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JT: l’avenir de l’Ensmic préoccupe

Ce rendez-vous annuel, orchestré par l’Aemic, a réuni 750 participants.

CES JOURNEES techniques des industries céréalières 2005 avaient un arôme particulier cette année. En effet, organisées par l’Association des anciens élèves de l’Ensmic (Ecole nationale supérieure de meunerie et des industries céréalières), elles ont été précédées quelques jours auparavant par l’annonce officielle de la mise sous tutelle du ministère de l’Agriculture de cette dernière "école des métiers", mais surtout de son déménagement sur le site de l’Enilia à Surgères. Tout cela laissait planer un certain malaise au Novotel Paris-Bagnolet où se déroulait la manifestation les 20 et 21 octobre.

Le rapprochement avec l’Enilia laisse pantois nombre de professionnels

Quid du réel avenir de l’Ensmic, du flou artistique sur un véritable projet d’école qui permettrait aux professeurs de poursuivre leur travail dans les meilleures conditions ? Pourquoi Surgères, alors que des projets sur Dijon, Montpellier ou Nantes avaient l’air de tenir la route? Comment traduire cette décision, politique ou réellement stratégique, pour sauver ce qui peut encore l’être ? Pourquoi Dominique Bussereau lui-même a tenu à annoncer la nouvelle? Une chose est sûre, les professionnels de la meunerie et des industries céréalières, très attachés à l’Ensmic, qui a fourni à la filière ses meilleurs éléments durant des décennies, ont l’impression d’être les dindons de la farce.

Les couloirs du Novotel ont donc souvent plus résonné des commentaires sur cet événement que sur la qualité de la dernière récolte ou encore du déroulement de la campagne commerciale. Les uns se trouvaient déjà orphelins d’une école qu’ils pensent définitivement perdue, d’autres ont l’espoir que ces deux décisions pourraient être l’occasion d’un nouveau départ ou plutôt d’une nouvelle chance pour une Ensmic moribonde.

De toute façon, comme le soulignaient certains meuniers, il fallait bien faire quelque chose, agir, sinon l’école aurait agonisé une année de plus. Mais, à la lueur de certaines informations, on a tout de même l’impression que l’Ensmic semble échapper au contrôle de la profession. La façon même dont l’annonce a été faite laisse à penser que tout n’a pas été dit aux meuniers français, qui avaient pourtant leur avis à donner.

Maintenant, il faut absolument que les dirigeants de l’Enilia et de l’Ensmic travaillent au plus près pour sauver ce qui peut l’être et faire revenir les jeunes dans ces écoles qui manquent cruellement d’attractivité. Car si l’Ensmic est au plus mal, l’Enilia n’est pas non plus en pleine santé et l’arrivée de l’Ecole de meunerie et des industries céréalières pourrait lui donner une bouffée d’oxygène. Les prochains mois seront donc cruciaux pour l’avenir de ces deux écoles qui font désormais cause commune. Le passage sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et le départ de la directrice actuelle, Josette Castet-Delmas, sont prévus pour le 1er avril 2006 et, d’ici là, nous en saurons certainement un peu plus sur les tenants et aboutissants de la nouvelle structure de l’Ensmic et de son projet scolaire.

Une commission pour défendre les positions de l’Ensmic

Invité, comme le veut la coutume, à clôturer ces journées de conférences, le président de l’ANMF (Association nationale de la meunerie française), Michel Deloingce, a fait part de sa volonté de constituer au plus vite une commission pour avancer sur le dossier Ensmic. Celle-ci devrait regrouper des membres du corps enseignant, des représentants de l’Aemic, du secteur meunier, de l’alimentation animale, des industries de cuisson et, bien sûr, du ministère de l’Agriculture. Cette structure devrait être opérationnelle avant la fin de l’année. Le président de l’ANMF s’est dit «prêt à défendre par tous les moyens l’avenir, la pérennité, l’efficacité et l’identité de cette école».

Par ailleurs, Michel Deloingce a fait savoir que le programme de promotion de la consommation de pain, réalisée par la meunerie française sous la houlette du Cifap (Centre d’information des farines et du pain), devrait être reconduit jusqu’en 2008. Celle-ci suppose l’adhésion, via des cotisations volontaires, de 70 % de la profession (sur la base des volumes de farine livrés). Ce niveau de participation devrait être atteint.

Opérateurs fidèles au rendez-vous

Quant aux Journées techniques proprement dites, elles ont retrouvé leur attractivité, avec une importante participation, même si la proximité des Etats généraux de la Boulangerie (les 17 et 18 octobre) et la tenue de la Bourse européenne à Vienne le 21 octobre auraient pu de nouveau jouer la concurrence. Mais meuniers, courtiers, organismes stockeurs et autres prestataires de service ont répondu présents. Ainsi quelques 750 participants se sont retrouvés pour cette 56e édition aux portes de Paris. Ce rendez-vous annuel de la filière reste l’occasion pour chacun de rencontrer ses partenaires professionnels et d’actualiser ses connaissances techniques et économiques en assistant aux conférences. Pour l’année prochaine, Jean-Marie Poncey, président de l’Aemic, et Catherine Matt, responsable de l’organisation, nous annoncent un “lifting” des Journées techniques, avec une implication de plus en plus marquée d’Arvalis-Institut du végétal et de l’Inra, et surtout un nouveau lieu encore tenu secret… Une chose est sûre, assure Jean-Marie Poncey, les Journées techniques, elles, resteront à Paris et n’iront pas à Surgères! 

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