraine demande l’ajout de celui de Mykolaïv.
Les autorités ukrainiennes ont réclamé le 22 février 2023 la prolongation de l’accord sur les corridors humanitaires d'une année supplémentaire, afin de poursuivre l’exportation de grains depuis des ports ukrainiens sur la mer Noire, rapporte Reuters. « L’Ukraine a besoin de planifier ses exportations sur le long terme », s’est exprimé Yuriy Vaskov, vice-ministre ukrainien de la Restauration, lors d’une interview accordée au média.
La péninsule de Kinbourn en question
L’accord actuel court jusqu’au 18 mars 2023, et inclut les ports en eaux profondes de Pivdennyi, Tchornomorsk et Odessa. Le vice-ministre souhaite y ajouter le port en eaux peu profondes de Mykolaïv. Exportant actuellement 3 Mt de marchandises par mois environ, les trois ports ont une capacité maximale mensuelle de 6 Mt, qui atteindrait 8 Mt avec le port de Mykolaïv. Avant l’invasion russe, ce dernier représentait 35 % des expéditions nationales de produits alimentaires, et nécessiterait environ deux semaines maximum à être réactivé en cas d’inclusion dans l’accord, selon Yuriy Vaskov.
Mais tous ne sont pas aussi optimistes que le vice-ministre ukrainien. Andriy Vadaturskyi, président directeur général de Nibulon, une des plus grosses sociétés de production et d’exportation de grains d’Ukraine, déclarait le 23 février à Reuters que l’inclusion du port de Mykolaïv dans l’accord n’aurait guère de sens tant que les Russes occupent une étroite bande de terre, la péninsule de Kinbourn.
En effet, pour que les navires puissent quitter le site de Mykolaïv et pénétrer dans la mer Noire, ils doivent passer par ladite péninsule, contrôlée par la Russie, ce qui pourrait être dangereux, estime le dirigeant de Nibulon. « Tout le monde devrait s'inquiéter, car ce ne sont pas des gens honnêtes [en référence aux Russes, NDLR] et même s'ils sont d'accord, ils ne méritent aucune confiance », a-t-il témoigné au média.
Andriy Vadaturskyi a succédé à son père à la tête de Nibulon suite au décès de ce dernier, tué lors d’une attaque russe au missile, tombé sur son domicile à Mykolaïv en 2022.
Pour Yuriy Vaskov, l’occupation par les Russes de la péninsule de Kinbourn ne poserait pas de problème, car ces derniers devront obligatoirement s’engager à ne pas attaquer les cargos contenant des marchandises agricoles en cas d’accord.
L'Ukraine veut que les inspections des bateaux s'accélèrent
Autre demande des autorités ukrainiennes : l’accélération du contrôle des bateaux dans le cadre de l’accord. Yuriy Vaskov déplore qu’il n’y ait que trois équipes russes disponibles pour se charger des missions d’inspection. « L'ONU, la Turquie et l'Ukraine sont prêtes à mener 40 inspections par jour si nécessaire. Et il y a un réel besoin, puisqu’environ 140 navires attendent d'être inspectés », précise-t-il à Reuters. Intégrer le port de Mykolaïv dans l'accord n'aurait aucun intérêt si les Russes n'accélèrent pas le rythme des contrôles, ajoute Yuriy Vaskov.