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Le retard des semis en Russie fait grimper les prix du blé tendre

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 18 au 25 septembre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

Le retard des semis en Russie fait grimper les prix du blé tendre
© Généré par l'IA

Les prix du blé tendre ont progressé entre les séances du 18 et du 25 septembre sur Euronext et le marché physique français, compte tenu de craintes qui s’accentuent quant à l’état des semis de blé d’hiver en Russie.

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L’analyste SovEcon rapporte que les emblavements sont en retard à cause du déficit hydrique. Seuls 8,3 millions d'hectares ont été emblavés, un plus bas depuis 2013 à cette époque de l’année, contre 9,3 millions d'hectares l’an dernier. L’oblast de la Volga serait le secteur le plus touché par ce retard. L’Ukraine n’est pas non plus en avance dans ses travaux de semis. Selon les autorités locales, seuls 900 000 hectares auraient été semés, contre 1,02 million d'hectares l’an dernier à pareille époque. Toutefois, la progression des valeurs internationales reste limitée par la forte compétitivité de l'origine russe. Les exportations de l’Union européenne restent très en retrait par rapport à l’an dernier à pareille époque, alors que les chargements depuis les ports russes restent très dynamiques. Un trader rapporte à Reuters qu'un million de tonnes de blé sont chargées par semaine, en moyenne. Sur le marché physique français, les primes portuaires ont légèrement reculé, face à la baisse de l’intérêt acheteur mais surtout une pression vendeuse un peu plus importante. Sur l'intérieur, alors que le marché était jugé un peu plus acheteur que vendeur, c’est désormais l’inverse. Ainsi, on observe une petite baisse des primes dans certains secteurs. Le fait que l’offre ressorte permet toutefois de fluidifier le marché, et des affaires se concluent, que ce soit en meunerie ou à destination de la nutrition animale. Dans le Sud-Ouest, l’origine française manque d’attractivité sur la destination espagnole. Ainsi, les affaires se concentrent sur les acheteurs français.

L’équipe Céréales export de Sénalia est en chômage technique

Sur le bassin de la Seine, les coûts du fret fluvial n’ont pas évolué entre le 18 et le 25 septembre, en raison d’un manque cruel d’activité depuis le début août, et ce jusqu’à nouvel ordre. Les quelques affaires qui arrivent à se traiter peuvent être confrontées à des problématiques de qualité, avec de potentiel refus de marchandises. Les prix du transport par voie d'eau devraient diminuer début octobre.

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Sur le port de Rouen, la baisse globale d’activité est telle que Sénalia a décidé de mettre en chômage technique une partie de ses employés. « L’activité partielle sera en vigueur pour l’équipe Céréales export de Sénalia à partir du 30 septembre », confirme Alain Charvillat. Et ce, jusqu’à nouvel ordre, en l’absence d’éclaircie pour l’instant du côté des chargements… Si le manque cruel de chargements sur pays tiers se fait sentir pour l’ensemble des silos portuaires rouennais, l’option de mettre en place une activité partielle n’est pas envisagée par tous. Les entreprises qui bénéficient d’activités de transformation sur place, comme le groupe Soufflet (InVivo) avec sa malterie et son moulin, arrivent tant bien que mal à faire fonctionner leur terminal céréalier, en l’occurrence la Socomac.

Sur le bassin du Rhin, les prix sont également nominalement reconduits.

Kévin Cler et Karine Floquet

Maïs

Légère progression des valeurs

Les prix du maïs ont quelque peu progressé entre le 18 et le 25 septembre sur Euronext, suivant ceux sur le CBOT. Quelques ventes états-uniennes ont été rapportées par l’USDA. La demande internationale, à l’image de l’Algérie, se manifeste, pour des origines sud-américaines. La hausse des valeurs est tempérée par les bons échos de rendements aux États-Unis. De plus, les conditions de semis s’amélioreraient au Brésil. Au niveau hexagonal, le portuaire reste très calme, et les primes régressent quelque peu, compte tenu de la pression récolte. Les opérateurs réceptionnent à la fois du maïs et du tournesol. Sur l’intérieur, le constat est assez semblable, toutes régions confondues. Les prix en récolte 2023 disparaissent peu à peu. Les acheteurs sont en effet couverts dans l’ensemble. Quelques transactions en maïs et en sorgho sont signalées à destination de l’Espagne, signe d’une certaine activité dans le Sud-Ouest. La récolte débute et les premiers échos de rendements sont satisfaisants. Mais il reste encore beaucoup à couper.

Orge fourragère

Les primes remontent en portuaire

Les primes portuaires en orge fourragère ont renchéri, face à un certain retour de la demande des chargeurs. Sur l’intérieur, de petites affaires sont rapportées ici et là.

Orge de brasserie

Inversion du spread entre le FOB Creil et le FOB Moselle en Faro

En orge de brasserie, les cours ont évolué de manière contrastée : à la baisse pour les variétés d’hiver en récolte 2024 (relative stabilité en récolte 2025), à la hausse pour les variétés de printemps en récolte 2025 (sans changement en récolte 2024). Les industriels français sont absents du marché et la demande à l’exportation s’est tarie. On notera l’inversion du spread entre le FOB Creil et le FOB Moselle en Faro sur la campagne actuelle.

Blé dur

Stabilisation des valeurs

Les cours du blé dur sont inchangés dans l’ensemble, faute d’élément nouveau. Quelques affaires sont signalées.

La rédaction

À surveiller

Blé tendre

  • Niveaux des prix au départ de la Russie.
  • Intensité des combats sur la mer Noire entre la Russie et l’Ukraine.
  • Précipitations attendues en Ukraine et en Russie.
  • Avancée des semis en Europe de l’Est.

Orges

  • Activité portuaire toujours réduite.
  • Avancée des semis en France.
  • Avancée des emblavements en Europe de l’Est.
  • Conditions de culture en Australie.

Maïs

  • Conditions de culture dans l’Hexagone, attention aux précipitations.
  • Avancée des récoltes aux États-Unis, pour le moment bonnes.
  • Confirmation des faibles récoltes en Europe de l’Est.
  • Dynamique des semis au Brésil, pluies attendues.
  • Dynamique des achats chinois.

Kévin Cler

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