Le weather market reprend le dessus
BLÉ TENDRE : marché schlérosé par les incertitudes sur la récolte à venir
Les fondamentaux n’ont pas évolué depuis la semaine dernière, si ce n’est vers une accentuation de la tendance. Les jours passés n’ont pas apporté d’éléments propres à rassurer les opérateurs quant à l’état des cultures en Europe du Nord. Quelques pluies ont été constatées sur le territoire national mais les quantités tombées restent trop faibles. Le marché a retrouvé une orientation haussière, laissant derrière lui les chiffres particulièrement optimistes du rapport du département américain de l’Agriculture sorti la semaine dernière. Ceux-ci avaient dans un premier temps tiré les cours vers le bas, les fonds financiers ayant intégré les données de l’USDA sans sourciller. Puis, les cours se sont repris compte tenu de fondamentaux de plus en plus inquiétants. Aux Etats-Unis, les productions sont également touchées par la sécheresse. Au 15 mai 36% des cultures de blé printemps et 22 % du soja ont été semés, et 32 % des blés sont jugés « bons » à « excellents » contre 33 % sept jours auparavant et 66 % l’année précédente. Concernant l’activité, elle est très réduite sur le marché français, en ancienne récolte comme en nouvelle, où les vendeurs sont rares.
MAÏS : cours dopés par le marché US
Le marché du maïs reste ferme cette semaine dans le sillage des prix US. L’activité est réduite actuellement compte tenu des incertitudes sur la prochaine récolte même si le maïs français n’est pas aussi touché que les céréales en cette période pré-estivale. Le weather market est également très présent.
Selon le département américain de l’Agri-culture, 63 % des semis de maïs avaient pu être effectués au 15 mai contre 40 % la semaine précédente en raison d’une accalmie des passages pluvieux. Pour autant, les cours demeurent fermes sur le marché à terme de Chicago.
BLÉ DUR : marché à l’arrêt
Les acheteurs comme les vendeurs sont peu aux affaires actuellement. L’attention se porte plutôt sur les récoltes, attendues importantes en volume, qui arrivent dans le Maghreb, et qui seraient importantes dans le sud de l’Union européenne.
ORGES DE MOUTURE: ferme en sympathie avec le blé
Le marché de l’orge fourragère est quasi inexistant cette semaine. Les prix progressent dans le sillage du blé sur fond de récolte entamée par la sécheresse.
ORGES DE BRASSERIE : la sécheresse fait flamber les cours
En orges de brasserie, les cours explosent en raison d’une production 2011 attendue en retrait. Dans ce contexte, des acheteurs se présentent sur l’AR et sur la NR mais les vendeurs font le dos rond.
TOURTEAUX : stable en soja
Les prix des tourteaux de soja sont stables à baissier sur le rapproché, mais légèrement haussiers sur l’éloigné. Les cours des tourteaux de colza sont baissers corrigeant leur bond de la semaine passé, mais de façon peu significative. Les tourteaux de tournesol sont en progression, profitant toujours d’une forte compétitivité face aux prix beaucoup plus élevés du soja et du colza.
PROTÉAGINEUX : offre absente
Les cours du pois remontent dans le sillage des céréales mais le marché n’est pas vendeur. Les marchandises viennent à manquer sur l’AR. Rien à signaler en féverole.
ISSUES DE MEUNERIE : fermeté
Les cours des issues de meuneries amplifient leur progression, avec des variations de plus de 10 €/t sur le sons fins. L’absence d’offre, conjuguée à une demande légèrement plus vive sur mai-juin, portent les cours à la hausse.
DÉSHYDRATÉS : arrêté
Le marché des betteraves et luzernes déshydratées ne connaît toujours aucun mouvement. Les articles sont incotés.
CO-PRODUITS : sécheresse en support
Le cours de la poudre de lait ont très nettement progressé pour des livraisons rapprochées comme éloignées. Le lactosérum a observé la même évolution de prix. Les craintes liées à la sécheresse et à ses conséquences expliquent la tension observée cette semaine sur le marché des produits laitiers. En PSC, les cours sont à la hausse. Le citrus profite d’un dollar affaibli pour être plus compétitif. les corn gluten feed sont bien orientés également, portés par un contexte climatique difficile. Tout le secteur PSC est entouré de surcroit d’une demande relancée. Les prix sur les drêches rebondissent sur le marché physique français. Les drêches de maïs n’ont pas de bonne marges en ethanol ce qui ralentit le marché. Les prix très compétitifs du soja n’aident pas le secteur. En pailles et fourrages, les prix sont une nouvelle fois maintenus. Le marché est en attente de la prochaine récolte pour fixer un prix. Les dégâts sur les cultures sont déjà conséquents. En graines fourragères, les cours repartent à la hausse. Les opérateurs sont inquiets quant aux récoltes à venir.
PRODUITS DIVERS : bien orienté
Le secteur de la graineterie profite du soubresaut du marché des céréales pour s’offrir une hausse généralisé. Mais le marché reste trés calme. En ce qui concerne les farines de poisson, le rythme des pêches ralentit au Pérou du fait de mauvaises conditions climatiques. Malgré des stocks suffisants et des consommations en augmentation plus faibles qu’attendues, la Chine est régulièrement présente sur le marché, ce qui donne un arrêt au mouvement de baisse constaté ces dernières semaines.
OLÉAGINEUX : gros rebond du colza sur des fondamentaux tendus
Toujours orienté à la hausse, les cours du colza ont cependant ralentis leur progression sur les marchés physique français et à terme européen. Les craintes découlant de la sécheresse sont toujours porteuses, en effet, le stress hydrique handicape les récoltes nord européennes. La production de colza du vieux continent tomberait ainsi à 19,5 Mt, contre 20,59Mt en 2010, selon les analystes de la société allemande Oil World. En Allemagne justement, pays premier producteur de colza en Europe, la production est prévu largement à la baisse à 4,90Mt, contre 5,75Mt l’année dernière. La reprise du soja, portée par la reprise des pluies dans le nord des Etats-Unis a également tiré les prix du colza à la hausse. Mais le retrait des fonds financiers en fin de semaine dernière a néanmoins compensé ce weather market très ferme. En tournesol, les cours sont également bien orientés, en sympathie avec le colza et le marché céréaliers. Mais le marché général des oléagineux reste trés étroit.