Politique agricole commune
L'AGPB vent debout contre le Green Deal européen
L'association générale des producteurs de blé (AGPB) voit le Green Deal européen comme un premier pas vers la décroissance
L'association générale des producteurs de blé (AGPB) voit le Green Deal européen comme un premier pas vers la décroissance
"Il est important que l'Etat français se batte pour la souveraineté alimentaire et pas pour une baisse de l'utilisation des intrants par dogmatisme ", a lâché le président de l'Association générale des producteurs de blé (AGPB), Eric Thirouin, le 7 septembre à Paris, avec en toile de fond le pacte vert européen dit "Green Deal" dont la mise en oeuvre a été actée le 14 juillet.
"Avec la déclinaison du Green deal en agriculture, on entre dans un cercle vicieux, on part à l'envers. Les études le montrent" explique Philippe Heusele, président de France Export Céréales et membre du bureau de l'AGPB, redoutant un virage décroissant.
S'il venait à s'appliquer, le pacte vert entrainerait une baisse de production de 10 à 15% en céréales, oléoprotéagineux et lait, selon une étude d’impact publiée par Bruxelles en août. L’AGPB estime que les objectifs 2030 de -50% de phytos, -20% d’engrais, 25% de surfaces bio, se traduirait par une baisse de 5000 euros du revenu annuel céréalier.
"Parmi les candidats à l'élection présidentielle l'année prochaine, nous entendons que l'avenir est à la décroissance", s'est inquiété Eric Thirouin. Pour lui, "Le monde agricole est une victime et non une cause du changement climatique, mais surtout il est une solution. Il faut produire pour capter le carbone et pour alimenter les populations".
"Je ne comprend pas que l'UE ne se rende pas compte de son rôle dans le monde au niveau agricole. La famine existe encore. La population mondiale augmente et avec elle la demande, il faut l'alimenter. Il faut des méthodes plus respectueuses de l'environnement mais aussi produire plus", a conclu Eric Thirouin.
Lire aussi L'AGPB pressée d'avancer sur le dossier de l'Assurance récolte