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Rayon boulangerie des gms
Les Moulins de Saint-Aubert montent en gamme

Agromousquetaires investit 20 M€ dans son usine de pains près de Béthune. Objectif ? Refidéliser la clientèle du rayon boulangerie-pâtisserie des enseignes Intermarché et Netto.

Agromousquetaires, filiale agroindustrielle du groupement Intermarché, a investi 20 M€ dans l'agrandissement de son usine de boulangerie de Beuvry (Pas-de-Calais) et 45 M€ dans la reconstruction de celle de La Voulte-sur-Rhône (Ardèche). Objectif ? Retrouver de la compétitivité et fidéliser une clientèle qui avait quelque peu délaissé ses enseignes. Elle table sur une hausse des ventes de 30 % de sa filière boulangerie-pâtisserie à l'horizon 2020.

Des produits gourmands

À Beuvry, l'implantation d'une quatrième ligne de production des Moulins de Saint-Aubert devrait être achevée en juin 2017. Cette ligne permettra notamment la production de baguettes de la gamme “Constance” sous la marque “La Fournée Campanière “. Elle scelle surtout un virage décisif dans l'organisation des quatre sites industriels boulangers du groupement.

Orientés depuis sa création en 1988 dans la production de baguettes “entrée de gamme” répondant aux attentes des gens du Nord, les Moulins de Saint-Aubert montent ainsi en gamme. Ils proposeront dès l'an prochain « des pro-duits gourmands aux recettes exclusives et à l'image moderne qui permettront de valoriser notre savoir-faire », explique Olivier Dumont, directeur de la filière Boulangerie-Pâtisserie et du site de Beuvry.

Les évolutions de consommation et la concurrence de nouveaux acteurs particulièrement dynamiques comme des GMS (Lidl) ou des chaînes spécialisées (Boulangeries Louise ou Marie Blachère) ont contraint Agromousquetaires à se remettre en cause.

L'enseigne a ainsi revu de fond en comble sa gamme de produits proposés au rayon boulangerie de ses enseignes (Intermarché et Netto) et réorganisé l'ensemble de ses quatre sites industriels français pour ”ré-pondre aux nouvelles attentes de sa clientèle.

Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir de la variabilité dans nos lignes de fabrication.

Une stratégie conjuguée également avec une volonté très forte de réaménager le rayon Pains et Pâtisseries. « C'est un rayon qui ne pèse pas forcément très lourd dans le chiffre d'affaires d'un magasin, mais qui est excessivement important en termes d'image et d'attractivité », constate Olivier Dumont.

Sécuriser nos approvisionnements

Cette montée en gamme impactera l'approvisionnement “farines” des Moulins de Saint-Aubert. « Nos besoins en farine ne seront plus forcément les mêmes, les moutures seront différentes », précise-t-il. L'année 2014 – avec une présence importante de blés germés suivie de la récolte atypique de 2016 ont servi d'électrochoc à la profession. « Depuis 2014, la meunerie a fait d'énormes progrès en matière de sourcing et anticipe de façon très professionnelle. »

Bien sûr, cette nouvelle campagne a des conséquences. « Il y a eu quelques incidences au niveau des prix, mais nous avons la capacité à couvrir celles-ci avec nos partenaires », tient-il à préciser, non sans admettre qu'il y a eu des augmentations (« légères ») de prix. Malgré tout, « nos achats à moyen terme d'une partie de nos farines (18 mois) nous permettent de sécuriser certains de nos approvisionnements. »

48 heures d'autonomie

Les Moulins de Saint-Aubert figurent parmi les 64 unités industrielles du groupement Intermarché via sa filiale industrielle Agromousquetaires qui a réalisé 4 Md€ de chiffre d'affaires en 2015, dont 1,2 Md€ pour le bœuf, 650 M€ pour le porc et 600 M€ pour la marée. La minoterie constitue, avec trois autres sites industriels français, une des dix filières agro-industrielles d'Agromousquetaires. Créés en 1988, les Moulins de Saint-Aubert réalisent un chiffre d'affaires de 28 M€, emploient 79 salariés et fabriquent 35.000 t de produits finis surgelées.

Dès la mise en service de la 4e ligne de production, l'usine consommera 25.000 à 30.000 t de farines/an stockées dans 15 silos de 30 t qui leur permettront une autonomie de 48 heures.

« Nos fournisseurs doivent avoir une taille critique leur permettant de “sourcer” dans différents bassins de production. Nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir de la variabilité dans nos lignes de fabrication », poursuit-il. Pour ses quatre références principales de farine, les Moulins de Saint-Aubert travaillent à 75-80 % avec le “top 4” des meuniers (Soufflet, NutriXo, Les Grands Moulins de Strasbourg et Axiane). Le complément est fourni par des moulins locaux.

Chaque année, Agromousquetaires achètent environ 110.000 t de farines, dont 80.000 t destinées aux quatre moulins du groupement, le reste partant dans la fabrication de produits d'épicerie.

Et pour parfaire son image, la filière Boulangerie va intégrer le GIE Culture raisonnée contrôlée “Blé de nos campagnes” qui permet de promouvoir des pratiques culturales différentes pour « lui permettre de bénéficier de qualités très strictes ».

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