La vive fermeté déroute les opérateurs
Blé tendre : le marché fait le yo-yo
En fin de semaine dernière, le marché européen a affiché une hausse conséquente à l’achat égyptien de blé français (60.000 t). La bonne santé des places financières a aussi contribué à ce regain, tirant les prix à Chicago qu’Euronext a suivi. Des inquiétudes sur les conditions climatiques dans certaines zones des Etats-Unis y ont aussi participé. Enfin, une demande importante sur le port de Rouen, inassouvie par la rétention des vendeurs, a conduit les opérateurs à intervenir sur Euronext. Si l’évolution est haussière sur la semaine, celle-ci a été marquée par une forte instabilité qui déroute un peu les opérateurs. Notons que le temps chaud et sec en Europe centrale et en Ukraine alimente la fermeté. Concernant l’activité, la nutrition animale marque les prix sur le rapproché. Les meuniers quant à eux sont absents du marché de l’ancienne récolte, mais s’intéressent à la nouvelle. Dans le Sud-Ouest, la hausse des cours observée sur Euronext ne s’est qu’en partie répercutée sur les prix physiques.
MAÏS : brutale hausse des prix
La hausse des cours, moindre qu’en blé mais particulièrement brusque ce mercredi, ne facilite pas vraiment les échanges. Les vendeurs se retirent en effet dans l’espoir de prix encore plus élevés. Le Sud-Ouest bénéficie de la présence de la demande espagnole. Actif durant la semaine, le nord-UE ne tire plus vraiment alors que des offres hongroises sont ressorties sur le marché. La façade Atlantique génère toujours quelques échanges. On notera l’intérêt porté sur le report de la récolte actuelle par les acheteurs qui souhaitent disposer de stock pendant les récoltes d’orges et de blé. Cette demande pendant l’intercampagne explique l’écart de prix, plus important cette année qu’en 2008, entre l’ancienne et la nouvelle récolte.
BLÉ DUR : marché de fin de campagne
Seuls quelques petits lots s’échangent sur l’ancienne campagne pour des compléments de chargement. L’AR touche à sa fin avec des disponibilités au plus bas chez les organismes stockeurs. La nouvelle campagne s’anime doucement.
ORGE DE MOUTURE : activité un petit peu plus soutenue
Le marché des orges de mouture se montre un peu plus animé que la semaine passée, avec notamment des besoins de couverture rapportés sur Rouen et à destination des consommateurs du nord de l’UE. Les acheteurs sont effet attirés par les bas niveaux de prix affichés actuellement, malgré une légère progression.
ORGE DE BRASSERIE : prix bien tenus en récolte 2009
Après avoir enregistré une lourde décote, le marché affiche une relative stabilité depuis quelques semaines sur la prochaine campagne. Les orges se négocient cette semaine dans une fourchette haute de prix. Les affaires restent concentrées sur le janvier-juin.
FRETS : fermeté du fret maritime
Alors que les cours du fret fluvial perdent du terrain cette semaine, faute de demande et donc d’activité, les prix progressent nettement en frets maritimes.
TOURTEAUX : bonne progression en soja et colza
Les cours des tourteaux de soja ont fortement progressé, soutenus par une forte demande, avec notamment des achats chinois importants. La récolte attendue en baisse en Amerique du Sud a également poussé les cours. Les prix sont dissuasifs pour les acheteurs. Les tourteaux de colza ont également bien progressé, avec un intérêt surtout présent sur les longueurs. Les prix des tourteaux de tournesol restent stables, avec peu d’affaires sur le rapproché.
PROTÉAGINEUX : faible activité
Les prix des pois fourragers sont baissiers, sur un marché qui manque de vigueur. La demande serait en légère hausse sur certaines destinations, accompagnant la progression des protéines. L’offre reste cependante difficile à trouver. Le sursaut d’activité en féveroles n’aura pas duré longtemps. Les disponibilités en ancienne campagne sont quasi-nulles.
ISSUES DE MEUNERIE : offre et demande en berne
Le marché des issues de meunerie semble être un peu plus résistant, du moins en sons fins et pellets, en raison d’un ralentissement de l’activité de la meunerie. La demande reste tenue.
DÉSHYDRATÉS : marchés délaissés
En pulpes de betteraves, on rapporte toujours un petit courant d’affaires limité, sur du rapproché. Les cours s’effritent. Ceux des luzernes sont reconduits. L’activité est très réduite. Les clients ont beaucoup de reports en ancienne campagne.
CO-PRODUITS : marchés peu dynamiques
La poudre de lait recule sur un marché animé par des réservations mensuelles. Le marché disponible du lactosérum affiche également une cotation en régression.
Les cours des PSC s’affichent en repli cette semaine. Peu d’affaires sont traitées, uniquement sur du rapproché.
En pailles et fourrages, les affaires restent limitées. L’offre et la demande sont équilibrées ce qui explique la stabilité des prix. A noter : les stocks sont très bas en foin de Crau, pour lequel on arrive en fin de saison. Il n’y aura pas de report en grosses balles, cependant il restera des petites balles.
PRODUITS DIVERS: ferme en farines de poisson
L’activité de la graineterie reste régulière. L’évolution sur les prix se limite à des réajustements techniques en fonction des arrivages. Le marché des graines fourragères est encore un peu hésitant. Seules quelques affaires sont réalisées. En farines de poisson, les pêches rédémarrent au Pérou pour une durée de trois mois alors qu’environ 50% de la production estimée a déjà été vendue, essentiellement à destination de l’Asie. La fermeté du marché se trouve renforcée par l’évolution des devises.
OLÉAGINEUX : progression générale avec le soja
Les cours du colza ont gagné du terrain sur la semaine, entraînés par le soja à Chicago. Celui-ci est tiré par une demande mondiale tenue, notamment chinoise, ainsi que par une offre en repli en Argentine après la forte sécheresse. Les cours se sont pourtant repliés de concert en ce début de semaine avec le pétrole et les marchés financiers. Mais le recul n’a été que de courte durée, et le soja s’est rapidement repris, avec de nouvelles ventes toujours à destination de la Chine. Sur le marché physique, les phénomènes de rétention se seraient quelque peu calmés, les producteurs étant davantage satisfaits des prix.
Les cours du tournesol ont gagné du terrain cette semaine, en sympathie avec le complexe oléagineux, mais également en raison de problèmes de logistique. Des bateaux en provenance d’Ukraine auraient été bloqués pour des raisons de qualité, ce qui a tiré les cours vers le haut. Des affaires sont rapportées.