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Filière brassicole
Le prix du verre pèse sur les petites brasseries indépendantes

Le Syndicat des brasseries indépendantes lance un cri d’alarme pour attirer l’attention du gouvernement sur les augmentations de coût liées au verre.

La matière première verre a connu des hausses drastiques depuis janvier 2022
© Thierry Michel

Depuis janvier 2022, le prix des bouteilles de verre a subi des « hausses successives non-négociables », allant jusqu’à + 60 %, indique le Syndicat national des brasseries indépendantes (SNBI) dans un communiqué publié le 7 mars 2023. Ce dernier précise par ailleurs que les bouteilles en verre représentent les deux tiers du prix de revient des brasseurs. Tout cela s’ajoute aux hausses des prix du carton et papier, des encres… et bien évidemment de l’énergie (la production de verre étant elle-même très énergivore) pour les TPE qui composent la filière.

Cette problématique interpelle d’autant plus le monde des petites brasseries, mais pas que, qu’au moment même où les brasseurs constatent ce phénomène, un verrier très présent dans la filière bière – en fait Verralia – a annoncé avoir réalisé un résultat net de 356 M€ pour son exercice 2022 (en hausse de 42,7 % par rapport à 2021). Ce verrier français a également indiqué, lors de la publication de ces résultats, que « des hausses de prix de vente ont été passées en Europe afin de compenser la forte hausse des coûts de production » et que « la politique de prix … en Amérique latine est restée très dynamique tout au long de l’année ».

Dans un récent post sur LinkedIn, Archibald Troprès, président et co-fondaterus de Les Brasseries Parisiennes - BapBap (brasserie artisanale fondée en 2014 à Paris) confirme : " Les bouteilles représentent plus de 50 % de notre coût matière, loin devant le malt, le houblon, les cartons ou les autres matières premières. Donc quand on subit une hausse de 40 % à 60 % depuis janvier 2022 selon les verriers (et selon les volumes d'achats des brasseurs), cela a un impact conséquent sur nos coûts de production et nos rentabilités. Nous avions tous (brasseurs, vignerons, distillateurs) "compris" ces hausses successives car les arguments des verriers étaient valables : c'est l'une des industries les plus énergivores, donc la hausse du prix de l'électricité et du gaz suite à la guerre en Ukraine, avait un impact important sur leurs coûts de production".

Encadrer les aides

Le SNBI dénonce ainsi le fait de subir « des hausses décorrélées du contexte énergétique pour le seul bénéfice de l'industrie verrière » avant d’ajouter : « Nos petites structures sont en péril : de nombreuses brasseries artisanales et indépendantes sont en difficulté économique ; des fermetures sont actuellement annoncées toutes les semaines et de nombreuses structures prévoient leur fermeture d'ici la fin du 1er semestre si la situation ne s'améliore pas. Ce sont les 6 500 emplois du secteur brassicole artisanal et indépendant qui sont en jeu », dans une France qui compte aujourd’hui plus de 2 500 brasseries artisanales et indépendantes.

Si le syndicat représentatif des petits brasseurs dit accepter « certaines de ces hausses comme inéluctables », il comprend moins qu’elles permettent possiblement de gonfler les profits de certains de leurs fournisseurs.

Pour Jean-François Drouin, président du SNBI, « il n'est pas envisageable de briser le dynamisme économique qu'ont montré les brasseries artisanales et locales depuis une dizaine d'années ».  Si toutes les entreprises ont droit à des aides pour faire face aux poussées inflationnistes de tout bord, elles doivent « aider les entreprises à s'en sortir, pas à s'enrichir ! ». Le SNBI réclame donc un encadrement des pratiques liées à l’obtention des aides, via une intervention gouvernementale.

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