L’OPG veut « reconquérir de la valeur ajoutée pour retrouver du revenu »
Pour l’organisation des producteurs de grains, réunie le 31 janvier en Beauce, les céréaliers peuvent mieux rémunérer leur travail en évitant les organismes stockeurs (OS).
« Nous n’avons plus de revenu depuis trois ans dans les grandes cultures », a expliqué à la Dépêche-Le Petit Meunier Nicolas Jaquet, président de l’OPG, le 1er février. Son organisation demande des solutions politiques, avec « une exception agro-culturelle ». Se réunir en congrès chez un producteur à Villampuy (Eure-et-Loir) était symbolique.
Les assurances pour suppléer la Pac, l’OPG y est hostile. « On nous les fait miroiter, mais les aides européennes seront juste redistribuées d’une autre manière, synthétise l’agriculteur du Sud-Ouest. Ça ne sera pas mieux, c’est trop cher et ce système n’incite pas à être plus productif. » Il s’étonne que l’Association générale des producteurs de blé l’encourage. Comme les candidats à la présidentielle l’évoquent, il invite les producteurs à s’en méfier.
Exception agro-culturelle
Nicolas Jaquet souligne que, pour la culture, le gouvernement français a convaincu l’UE-28 de faire front. « Pour le cinéma, la France a obtenu une exception en 2013 dans les négociations sur le Tafta, et tout le monde trouve ça bien ». Et de prendre l’exemple du pain, un élément de la gastronomie française reconnu, qui risque de disparaître avec les agriculteurs, pas rémunérés à hauteur de leur contribution à la fabrication de ce produit.
Ce qui amène l’OPG à appeler ses adhérents à commercialiser directement leurs céréales, sans passer par les OS. « Nous constatons que ce qui fonctionne, ce sont les gros élevages qui fabriquent l’aliment à la ferme. » De la vente sans intermédiaire, et pourquoi pas aussi avec les boulangers et les minotiers.
« Chaque volume de maïs qui rentre sur le territoire permet des exportations de blé français, constate le président de l’OPG. Nous sommes perdants à ce jeu de non-respect de la préférence communautaire. » Il note que les Américains souhaitent faire marche arrière sur le libre-échange. « Comme le Brésil les dépasse en blé, ils veulent se protéger, relève-t-il. Profitons-en pour rebondir avec une politique qui répond aux exigences de la profession. » Enfin, il s’affirme résolument européen.