L’industrie agroalimentaire européenne à la loupe
Trente nouvelles recommandations devraient venir renforcer la compétitivité de l’IAA européenne
UNE FEUILLE DE ROUTE visant à assurer lamise en oeuvre « effective », entre 2010 et 2015, de 30 recommandations destinées à renforcer la compétitivité de l’industrie agroalimentaire européenne a été adoptée, le 6 juillet,par le groupe à haut niveau composé des organisations professionnelles réunies autour des commissaires européens Günter Verheugen, en charge des entreprises, et Mariann Fischer Boel, responsable du dossier agricole. Il est notamment suggéré d’améliorer la transparence dans la fixation des prix, de renforcer les relations entre les différents acteurs de la chaîne alimentaire et de réformer à nouveau la politique agricole commune.
Réactions mitigées des organisations professionnelles agricoles
Les recommandations formulées par ce forum,qui se réunira désormais trois fois par an, vont d’un appel à de nouveaux ajustements de la Pac à une volonté de lutter contre la contrefaçon. Elles ont été accueillies d’une façon mitigée lors de leur présentation par les organisations professionnelles agricoles qui auraient souhaité qu’une «plus grande attention» soit prêtée au problème de la volatilité accrue des marchés agricoles.
Ace stade, l’accent est plutôtmis sur la nécessité de faciliter l’accès des petites et moyennes entreprises au marché mondial, mais aussi sur le besoin de rééquilibrer les rapports de force au sein de la chaîne alimentaire. Le groupe s’est entendu pour mener des études visant àmieux comprendre les mécanismes de transmission des prix jusqu’aux consommateurs ainsi que l’impact des engagements contractuels d’approvisionnement. La Commission compte également passer au crible les éventuelles pratiques anticoncurrentielles au sein de la filière.
Une Pac « plus orientée vers lemarché»
Parmi les recommandations du groupe figure encore la volonté de poursuivre les réformes de la Pac pour qu’elle soit «plus orientée vers le marché ». En cas de risque de rupture dans les approvisionnements de l’industrie agroalimentaire en produits agricoles de base de qualité appropriée, la Commission devrait avoir le pouvoir de suspendre rapidement et temporairement les droits de douane afin de faciliter l’adoption de réponses rapides en cas de crise, est-il défendu en substance.
Dans le même ordre d’idée, il est rappelé que le cadre politique européen devrait faciliter un approvisionnement suffisant en matières premières à des prix compétitifs afin d’assurer une croissance durable au secteur agroalimentaire. La question des OGM est soulevée,un débat sur la politique européenne à long terme sur ce sujet étant préconisé, ainsi que la mise en place à court terme d’une solution technique en cas de présence peu importante d’OGM non encore autorisés dans la communauté.