L'activité amidonnière reste stable
Le dynamisme du secteur de l'amidonnerie est directement affecté par la santé économique du pays. Sa production a donc stagné en 2014.
L'industrie de l'amidonnerie, “industrie d'industries”, est très sensible au contexte économique général », rappelle Jean-Luc Pelletier, délégué général de l'Usipa. Après de fortes croissances depuis les années 80/90, son activité avait déjà été fortement affectée par la crise économique et financière en 2008/2009. En 2013/2014, elle « a marqué le pas puisque le volume d'équivalent amidon, de 3,3 Mt, est stable par rapport la campagne précédente. Cela illustre l'atonie des marchés et la morosité économique en France et en Europe ».
« L'équilibre entre les quatre matières premières a peu évolué », indique Jean-Luc Pelletier. Rappelons que les amidonniers tendent, depuis trois ans, à se tourner davantage vers le maïs. Son incorporation a dépassé les 2,2 Mt. Celle de blé a, elle, reculé, à moins de 2,9 Mt. La pomme de terre, matière première historique, « résiste ». Le « recouplage des aides pour la partie féculière a été bienvenue ». Quant aux approvisionnements en pois-protéagineux, « un désintérêt des agriculteurs est toujours à craindre ». La qualité des blés 2014 « était très en dessous des attentes des amidonniers et a nécessité un gros travail sur le terrain avec les fournisseurs ». En maïs, « nous restons particulièrement vigilants sur la question des mycotoxines ». Sur ce point, « il est nécessaire de poursuivre les efforts de la filière ». Une importante campagne de sensibilisation des producteurs aux bonnes pratiques avait été menée à la fin des années 2000 ainsi qu'un travail sur le choix des variétés. Ces démarches doivent être relancées.
Le TTIP continue d'inquièter« L'Usipa appuie toutes les initiatives pour alléger les charges des entreprises, simplifier la règlementation et éviter les distorsions de concurrence avec les pays européens comme extérieurs à l'UE. » L'ouverture du marché UE aux produits américains – poids lourd mondial avec la Chine –, prévue dans le cadre du traité transatlantique en cours de négociation, reste donc une préoccupation majeure. « Cela créerait de graves déséquilibres. Nous restons mobilisés. »
La décision de Ségolène Royal d'interdire les sacs plastiques, avec une dérogation pour les produits biodégradables et biosourcés, est « une très belle opportunité. La mesure soulève quelques difficultés techniques. Nous interviendrons donc dans les débats avant le vote sur la transition énergétique par le Sénat. »