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Le physique digère la tension de fin d’année

BLÉ TENDRE : l’offre en qualité meunière se réduit 
Les cours ont nettement progressé depuis la mi-décembre. Une tendance héritée des fondamentaux mondiaux, avec des conditions météo défavorables en Argentine, où le temps est trop sec, et en Australie, où des inondations altèrent la qualité de la récolte (cf. p1). La demande internationale reste en revanche présente. Notons que la possibilité d’une prolongation de l’embargo russe à l’exportation au-delà de juillet a été évoquée. Ce qui n’est pas pour détendre le marché. La hausse des prix s’est opérée plus ou moins dans le vide en fin d’année alors que la majorité des OS étaient fermés. Et, si au retour des fêtes, le marché s’est animé d’achats de compléments, l’activité reste encore limitée. Les offres se font en effet plus rares alors que le niveau d’engagement des vendeurs est déjà très poussé. Et, en face, les industriels ont des besoins à couvrir sur mars-juin. La petite détente observée mardi, suite au retour de la pluie sur l’Argentine, est venue modérer l’activité. Les opérateurs ne s’attendent pas à une réelle dynamique d’échanges avant la publication du rapport de l’USDA la semaine prochaine.

MAÏS : tendance ferme
Les cours ont gagné du terrain en sympathie avec ceux du blé, boudé par les Fab au profit du maïs. Mais les vendeurs le savent bien et offrent donc peu sur le marché, alimentant ainsi la fermeté. Le temps sec en Argentine a également étayé cette tendance. Si le marché s’est animé de quelques affaires en ce début d’année, les échanges restent assez modérés.

ORGE DE MOUTURE : quelques affaires
La nutrition animale privilégie toujours l’orge dans les formules d’aliments. Mais les disponibilités sont de plus en plus étroites. Les cours ont donc là aussi nettement progressé. Notons que le marché intérieur paye d’ailleurs mieux que le portuaire.

BLÉ DUR : l’Algérie a réveillé le marché
Les prix ont gagné pas moins de 20 €/t par rapport à notre dernière édition. L’office national d’achat algérien a passé commande de 200.000 t de blé dur français en fin d’année, ce qui a dynamisé le marché. Notons par ailleurs que, depuis début décembre, les transformateurs algériens sont à nouveau autorisés à exporter leurs semoules et pâtes, chose qui leur était interdite depuis septembre 2009. Ils n’ont cependant toujours pas le droit de vendre à l’interntional les produits fabriqués à base de blés importés. Les Italiens, en situation de déficit, se manifestent également aux achats. Ils se tournent vers les fournisseurs de l’Hexagone en l’absence de l’origine canadienne.

ORGES DE BRASSERIE : peu d’échanges
« C’est une ambiance de rentrée » qui règne sur le marché. Les opérateurs hésitent à s’engager dans le contexte actuel de forte hausse suivie d’une détente. Les cours ont fortement progressé dans le sillage des autres céréales. Les malteurs ne sont en particulier pas encore aux achats.

TOURTEAUX : progression des cours
Les prix du tourteau de soja ont renchéri, dans le sillage de Chicago et de la hausse du dollar. La fermeté du pétrole, conjuguée à la flambée des huiles végétales, soutient également les cours. Les tourteaux de colza et de tournesol ont suivi quant à eux la tendance haussière des cours des oléagineux.
L’activité reprend doucement, avec le retour des fabricants d’aliments aux achats.

PROTÉAGINEUX : raffermissement
Les cours du pois ont progressé dans le sillage des céréales et du soja. Cependant, ce renchérissement s’effectue dans le vide, en raison du faible niveau d’affaires. En féveroles, rien à signaler.

ISSUES DE MEUNERIE : offre limitée
Les cours des issues de meunerie restent très fermes et gagnent quelques euros cette semaine, soutenus par le blé et par une offre toujours très limitée en France.

DÉSHYDRATÉS : net renchérissement
Le marché de la luzerne déshydratée se résume à des affaires de revente en départ Marne, sur la base de cours en nette hausse par rapport à notre dernière mercuriale. Concernant les pulpes de betteraves déshydratées, les opérateurs attendent d’avoir une vision globale du marché pour se positionner, certaines usines tournant encore. Les rares prix disponibles montrent un raffermissement de 10 à 13 euros la tonne.

CO-PRODUITS : grande fermeté
Le prix de la poudre de lait a gagné 100 euros de la tonne sur un marché très peu offert mais demandeur en ce début d’année. En lactosérum, la tendance est également très ferme mais aucun échange n’a été remarqué pour une livraison disponible, d’où la reconduction nominale de la cotation. En PSC, les cours du corn gluten feed se sont raffermis à l’image des céréales, dont ils constituent les produits de substitution. Cette tendance haussière est encore plus marquée en citrus. Cependant, l’activité est relativement calme en ce début d’année. En pailles et fourrages, les cours enregistrent une grande fermeté. La raréfaction de l’offre, accentuée par la rétention de marchandises opérée par certains vendeurs, explique ce renchérissement. La demande ne faiblit pas, les éleveurs manquant cruellement de foin. Ce dernier apparaît au compte-goutte sur le marché et trouve aussitôt preneur. Dans ce contexte, les prix indiqués dans nos colonnes ne sont que purement indicatifs.

PRODUITS DIVERS : réveil difficile
En graineterie, l’activité reprend doucement avec des prix à la hausse, dans le sillage des cours céréaliers et oléagineux. Concernant les semences fourragères, le marché sort lentement de sa torpeur hivernale. Les professionnels s’attendent à quelques mouvements de réapprovisionnement dans les prochains jours.

OLÉAGINEUX : les cours du colza ont devancé ceux du tournesol
Les cours du colza ont dépassé ceux du tournesol, avec un rendu Rouen pointant à 512 e/t contre 510 e/t en rendu Saint-Nazaire pour son homologue. C’est la rareté des disponibilités européennes et mer Noire, face à la demande toujours aussi soutenue des triturateurs et de l’industrie des biocarburants qui est à l’origine de ce renchérissement sans précédent. Les cours record des huiles végétales –l’huile de palme à Kuala Lumpur ayant atteint des plus hauts depuis mars 2008–, la fermeté du soja sur Chicago –la sécheresse en Argentine restant d’actualité– et la progression du pétrole contribuent aussi à cette ascension des prix. Les cotations des huiles de colza suivent le mouvement de l’huile de palme, dont la production est révisée à la baisse en raison de l’inondation de palmeraies en Malaisie et en Indonésie. Cette dernière est également soutenue par les achats conséquents de la Chine qui prépare son Nouvel An. Les graines de tournesol sont fermement orientées, en raison d’un manque de disponibilités qui s’aggrave.

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