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Coopération
L’activité céréalière affecte le résultat 2011/2012 d’InVivo

Le retour des origines mer Noire et le manque de tendance nette sur le marché mondial ont plombé la performance du groupe.

Premier groupe coopératif agricole français, InVivo a réalisé en 2011/2012 un chiffre d’affaires de 5,7 Md€ au 30 juin, dont 42 % hors de France. L’internationalisation se joue par la commercialisation des céréales à l’export sur pays tiers, mais aussi par l’implantation industrielle en nutrition animale. Le chiffre d’affaires du groupe s’affiche en retrait de 7 % par rapport à 2010/2011, exercice qui s’était avéré « exceptionnel », avec une progression de 40 %, comme l’a souligné Patrice Gollier, directeur général du groupe, le 18 décembre lors d’une conférence de presse précédant son assemblée générale. C’est notamment la contre-performance de la branche Grains qui explique ce résultat, les trois autres, InVivo Agro, Grand public et Nutrition et santé animales (NSA), s’affichant dans le vert. Si le résultat net consolidé n’atteint que 4,6 M€, 72,3 M€ de ristournes ont été reversées aux coopératives sociétaires, soit 16 % de plus que l’année précédente. « Un niveau jamais atteint ! » S’appuyer sur « quatre grands métiers assure au groupe une résilience forte », qui permet d’amortir la plus ou moins bonne forme des différents secteurs d’activité, fait valoir Patrice Gollier.

Élargir la clientèle des blés français et investir dans la logistique à l’international
    Après une année atypique en 2010/2011, marquée par la sécheresse en Russie qui avait dopé les ventes françaises, les exportations réalisées par InVivo ont renoué en 2011/2012 avec leurs niveaux habituels, soit 8 Mt écoulées sur le grand export. Elles avaient dépassé les 11 Mt l’année précédente. « Il n’y a pas eu de tendance lourde en 2011/2012 », rendant impossible toute anticipation, expliquent par ailleurs les représentants du groupe coopératif. La pression spéculative, désormais traditionnelle, et la conjoncture économique expliqueraient aussi les moindres performances de la branche Grains. En chute de 21 % sur un an, les 2,2 Md€ de CA, restent néanmoins « satisfaisants », selon Patrice Gollier.
    Cet exercice est également marqué par un renforcement des ventes réalisées par InVivo sur l’Afrique subsaharienne et le Moyen-Orient, avec 8 nouvelles destinations, dont le Sénégal, le Cameroun et la Libye. Souhaitant « nouer des relations commerciales sur le long terme avec les clients industriels (...) pour répondre à leurs attentes en matière de prix et de qualité, InVivo Grains renforce sa présence en mer Noire et en Amérique latine afin de disposer d’origines complémentaires de l’origine française », indique, à cet égard, le rapport d’activité du groupe. Celui-ci a par ailleurs, conformément à ses ambitions, commencé à développer son expertise en stockage àl’international. Il a acquis un silo de 6.000 t sur le Danube, à Baja en Hongrie, et il a procédé à une prise de participation, au Maroc, dans Mass Céréales, société qui dispose de deux terminaux à Casablanca et Jorf pour plus de 100.000 t. Le groupe entend poursuivre cette logique notamment sur les destinations en sous capacité de stockage.

Nutrition animale, une croissance appuyée sur les sites asiatiques et sud-américains
    InVivo NSA affiche pour sa part un chiffre d’affaires en hausse de 4,2 % sur un an, à 1,4 Md€. 87 % du résultat de cette branche sont réalisés à l’international, qui affiche une croissance de 12 %. Le groupe continue d’investir en Asie qui lui assure déjà un CA de 166 M€ (12 % du CA d’InVivo NSA), avec des volumes en hausse de 7,5 %. Il y construit deux nouveaux sites, au Vietnam et en Indonésie. Des projets ont aussi vu le jour en Amérique latine (32 % du CA de la branche). Au Mexique (240 M€ de CA), où InVivo affiche une croissance deux fois supérieure au marché, selon le rapport annuel, le groupe a lancé un chantier pour une usine de petfood. Et au Brésil, où il est devenu un des acteurs clefs (218 M€ de CA), il a investi dans la construction de deux sites d’extrusion.
    « Notre démarche va se poursuivre et s’intensifier », indique Patrice Gollier. En effet, en nutrition animale, « le marché français ne permet plus de financer la R&D, et nous avons besoin de relais de croissance que nous fournit l’international », justifie encore le directeur général du groupe. Le chiffre d’affaires réalisé dans l’Hexagone s’effrite sur un marché « en situation de surproduction et en déclin depuis 2000 ». Suite au rachat d’Evialis, en 2006, InVivo, a « bâti des synergies avec les coopératives sociétaires pour faire émerger des pôles régionaux » et ne pas se retrouver en situation de compétition avec elles. « La restructuration sera finie dans les deux ans », indique Patrice Gollier. Dans cette logique d’optimisation, certains sites doivent être arrêtés. « Un modèle de restructuration qui devrait être appliqué dans d’autres secteurs », comme celui de l’abattage, a d’ailleurs lancé le président du groupe coopératif, Philippe Mangin.

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