64es JTIC
Le manque d’étanchéité des silos français pénalise la fumigation à la phosphine
« Sur les 174.000 t de stockage auditées dans le cadre d’ÉcoprotectGrain (tout type de cellules à travers la France, NDLR), seuls 11 % en l’état et 3,5 % après bâchage des cellules sont fumigeables en interne, de façon routinière et sans grands investissements », a indiqué Yann Ciesla de Sitona AgroExpert, lors du récent colloque d’Arvalis-Institut du végétal sur la façon de “Raisonner la lutte contre les insectes de stockage”.
Le manque de personnel permanent, un frein majeur
Les cellules en béton, fermées, sont bien plus aptes à la fumigation à la phosphine (PH3) que les cellules métalliques. « Le paradis du fumigateur reste les bâtiments conçus pour être gazés au bromure de méthyl ou traités par atmosphère contrôlée à l’azote », explique Yann Ciesla. Les cellules verticales peuvent être fumigées au prix d’un bâchage du sommet des cellules, chronophage et qui demande une certaine technicité. « C’est la majeure partie de ce que l’on a pu voir sur le terrain », précise-t-il. Quant au stockage à plat, la fumigation est impossible si les grains touchent le toit de la structure. « L’idée est de pouvoir étendre une bâche sur un tas arasé, une démarche qui reste coûteuse en main d’œuvre. » Ainsi, le manque de personnel permanent sur le site de stockage interdit la fumigation, même si les cellules sont relativement faciles à calfeutrer.
Quant au coût du produit insecticide, « on est aux alentours de 10 centimes d’euro la tonne de grains traités, note Yann Ciesla. Reste que le petit nombre de céréaliers pratiquant la fumigation en France disent dépenser davantage en bâche et scotch, qu’en phosphine... »