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COT'Hebdo Céréales
L’amélioration de la météo en Europe de l’Est pèse sur les prix du blé tendre

L’évolution hebdomadaire des prix des céréales (blé tendre, blé dur, orge fourragère, orge de brasserie et maïs) et des coûts du fret fluvial sur le marché physique français entre le 9 et le 16 octobre 2024, expliquée par La Dépêche Le petit meunier.

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© Généré par l'IA

Les prix du blé tendre ont très légèrement reculé dans l’ensemble entre les 9 et 16 octobre sur Euronext et le marché physique français, compte tenu de l’amélioration des conditions de culture en Europe de l’Est. Des précipitations bienvenues sont tombées en Russie, permettant d’améliorer les conditions de semis. D’autres pluies sont espérées dans les prochains jours. L’analyste APK Inform rapporte que les récentes averses ont significativement amélioré les conditions de semis également en Ukraine : seuls 20 % des assolements se trouveraient en situation de déficit hydrique désormais. Néanmoins, plusieurs éléments haussiers sont venus tempérer le contexte baissier. Les prix au départ des ports russes grimpent. Ensuite, la Russie a poursuivi ses attaques contre les infrastructures céréalières ukrainiennes.

Sur le marché physique français, les primes portuaires sont stables (rendu Rouen) voire progressent très légèrement (rendu la Pallice, rendu Dunkerque). Mais dans l’ensemble, les échanges restent très réduits, faute de compétitivité à l’export. Seul fait notable : des chargements à destination de la Thaïlande, probablement du blé fourrager, seraient en cours.

L’essentielle de l’activité continue de se concentrer sur le marché intérieur. La meunerie poursuit ses couvertures, prudemment, notamment sur le premier semestre 2025. Les fabricants d’aliments pour animaux achètent sur la période octobre-décembre, afin de satisfaire les besoins de la demande future lors de la trêve des confiseurs en fin d’année.

Agreste a revu à la baisse son estimation de production de blé tendre 2024, ce qui a incité FranceAgriMer à corriger ses prévisions de stocks de fin de campagne 2024-2025. Ajoutons à cela la révision à la hausse de la projection de consommation de la meunerie française.

Tendance baissière annoncée sur les frets fluviaux

Sur le bassin de la Seine, les coûts du fret fluvial n’ont pas évolué entre le 9 et le 16 octobre, sur un marché des plus calmes faute d’activité significative à l’exportation. Les neuf prochaines semaines, avant la fermeture annuelle des coopératives à la mi-décembre, risquent de n’être pas plus animées, en raison du manque de compétitivité du blé français sur le marché mondial. Dans ce contexte, la tendance tarifaire serait baissière sur le trajet Pont-Saint-Maxence/Rouen, les bateliers étant prêts à accepter des prix loin d’être rémunérateurs sur ce bassin de navigation fermé. Les organismes stockeurs sont, quant à eux, accaparés par la mise aux normes contractuelles des marchandises, les problématiques qualitatives étant nombreuses : poids spécifique, insectes, ergot, mycotoxines... Rappelons que Sénalia, le terminal portuaire rouennais, a mis son équipe Céréales export au chômage technique depuis le 30 septembre, et ce, jusqu’à nouvel ordre. 

Sur le Rhin, les tarifs sont également identiques à ceux de la semaine passée, le fleuve ayant été épargné par de potentielles hautes eaux - au vu des fortes précipitations récentes -  qui auraient pu pénaliser la navigation fluviale. 

Par ailleurs, après quatre ans de travaux de rénovation et de modernisation, Voies navigables de France (VNF) a inauguré, le 11 octobre 2024, les écluses de Méricourt, situées sur la Seine dans le département des Yvelines. D’un montant total de 92 M€, cette opération de modernisation, la plus importante menée au cours de ces dernières années par VNF, est « un pas de plus vers la réalisation de la liaison fluviale européenne Seine-Escaut », se réjouit l’établissement public. « L’inauguration des écluses de Méricourt est bien plus que l’achèvement d’un projet d’infrastructure. C’est une étape importante qui nous rapproche de notre objectif commun d’une Europe interconnectée, grâce à la création d’un réseau de voies navigables à grand gabarit, long de 1 100 kilomètres, reliant la France et la Belgique aux Pays-Bas », rappelle Paweł Wojciechowski, nommé en septembre 2024 coordinateur européen pour le corridor mer du Nord - Rhin - Méditerranée.

Kévin Cler

Maïs

Léger tassement des valeurs

Les prix du maïs ont quelque peu reculé entre les 9 et 16 octobre sur Euronext et le marché physique français. La bonne avancée de la récolte états-unienne est contrebalancée par de récents gros achats émanant du Mexique. La concurrence ukrainienne reste rude. En France, le marché est rassuré par les échos de rendements, bons à très bons dans l’ensemble. Raison pour laquelle une légère détente des primes est signalée localement. Les acheteurs, couverts de manière assez significative sur l’intercampagne, se montent désormais plus patients.

Orge fourragère

Marché toujours calme

Les cours de l’orge fourragère ont suivi la succincte baisse du blé tendre. Le marché est toujours aussi calme.

Orge de brasserie

Renchérissement

Les prix de l'orge de brasserie sur le marché physique français ont progressé entre le 9 et le 16 octobre, toutes variétés (hiver et printemps) et récoltes (2024 et 2025) confondues. Le marché est relativement calme, acheteurs et vendeurs se regardant en chiens de faïence. Le niveau des cours de la récolte 2025 est particulièrement élevé, les opérateurs s’interrogeant sur la pleine faisabilité des semis d’orge d’hiver (dont la période traditionnelle s’étend jusqu’à la mi-novembre), au vu du nombre de parcelles gorgées d’eau voire inondées. A noter qu’en Lorraine, les ensemencements sont terminés.

Blé dur

Cours sans changement

Les prix du blé dur ont peu évolué d’une semaine sur l’autre, faute d’élément nouveau. Un intérêt de l’Espagne et de l’Italie est rapporté, mais l’offre se fait rare. Rappelons que l’Espagne est à la fois exportatrice et importatrice. En effet, les semouleries se trouvent au nord du pays, et importent depuis la France et le port de Tarragone. Mais le Sud constitue un gros bassin de production, et exporte depuis Séville. Une certaine rétention de la part des vendeurs espagnols est rapportée, ce qui est assez normal à cette période de l’année. En revanche, la rétention des vendeurs grecs est un peu plus inhabituelle.

La rédaction

À surveiller

Blé tendre

  • Quantité de pluies annoncées en Russie et en Ukraine durant les prochains jours.
  • Quid du nouveau prix minimum russe et de la politique d’exportation nationale ?
  • Avancée des semis de blé d’hiver en France.
  • Maintien de la faible dynamique des expéditions françaises.

Orges

  • Maintien du faible rythme des exportations européennes et hexagonales.
  • Avancée des semis d’hiver en France, ralentie par les pluies.
  • Avancée des semis en Ukraine et en Russie.

Maïs

  • Avancée de la récolte aux États-Unis.
  • Attention aux nouvelles pluies en France.
  • Avancée des semis au Brésil et en Argentine.
  • Niveau des volumes en Russie et en Ukraine.

Kévin Cler

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