Les nitrates, point de départ d’une dynamique
APCA, FNSEA, JA et Coop de France ont réuni, le 9 mai à Paris, près de 140 participants autour de la nouvelle directive Nitrates. Une expérimentation a été évoquée.
S’il subsiste un contentieux pour certaines zones vulnérables, les intervenants à la journée "Nouvelle directive Nitrates : mode d’emploi" du 9 mai affichaient une approche collaborative. Éric Thirouin, présidant la commission Environnement de la FNSEA, compte sur l’expertise collective en eutrophisation pour faire évoluer le cadre réglementaire. Si un agriculteur ne gaspille pas d’azote, il doit pouvoir le prouver. Le programme d’action Nitrates sera révisé en 2018, a-t-il noté, invitant les agriculteurs à y participer. Il serait dommage de « passer sous les radars », dit-il, quand un paillage peut suffire à répondre aux exigences. « C’est une opportunité d’aller de l’avant », pour Céline Imart-Bruno, céréalière, qui veut concilier agronomie, économie et environnement.
Utiliser les nitrates autrement
Le Conseil de l’agriculture française veut rapprocher la directive Nitrates des pratiques du terrain. « On va construire un projet pour expérimenter hors du cadre, et trouver des solutions locales », résume Éric Thirouin. Toutefois, Jean-Marie Gabillaud, président de Coop de France Ouest, a demandé une cohérence sur tout le territoire. Quatre départements accueilleront des expérimentations, dont la Marne en grandes cultures, le Maine-et-Loire pour les cultures spécialisées (semences, maraîchage…) et les Landes pour la polyculture-élevage. Le Comité pour la rénovation des normes en agriculture a validé la possibilité d’expérimenter, en s’inspirant de pratiques différenciées en Europe, comme la mesure des reliquats azotés à l’entrée de l’hiver en Belgique. Pascal Ferey, éleveur dans la Manche, a réclamé de la souplesse dans l’application. « Au lieu d’objectifs de moyens, pourquoi ne pas partir sur une logique de résultat ? », a-t-il proposé.