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Jean-François Arnauld, président de Duralim : « la durabilité avance concrètement en nutrition animale »

L’association Duralim progresse sur son ambition de fédérer tous les acteurs de la chaine alimentaire en France pour l’alimentation durable des animaux d’élevage avec 99 signataires de sa charte.

Jean-François Arnauld, président de Duralim.
© Yanne Boloh

Comment avance l’association Duralim ?

Nous avons fait le point lors de notre AG du 5 janvier au cours de laquelle notre conseil d'administration a été réélu. Nous comptons désormais près d’une centaine d’entreprises signataires de notre charte dans les différents collèges et, sur le seul maillon de la nutrition animale, elles représentent plus des deux tiers des volumes produits en France. Les signataires de notre manifeste contre la déforestation importée s’engagent pour atteindre zéro déforestation en 2025 avec une première étape à 50% dès janvier 2023 et une seconde à 75% en 2024. Nous sommes également de mieux en mieux reconnus par les pouvoirs publics comme l’a montré la présence des représentantes du Ministère de la Transition écologique dont Diane Simiu, directrice adjointe du Commissariat général au développement durable. Nous poursuivons donc sereinement nos travaux avec les outils que nous construisons

 

Justement, quels sont les enseignements de la seconde édition de votre observatoire de la non déforestation ?

Les premiers résultats de ce second Observatoire montrent que nous sommes parvenus à réduire l’incertitude sur le fait que le soja soit ou non issu de la déforestation. Le périmètre de cette seconde édition de notre Observatoire a en effet été élargi et nous avons l’ambition de l’étendre encore pour la prochaine édition à d’autres pays d’Amérique du Sud. Nous nous étions concentrés sur le Brésil en 2021. Nous avons sur cette version 2023 exploré en plus l’origine Argentine et les flux de soja qui arrivent en France directement ou via d’autres pays. Je pense notamment à la Belgique mais pas uniquement. Nous communiquerons largement sur ses résultats dès la fin janvier sur ces résultats ainsi que sur un guide d’utilisation qui est en cours de finalisation.

 

Est-ce que les évolutions règlementaires attendues dans l’UE changent la donne pour le maillon nutrition animale française ?

Nos adhérents sont très engagés collectivement et individuellement pour lutter contre la déforestation et nous prenons acte de la position de la commission européenne et, plus largement du trilogue. Toutefois, le cadre règlementaire qui a été voté le 5 décembre devrait encore évoluer puisque l’ultime vote au Parlement est attendu dans les trois mois. Nous allons continuer à suivre les discussions, par exemple sur la question d’une période intermédiaire ou seraient autorisées des certifications selon des lignes directrices, comme celle de la Fefac. Il y aura ensuite des délais dans l’application et la traduction des textes, ainsi que la publication des décrets d’application. Tout cela peut prendre 18 mois. Nous n’allons pas attendre, d’autant que sur certains points, nous sommes plus volontaires. Nous englobons en effet des zones plus larges que celles inclus dans le périmètre du texte européen, notamment le Cerrado car il s’agit d’un biome à forte biodiversité.

 

N’avez-vous aucune crainte sur l’application de ces textes ?

Nous avons pris acte du choix de la Commission européenne non sur le mass balance mais sur la ségrégation ou, plus exactement selon le texte, de la géolocalisation à la parcelle. Elle va entraîner des surcouts, mais nous sommes surtout vigilants face aux risques de distorsion de concurrence, notamment pour les volailles qui ne sont pas listées dans le texte contrairement aux bovins. L’UE doit être cohérente et ne pas importer des produits qui n’auraient pas respecté les contraintes qu’elle impose à ses propres producteurs.

 

Est-ce que Duralim a d’autres projets que le soja non issu de la déforestation ?

C’est un dossier chronophage, mais les portes sont ouvertes sur tous les autres sujets que ce soit la décarbonation ou la réduction des intrants. Nous sommes par exemple associés au lancement du nouveau réseau Coproduits le 2 février prochain avec l’AFZ et nous organiserons prochainement une session sur les prémix et les additifs avec l’Afca-Cial. Nous allons également accentuer notre capacité de veille tant au niveau français qu’au niveau européen.

 

 

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