Le rapport USDA alourdit le marché du blé

Les prix ont peu évolué cette semaine sur un marché sans nouvel élément susceptible de l’orienter profondément. Même l’achat égyptien de 60.000 t de blé, auxquelles s’ajoutaient 60.000 t de marchandise russe, n’a pas eu de réelle influence sur les prix. Dans ce contexte, les échanges sont restés particulièrement limités, avec une activité tout juste routinière sur Rouen et la façade Atlantique. Les fabricants d’aliments composés procèdent toujours de leur côté à des ajustements de couverture sur le très court terme. Le rapport du département américain de l’agriculture publié ce mardi saura-t-il redonner du souffle au marché ? A l’heure où nous écrivons ces lignes, les premiers effets se font attendre alors que l’USDA a relevé ses prévisions de production mondiale pour la campagne 2009/2010 à 671,9 Mt contre 668,12 Mt le mois précédent, en raison d’une révision à la hausse des récoltes en Russie (+2 Mt, 59,50 Mt), au Kazakhstan (+2 Mt, 17 Mt) et en Ukraine (+0,5 Mt à 20,50 Mt). Le stock mondial à la fin de la campagne 2009/10 est relevé à 188,28 Mt.  

Le maïs a généré une certaine activité durant la semaine, à destination du nord de l’Union européenne et sur la façade Atlantique. Les fabricants d’aliments composés se font plutôt discrets. Les prix ont finalement peu évolué sur la semaine, avec néanmoins une légère tendance au repli. Très attendu, le rapport de l’USDA sur l’état des cultures paru mardi dans l’après-midi a revu à la baisse ses prévisions de la production mondiale de maïs à 789,73 Mt, contre 792,54 Mt. Ce recul de la récolte serait principalement dû à celui de la production des Etats-Unis qui affiche une baisse de 2,5 Mt, à 328,21 Mt. Les volumes de l’UE sont aussi réduits à 56,13 Mt, comme au Brésil à 51 Mt. Cependant, les tonnages sont rehaussés en Afrique du Sud, à 11,5 Mt, et en Ukraine, à 10 Mt.

En triticale comme en avoine, le marché est inanimé. Les cours ne présentent aucune variation sur toutes les échéances par rapport à la semaine passée.

L’attention des opérateurs est avant tout focalisée sur les volumes mis à l’intervention. Pour les producteurs, cette solution est peut être aussi le signe d’une reprise des cours par l’allègement de l’offre. De leur côté, les fabricants d’aliments composés reviennent aux achats craignant également cette éventualité. Le marché s’est animé, en milieu de semaine dernière, de quelques achats sur les longueurs.

L’activité reste épisodique et concerne toujours surtout la seconde partie de la campagne 2010/2011. Les opérateurs rapportent cependant, de nouveau, de petites affaires sur la campagne actuelle. Les volumes traités restent néanmoins modestes. Les prix ont peu évolué d’une semaine à l’autre.

Par ailleurs, les opérateurs ont signalé la conclusion d’engagements portant sur trois campagnes à prix moyen constant (campagnes 2009/2010 à 2011/2012).

Le marché reste désespérément calme. Les rares affaires traitées ne concernent que de petits volumes. Dans ce contexte, les prix sont stables à baissiers.

Les cours des frets fluviaux sont à la détente compte tenu d’une chute de l’intérêt dans les régions proche du Rhin où le phénomène des basses eaux tend à s’estomper. De plus, les exportations peu nombreuses actuellement ne permettent pas de relancer la demande.

Concernant les frets maritimes, les indices sont plus fermes que la semaine dernière, touchant de nouveaux plus hauts depuis des mois.

Les cours des tourteaux de soja se sont affichés en net recul cette semaine, avant la parution du rapport de l’USDA ce mardi.

Il devrait d’ailleurs accentuer les choses. En effet, l’USDA table sur une production record aux Etats-Unis, estimée à 90,34 Mt, contre 88,45 Mt. Le marché est calme dans ce contexte, les opérateurs pariant sur une poursuite de la baisse. La situation évolue doucement pour le tourteau de lin. Un accord aurait été trouvé entre le Canada et l’Europe, mais la mise en place s’annonce compliquée. Un bateau test devrait arriver ce mois-ci.

Les prix du pois gagnent 2 à 3 euros sur la semaine, soutenus par un petit sursaut de la demande auprès des fabricants d’aliments.

Le portuaire reste délaissé. Le marché des féveroles ne rapporte pas de changement.

Les cours des issues de meunerie affichent une nouvelle progression. Cette pointe de fermeté s’explique par une offre bien rare, alors que la demande s’est un peu réveillée.

Sur le marché des pulpes de betteraves, les échanges sont limités. Suite aux nombreuses affaires traitées il y a un mois, les opérateurs ne se présentent plus. Ces derniers attendent de voir le marché évoluer pour revenir aux achats. Concernant les luzernes, l’activité n’est pas plus dynamique sur un marché toujours assez lourd.

Les cours des produits laitiers sont inchangés cette semaine en poudre de lait comme en lactosérum. L’activité est toujours aussi calme. Sur le marché des PSC, les échanges sont très limités. Les prix n’évoluent pas en raison d’une stabilisation des cours du soja à Chicago. La demande sur le marché des pailles et fourrages reste en berne. Le climat, pas assez froid pour le moment, n’incite pas les utilisateurs aux achats. Les éleveurs, en difficultés économiques, ne se pressent pas aux achats et allongent le temps en prairie afin de réduire les coûts.

Sur le marché de la graineterie, l’activité se limite à quelques réapprovisionnements classiques. Le climat n’incite pas encore aux affaires. Les opérateurs questionnent cependant le marché.

Le marché des graines fourragères voit ses prix reconduits cette semaine en raison d’une activité limitée. Même les ventes de dégagement ne trouvent pas preneurs. Les vendeurs espèrent que l’activité se reprenne d’ici la nouvelle année en raison de stocks au plus bas.

Les cours du colza se replient cette semaine accompagnant un marché toujours lourd. Les opérateurs sont en retrait. Les vendeurs ne se présentent pas car ils ne sont pas satisfaits des prix proposés à la vente. La tendance ne devrait pas s’améliorer compte tenu de la lourde chute observée en canola à Winnipeg et de la parution du rapport USDA. Ce dernier a encore rehaussé la production de graines de soja aux États-Unis, estimant la récolte à un niveau record de 90,34 millions de tonnes contre les 88,45 millions de tonnes estimées le mois dernier. Cette augmentation serait liée à un rendement meilleur que prévu à 43,3 boisseaux par acre contre les 42,4 estimés le mois dernier. Ceci pèse sur les cours du colza et ne permet pas d’entrevoir un retour de l’activité sur ce marché pour le moment.

Les cours du tournesol sont reconduits sur un marché toujours à l’arrêt en raison d’opérateurs déjà bien couverts.