Snia
La valorisation des coproduits, nécessaire à certaines filières
À l’occasion de leur assemblée générale, les fabricants d’aliments pour animaux (non coopérateurs) ont privilégié la démonstration de leurs valeurs plutôt que les pertes de volumes.
Le constat est dur, avec -800 000 t d’aliments fabriqués en France en 2016 (soit -3,7 %). « Nous sortons d’une année difficile. C’est même un triste record », confirme François Cholat, président du Snia, lors de l’assemblée générale du syndicat, le 19 mai à Arras. Il note les -4,7 % en aliments Ruminants avec la crise laitière, -3,8 % en porcs malgré l’ouverture du marché chinois (permettant une remontée des prix aux éleveurs), -3,6 % en volailles dont les trois quarts liés directement à l’épizootie d’influenza aviaire.
Mais pas question de s’apitoyer sur ces baisses, même si elles représentent la production de onze usines moyennes, ce qui pourrait bien se faire sentir dans des restructurations prochaines.
Le Snia veut faire reconnaître les actions des fabricants d’aliments comme constructeurs de valeurs, en commençant par la valorisation des coproduits qui contribuent à l’économie des filières biocarburants, huilerie, meunerie, amidonnerie…
L’économie circulaire, naturellement
« L’alimentation animale consomme nos coproduits, soit 40 % de nos volumes. Elle est essentielle tant en volumes qu’en valeur pour nous », indique Hervé Catteau, directeur des ventes Nutrition animale chez Roquette. « L’alimentation animale, pour les ruminants comme les monogastriques, valorise beaucoup de biomasses que l’homme n’est pas capable de mettre en valeur », insiste Jean-Louis Peyraud, directeur scientifique adjoint Agriculture à l’Inra.
Le besoin du secteur pousse à l’amélioration des matières premières : taux protéique du blé, comme le rappelle Rémi Haquin, président du conseil spécialisé pour la filière céréalière de FranceAgriMer, ou innovation dans les oléoprotéagineux. Antoine Henrion, président de Terres Univia, parle ainsi de dépélliculage de la féverole et de la certification soja français, qui intéresse à double titre car il est « local » et non OGM. Mais il s’inquiète de la proposition de la Commission européenne qui, en réduisant la part des biocarburants, pèserait aussi sur l’autonomie protéique des élevages. Ce point de vigilance milite pour une prise de parole plus forte au niveau européen : « Il ne faut pas se tromper, si on veut faire monter nos problématiques au bon niveau, il faut être plus audibles à Bruxelles », estime Jean-Michel Boussit (Axéréal), président d’Eurofac, qui regroupe à cette fin les trois syndicats français de la nutrition animale.