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Protéagineux
Les aides vont bondir en 2010

D’un montant de 55,57 euros/ha en 2009, les aides versées aux producteurs dépasseront très probablement les 200 euros/ha en 2010

Les protéagineux, nouvel Eldorado des agriculteurs ? En 2010, les soutiens versés aux producteurs devraient être multipliés par quatre. Un sérieux coup de pouce dû à l’effet conjugué des politiques française et europé­enne. Première étape : publié le 19 janvier dernier, le règlement européen, qui a formalisé la réforme de la Pac, a pérénnisé la prime aux protéagineux de 55,57 €/ha sur 2009, 2010 et 2011. Elle est assortie d’une surface maximale garantie suffisamment importante pour ne pas devenir limitante. Seconde étape : dans le cadre de la mise en oeuvre française du bilan de santé, Michel Barnier, ministre de l’Agriculture, a annoncé le 23 février le déblocage d’une enveloppe de 40 M € dédiée aux protéagineux.

 

150 €/ha en 2010

Le 23 juin, à l’occasion de la journée nationale de relance des protéagineux, organisée à Paris par l’APCA (Assemblée permanente des chambres d’agricultures) et l’Unip (Union nationale interprofessionnelle des protéagineux), Eric Giry, sous-directeur des produits et marchés au ministère de l’Agriculture, a annoncé les contours de la nouvelle aide. Encore indicatif, son montant serait dégressif. En 2010, les producteurs toucheraient donc 150 euros/ha pour une surface cible de 267.000 ha, puis 125 €/ha en 2011 pour 320.000 ha, et 100 e/ha en 2012 sur 400.000 ha. L’an prochain, le producteur tenté de se lancer dans le pois ou la féverole verrait donc sa prime passer de 55,57 €/ha à 205,57 €/ha. Une somme qu’il pourra largement arrondir à la dizaine supérieure s’il décide de souscrire à la MAE rotationnelle bilan de santé de 32 €/ha, ou bien à la mesure annuelle « diversité des assolements ».

 

Communiquer au plus vite

Ces « nouveaux leviers au service d’une volonté politique », comme les qualifie le ministère de l’Agriculture, ne devraient pas être de trop pour relancer un secteur qui s’essouffle depuis des années. Les surfaces de pois représentent 108.000 ha en 2009… contre 236.000 ha en moyenne quinquennale. « Il va falloir que l’on construise des outils pour communiquer auprès des agriculteurs le plus rapidement possible », a souligné Xavier Girard, de la chambre d’agriculture du Loiret. Car entre les calculs relatifs au bilan de santé et les moissons, les producteurs risquent d’avoir peu de temps pour réfléchir à l’intégration des protéagineux.

 

Argumenter sur l’intérêt agronomique

Pour Christian Rousseau, président du groupe Nouricia, l’intérêt économique d’une rotation incluant du pois n’est pas un bon argument. Car l’écart de 4 ou 5 € à l’hectare entre pois et blé est largement gommé par la variabilité des cours. « Il faut davantage raisonner sur le plan agronomique », a donc précisé le professionnel. Parce que l’introduction du pois permet entre autres de réduire les dépenses d’azote pour la culture suivante et de casser le cycle des mauvaises herbes. Encore faudra-t-il être en mesure d’aider les agriculteurs dans le suivi de la culture. C’est ce volet qui inquiète le plus Xavier Girard. « Dans les chambres, le taux de renouvellement des conseillers est considérable, et parmi eux, certains n’ont jamais vu de pois », a-t-il souligné.

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