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Le port de Rouen relativise la baisse de ses exportations de blé sur le premier semestre 2023-2024

Les chargements au départ des terminaux céréaliers du port de Rouen ont chuté de 24 % entre les premiers semestres des campagnes 2022-2023 et 2023-2024. La chute des expéditions de blé tendre atteint 38 % d’un an sur l’autre, voire 40 % en blé dur.

Le volume exporté sur les six premiers mois de la campagne 2023-2024 est supérieur à la moyenne des dix derniers exercices commerciaux à pareille époque.
© Haropa Port

« Les exportations de grains au départ d’Haropa-Port de Rouen s’établissent à 3,8 Mt entre le 1er juillet et le 31 décembre 2023, contre 5 Mt sur la même période en 2022. Rappelons que le premier semestre de la campagne dernière, marqué par la crainte des grands pays importateurs de subir une rupture d’approvisionnement en raison de la guerre en Ukraine, avait bénéficié d’importants achats sur la saison estivale. Reste que le volume exporté sur les six premiers mois de la campagne 2023-2024 est supérieur à la moyenne des dix derniers exercices commerciaux à pareille époque, à savoir 3,4 Mt », temporise Manuel Gaborieau, responsable Développement Céréales-Agroindustrie-Engrais d’Haropa Port. 

Lire aussi : "Le port de Rouen enregistre la troisième meilleure campagne d’exportation céréalière depuis 1990"

L’Algérie manque à l’appel

Dans le détail, ce sont 2,5 Mt de blé tendre qui ont été expédiées sur juillet-décembre 2023 (contre 4 Mt sur juillet-décembre 2022), en raison de la moindre présence de l’Algérie qui avait importé 1,2 Mt sur les six premiers mois de la campagne précédente. Sur le premier semestre 2023-2024, le Maroc est la première destination, avec 930 000 t (en raison de la nouvelle sécheresse qui a frappé le pays), suivi par la Chine avec 320 000 t, l’Algérie 220 000 t, l’Egypte avec 190 000 t et l’Afrique de l’Ouest avec 460 000 t. 

Concernant l’orge fourragère, ce sont 1 Mt qui ont été chargées sur la première partie de la campagne, contre 430 000 t de l’an dernier sur la même période. « Cette hausse de 140 % s’explique par les importants achats chinois en ce début de campagne, qui représentent 95 % des débouchés de la céréale à paille », commente Manuel Gaborieau.

Quelque 1 Mt d’orge de brasserie ont été expédiées du 1er juillet au 31 décembre, soit une baisse de 40 % comparé aux 510 000 t de l’an dernier à dates. Les trois principales destinations sont l’Union européenne (100 000 t), la Colombie (56 000 t) et la Chine (52 000 t). « Le bon niveau des exportations sur le premier semestre 2022-2023 est à mettre sur le compte des intempéries subies par le nord de l’Europe l’été dernier, qui avaient retardé la récolte des orges brassicoles », rappelle Manuel Gaborieau.

S’agissant des oléoprotéagineux, les trafics en colza concernent 34 000 t à l’exportation vers l’Allemagne et 130 000 t à l’importation pour la trituration nationale ; ceux en protéagineux se répartissent entre 20 000 t et 30 000 t à l’importation comme à l’exportation.

Des estimations optimistes sur la fin de campagne

« En termes d’exportations de grains sur la seconde partie de la campagne 2023-2024, je pense que l’on peut partir sur le même tonnage que celui enregistré sur la première moitié de campagne [soit aux alentours de 4 Mt], étant donné le bon rythme des exportations en ce mois de janvier », estime Manuel Gaborieau. Et d’expliquer : « Entre les navires chargés et ceux en attente de chargement, ce sont plus de 600 000 t de grains qui devraient sortir des terminaux céréaliers rouennais d’ici la fin du mois ». La Chine (qui a acheté du blé français à livrer jusqu’en mars), l’Algérie (dans de moindres volumes que les années précédentes), et le Maroc sont les principaux pays importateurs de ce début d’année 2024.

En raison des bas prix des origines du pourtour de la mer Noire, en l’occurrence russe et ukrainienne, les exportateurs manquent de visibilité sur les prochains mois. « Nous estimons pouvoir exporter entre 7,5 et 8 Mt de grains au départ du port de Rouen sur l’ensemble de la campagne 2023-2024 », espère Manuel Gaborieau, qui précise : « Haropa-Port représente 50 % de part de marché en termes de chargement maritime de céréales au niveau français sur ce premier semestre 2023-2024, soit un résultat identique à l’an dernier à pareille époque ».

Des semis d’automne hétérogènes

« Nous n’avons pas de chiffres précises, de données fiables, aucune certitude, concernant les semis d’hiver sur l’hinterland du port de Rouen », déclare Manuel Gaborieau, responsable Développement Céréales-Agroindustrie-Engrais d’Haropa Port. Ce qui est certain, c’est que les emblavements se sont déroulés dans des conditions humides. « Cependant, divers sons de cloches sont parvenus à nos oreilles, ce qui indiquerait que les situations sont variables d’une zone à l’autre », commente le dirigeant.

Lire aussi : "Sica Atlantique enregistre « un énorme retard dans l’export de blé tendre » sur la première partie de campagne"

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