Organismes génétiquement modifiés
La FNSEA veut une loi pour les semis
L’acceptation du principe d’un gel des ventes de semences OGM par la FNSEA est conditionnée à l’arrivée de la loi avant les semis de maïs 2008
RECTIFICATION. En réponse à la Une du quotidien la Tribune qui titrait vendredi 12 octobre « Les agriculteurs acceptent un gel des cultures d’OGM», le leader de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), Jean-Michel Lemétayer a souhaité repréciser la position du premier syndicat agricole français en réunissant la presse dans l’après-midi. Ce qui apparaissait comme une ouverture de la part du syndicat, favorable aux OGM, n’est en fait qu’un enième appel pour une loi sur les OGM.
Appel « d’urgence » au gouvernement et « à la prudence » aux agriculteurs
« J’ai expliqué que j’étais prêt à accepter le principe d’un gel des cultures OGM. En effet, j’avais ajouté : “à la condition qu’une loi soit votée et ses effets applicables avant les prochains semis du printemps 2008”. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. C’est lui qui a la maîtrise du calendrier parlementaire et il est impératif que la loi soit débattue immédiatement », a expliqué Jean-Michel Lemétayer à la presse qui a eu beaucoup de mal à décrypter ce qui apparaissait jusqu’alors comme une ouverture de la FNSEA sur le dossier OGM. Il n’en est rien. Le premier syndicat agricole français reste très attaché à la défense des cultures transgéniques comme l’a confirmé son président : « La FNSEA dans ses rangs est pro OGM». Le message de la FNSEA s’adresse davantage à l’état qu’aux intervenants du Grenelle de l’Environnement. «Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Il me paraît urgent d’en finir avec la polémique des OGM», a martelé Jean-Michel Lemétayer. Et que se passera-t-il si la loi n’est pas mise en place d’ici là ? La FNSEA a assuré que les semis de maïs modifiés se feraient. « Il y aura des OGM » a prévenu son président. Et d’ajouter : « J’attends beaucoup de la future loi pour en finir avec les guerres qui n’ont plus lieu d’être. Les scientifiques doivent nous éclairer et les politiques doivent vraiment décider ».
Il a aussi souhaité envoyer « un appel à la prudence vis-à-vis des agriculteurs » qui souhaiteraient s’engager l’an prochain dans des cultures commerciales transgéniques. «Je leur dis d’attendre pour acheter leurs semences», a ajouté le leader de la FNSEA.
Au final, la position du syndicat majoritaire ne varie pas. Il n’accepte toujours pas l’idée d’un moratoire. Il s’agit surtout de « secouer le cocotier ».
D’ailleurs, la veille de la conférence de presse, Philippe Pinta, président de l’association des producteurs de blé (une des composantes de la FNSEA), déclarait soir aux Echos (édition du 15 octobre) : « Cela ne rime à rien ! Il n’y a aucun changement de position de la FNSEA qui va faire un démenti ».