Aller au contenu principal

Pac
Les aides assurantielles plébiscitées par le Négoce agricole Centre-Atlantique

Le syndicat présente sa vision de la future Pac et ses demandes au prochain ministre de l’Agriculture français, qui pourraient être appliquées dès 2018, selon les intervenants.

« Un des principaux axes de la Pac doit être la gestion des aléas qui frappent le secteur agricole, en donnant la priorité aux dispositifs d’aides assurantielles, permettant de gérer la volatilité des prix et de prévenir les crises », s’est exprimé Jean-Guy Valette, directeur du Négoce agricole Centre Atlantique, lors du congrès du syndicat, le 3 mai à Cenon (Gironde). Une position partagée par la FNSEA et l’AGPB notamment. Yves Madre, économiste et cofondateur du think tank Farm Europe, a expliqué, lors son intervention, que l’UE pourrait améliorer les systèmes d’aides assurantielles dès 2018, à condition de faire pression dès maintenant sur le futur ministre de l’Agriculture hexagonal.

Convaincre le Conseil européen

« Phil Hogan (Commissaire européen à l’Agriculture) a lui-même proposé des améliorations aux mécanismes d’assurance-revenus offerts par la Pac », rappelle Yves Madre. Le parlement, dont Phil Hogan est proche, aurait déjà proposé des amendements allant dans le sens d’une hausse des soutiens assurantiels, selon l’économiste. « La Commission et le Parlement européens sont disposés à agir. Reste le Conseil, qui n’a pas d’opinion. C’est lui qu’il faut convaincre, et donc le ministre de l’Agriculture français. Il ne faut pas attendre, car les discussions entre les trois organes européens se dérouleront de juillet à octobre 2017 », insiste le spécialiste.

Yves Madre rappelle qu’« aujourd’hui, seulement 10 % des agriculteurs européens ont une assurance climatique, contre 70 % Outre-Atlantique. […] La Pac cofinance une assurance climatique privée lorsque le producteur perd 30 % de ses rendements. Il faudra mettre ce seuil à 20 %. » L’expert voit d’un bon œil la création d’une épargne défiscalisée, qui pourra être utilisée en cas de mauvaise année, spécialement chez les céréaliers. « Ces dispositifs seraient peu coûteux pour l’UE. Par exemple, dans l’hypothèse où tous les producteurs européens souscrivaient à une assurance contre les aléas climatiques, cela ne coûterait que 4 Md€/an », estime Yves Madre. Il a rappelé sa ferme opposition aux aides contracycliques, qu’il juge trop onéreuses : « le coût des aides aux céréaliers français, lors d’une année de bas prix comme en 2016, aurait été multiplié par quatre. […] Il n’y a qu’en France qu’une telle idée est proposée. »

À l’horizon 2022-2025, Jean-Guy Valette souhaite que la Pac « s’oriente d’avantage vers le soutien au développement d’une agriculture de précision. Il faut passer d’une agriculture raisonnée à une agriculture mesurée. » Yves Madre acquiesce, ajoutant qu’il faudra une Pac moins lourde administrativement, déclenchant les aides plus rapidement. Au niveau environnemental, l’économiste plaide pour un nombre restreint d’indicateurs environnementaux, mesurant clairement les résultats des producteurs (économies d’intrants, d’émissions de gaz à effet de serre, etc.), « et non pas leurs méthodes de travail ».

Les plus lus

Silo d'Agrial à Blainville sur Orne proche canal
Fret fluvial – La mise en service du canal Seine-Nord Europe décalée à 2032

Lors de la conférence des parties prenantes de l’Alliance Seine-Escaut le 31 mars 2025, le ministre chargé des Transports et…

Café d'orge Bibo Boissons
Bio : comment la flambée des prix du café réveille le marché des céréales torréfiées

La torréfaction de céréales pour le débouché des substituts de café représente une quarantaine de tonnes par an en France,…

Illustration de Donald Trump et Xi Jinping s’affrontant dans un bras de fer, symbolisant la rivalité commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Taxes douanières : Donald Trump est-il en train de pousser les acheteurs chinois vers l’orge française ?

Lors du colloque du 3 avril sur les orges brassicoles à Orléans, Alexis Garnot, trader chez Soufflet Négoce, a alerté sur les…

L'ancien ministre du Maroc fait un discours en public lors de la sixième Matinée Export & Bourse de l’Exécution
Sécurité alimentaire : vers de nouveaux accords entre le Maroc et la France ?

L’ancien ministre de l’Agriculture du Maroc, Mohammed Sadiki, était invité à s’exprimer à Paris sur la souveraineté céréalière…

Un graphique de cours de bourse avec un champ de blé et de colza en arrière plan.
Le CME cherche à se positionner en Europe sur le colza et le blé avec de nouveaux contrats à terme

Le groupe CME, basé à Chicago, a annoncé le mardi 18 mars le lancement en avril d’un nouveau contrat sur l’huile de colza…

Damien Cariou fondateur et CEO de Syndev téléphone à la main dans un champ
Agriculture régénérative : Comment gérer la donnée au sein d'une filière ?

Les filières engagées dans l’agriculture régénérative et/ou bas carbone font face à des besoins croissants dans la gestion des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne