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Les prix du blé tendre perdent du terrain, face à la concurrence russe

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 2 et le 9 octobre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Les prix du blé tendre perdent du terrain, face à la concurrence russe
© Généré par l'IA

Les prix du blé ont cédé un peu de terrain entre les séances du 2 et 9 octobre sur Euronext et le marché physique français, compte tenu de la concurrence de la Russie. Le rythme des exportations russes reste très élevé, et les opérateurs locaux souhaiteraient qu’il se tasse quelque peu. La demande internationale se manifeste. L’Algérie aurait fait l’acquisition le 8 octobre de 510 000 t à 570 000 t de marchandises, à 262,5 $/t C&F en moyenne, essentiellement d’origine zone mer Noire, incluant la Russie. Il se murmure que l’origine française n’a pas été retenue en raison des mauvaises relations diplomatiques entre la France et l’Algérie. Toutefois, l’information n’a pas été confirmée officiellement. Il convient donc de rester prudent.

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Le marché continue de s’inquiéter des mauvaises conditions de semis d’hiver en Russie. Cependant, des pluies sont attendues, ce qui devrait améliorer la situation. De nombreux éléments seront à surveiller dans les prochains jours, voire semaines : que va faire la Russie au sujet de son système de quotas d’exportations ? En Turquie, l’embargo sur les importations de blé, qui s’achève officiellement le 15 octobre, sera-t-il prolongé ? L’attitude de l’Égypte sera également à surveiller : quid de l’annonce de son achat de plus de 3 millions de tonnes ? Que va-t-il advenir de son projet d’incorporation de maïs et de sorgho dans les farines servant à la fabrication du pain ?

Sur le marché physique français, les primes portuaires évoluent peu. L’activité continue de se concentrer sur le marché intérieur. Des achats de la meunerie et de fabricants d’aliments pour animaux français sont toujours rapportés. Néanmoins, l’écart de prix entre l’échéance décembre et mars reste élevé : environ 10 euros la tonne. Cela incite les vendeurs à se positionner davantage sur l’éloigné.

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Des exportations céréalières toujours en berne

Sur le bassin de la Seine, les coûts du fret fluvial n’ont pas évolué entre le 2 et le 9 octobre, sur un marché des plus calmes faute d’activité significative à l’exportation. Les neuf prochaines semaines, avant la fermeture annuelle des coopératives à la mi-décembre, risquent de n’être pas plus animées, en raison du manque de compétitivité du blé français sur le marché mondial. Dans ce contexte, la tendance tarifaire serait baissière sur le trajet Pont-Saint-Maxence/Rouen, les bateliers étant prêts à accepter des prix loin d’être rémunérateurs sur ce bassin de navigation fermé. Les organismes stockeurs sont, quant à eux, accaparés par la mise aux normes contractuelles des marchandises, les problématiques qualitatives étant nombreuses : poids spécifique, insectes, ergot, mycotoxines... Rappelons que Sénalia, le terminal portuaire rouennais, a mis son équipe Céréales export au chômage technique depuis le 30 septembre, et ce, jusqu’à nouvel ordre. 

Sur le Rhin et la Moselle, les coûts de fret n'ont pas évolué. Rien n'est à signaler concernant les conditions de navigation.

Kévin Cler et Karine Floquet

Maïs

Légère baisse des cours

Les prix du maïs ont quelque peu reculé entre les 2 et 9 octobre sur Euronext. L’avancée de la récolte aux États-Unis constitue le principal facteur de baisse, sachant que la récolte s’annonce très abondante. Des pluies au Brésil devraient par ailleurs améliorer les conditions d’emblavement. Le rapport de l’USDA du 11 octobre sera à suivre de près. Au niveau hexagonal, les effets de la tempête Kirk sont craints. De nouvelles précipitations sont attendues, retardant d’autant les récoltes. Ces inquiétudes font monter les primes dans certains secteurs. Dans le Sud-Ouest, quelques achats sont rapportés à destination de l’Espagne. Mais les acheteurs locaux ne se précipitent pas, espèrant une bonne moisson nationale.

Orge fourragère

Toujours peu d’affaires

Les cours de l’orge fourragère sur le marché physique français ont suivi mécaniquement le repli du blé tendre d’une mercuriale à l’autre. Les primes portuaires restent inchangées, faute d’élément nouveau : l’activité y demeure très calme. L’essentiel des échanges se concentre sur le marché intérieur. 

Orge de brasserie

Renchérissement

Les prix de l’orge de brasserie sur le marché physique français ont aussi progressé d’une édition à l’autre, exception faite de la variété d’hiver Faro en récolte 2024, dont les cours n’ont guère évolué.

Blé dur

Progression des valeurs

Les cotations du blé dur sur le marché physique français ont renchéri d’une semaine sur l’autre, en raison d’un certain retard de livraisons de marchandises canadiennes, incitant la demande à se recouvrir dans certains cas. Ensuite, l’intérêt italien se manifeste, faisant grimper les valeurs au départ de plusieurs concurrents internationaux : le Canada, l’Espagne, la Grèce et la Turquie notamment. De la rétention de la part des vendeurs grecs et espagnols serait rapportée également. Un analyste privé fait remarquer que les origines espagnoles et grecques sont actuellement les plus compétitives.

La rédaction

À surveiller

Blé tendre

  • Relations diplomatiques France-Algérie à surveiller.
  • Des pluies sont attendues en Russie, seront-elles suffisantes pour favoriser les semis ?
  • Que vont faire la Turquie et l’Égypte quant aux importations de blé ?
  • Quid d’un nouveau de système de quotas d’exportation en Russie ?

Orges

  • Maintien de la faible activité portuaire française.
  • Conditions de culture en Australie.
  • Niveau des surfaces semées en France.

Maïs

  • Précipitations en France, effets sur les récoltes, qui devraient encore être retardées.
  • Avancée des semis au Brésil.
  • Avancée de la récolte aux États-Unis.
  • Rapport USDA du 11 octobre, focus sur les États-Unis, l’Ukraine et l’UE.

Kévin Cler

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