Intervention, rien ne va plus !
La Commission européenne est décidément déterminée à amoindrir le rôle de l’intervention dans le secteur des céréales. Sur sa proposition, le Comité de gestion céréales de l’UE s’est prononcé le 28 septembre en faveur du durcissement des conditions d’accès à l’intervention pour le maïs ; elle devait de plus adopté officiellement le 3 octobre un règlement prévoyant la vente de céréales stockées dans les silos publics, à des prix inférieurs au prix d’intervention, en vue de leur transformation en bioéthanol. La mise en œuvre de ces deux dispositions est prévue le 1er novembre prochain. Les nouveaux critères exigés pour les lots de maïs portés à l’intervention sont les suivants : teneur maximal en humidité 13,5 % (au lieu de 14,5 %), limites de 5 % (10 %) pour les graines brisées et de 0,5 % (3 %) pour les graines échaudées par séchage. De plus, une limite de poids spécifique à 71 kg/hl au minimum a été fixée. Lors du dernier Conseil agricole, l’Autriche et la Slovaquie, soutenue par la France et l’Italie, avaient estimé que l’instauration de critères trop rigides aurait des conséquences très étendues sur le marché intérieur des céréales dans la mesure où la plus grande partie du maïs dans la région d’Europe centrale sera exclue de l’intervention. Dans son règlement, la Commission souligne que la vente de céréales en vue d’approvisionner la filière bioéthanol, à partir de l’intervention, sera organisée, sur la base d’adjudication spécifique, sous réserve que l’approvisionnement des marchés traditionnels ne soit pas menacé. Le prix minimal de vente devra correspondre au cours constaté sur les marchés des produits concernés par la production de biocarburants, compte tenu des frais de transport.