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Nutrition animale
Les acides aminés pour épargner la protéine

Réduire le niveau de protéine des rations pour porcs en incorporant des acides aminés de synthèse, notamment du tryptophane, peut faire gagner jusqu'à 15 € par tonne d'aliments.

Le taux de protéines bruts (PB) des aliments pour porcelets a décru en Europe en 2013. Selon Ajinomoto Eurolysine, il serait passé à 17,83 %, contre 17,93 % il y a cinq ans. Une belle épargne de matières premières coûteuses ! La tendance est encore plus sensible sur les formules des porcs en croissance qui frôlent en moyenne les 16,5 % de PB. Certaines formules sont même descendues jusqu'à 14,5 %. Cette évolution s'appuie sur le concept de protéine idéale. Il permet de déterminer les besoins nutritionnels précis des animaux sans dégradation des performances de l'élevage et, donc, de réduire le gaspillage qui se retrouve in fine dans les effluents. Initiée à la fin des années 2000 sous la pression de l'environnement, cette tendance générale est renforcée par la volatilité des cours des protéines et leur raréfaction.

Les fournisseurs développent leurs volumes et leur gamme.

Les matières premières n'ayant pas ce profil idéal, même si leur mélange permet de l'approcher, la filière de la nutrition animale a depuis longtemps recours aux acides aminés de synthèse. Deux tendances renforcent cette pratique : les fournisseurs d'acides aminés investissent dans le développement de leur production en volumes, mais aussi dans de nouveaux acides aminés. Lysine et méthionine, mais aussi thréonine, tryptophane, valine offrent ainsi une plus grande souplesse de formulation. Leur prix évolue selon les disponibilités, mais la demande ne cesse de croître. Pour la seule lysine, la consommation mondiale a doublé depuis 2005 passant de 1 à plus de 2 Mt en 2013. Quant aux ventes de thréonine, qui enregistrent la même tendance, elles ont dépassé les 300.000 t l'an dernier. Le tryptophane, produit depuis moins longtemps ,affiche déjà un bon 15.000 t. Selon la dernière étude d'Ajinomoto Eurolysine, les formu-lateurs européens ont augmenté leur taux d'incorporation de lysine passant en cinq ans de 6,5 à 6,73 % de lysine/PB. Les Allemands et les Italiens dépassent même désormais les 7 % de lysine/PB. Pour chiffrer l'impact économique de la baisse du taux de protéines, Ajinomoto a fait tourner son logiciel de formulation. L'hypothèse retenue est une baisse de 16,5 à 14 % du taux de PB d'une formule d'aliment porc en croissance (porc de plus de 25 kg) compensée par l'incorpora-” tion de tryptophane. Selon la conjoncture, le gain pour le fabricant d'aliments s'étageait entre 2,4 et 13,4 €/t les deux dernières années. La tendance était encore plus forte avec 15 €/t ce mois de février.

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