Huit abatteurs de porcs condamnés à de lourdes amendes pour pratiques anticoncurrentielles
Huit abatteurs de porcs, ainsi que deux organismes professionnels, ont été condamnés à de lourdes amendes (4,57 millions d’euros au total) pour pratiques anticoncurrentielles, par l’Autorité de la Concurrence, a indiqué cette dernière le 13 février, rendant publique sa décision. Le grief le plus lourd, qui représente 4,5 millions d’euros, est celui de pratiques de cinq abatteurs bretons (Bigard, Socopa Viandes, Abera, Bernard et Gad), qui avaient réduit de manière coordonnée leurs achats de porcs charcutiers afin de faire pression sur les prix de leurs acheteurs éleveurs. « Cette diminution concertée des abattages a visé à influer sur le prix du porc au marché du porc breton (MPB), qui sert de référence au niveau national », a souligné la juridiction. En effet, la baisse artificielle de la demande de porcs vivants « a engendré des baisses de prix significatives au détriment des éleveurs-producteurs », a-t-elle détaillé. Cette décision fait suite à une saisine de quatre éleveurs porcins d’Ille-et-Vilaine. Les observateurs notent que l’Autorité, qui se place surtout comme défenseur des consommateurs, affirme sa défense des producteurs, ce qui n’était pas perçu comme tel par la profession agricole. « Il est très intéressant de noter que l’Autorité de la concurrence se place comme défenseur des consommateurs, mais aussi des producteurs. C’est la première fois que cette position est aussi bien affirmée », a commenté Marine Nossereau, avocate au cabinet Renaudier, situé à Paris. Cependant, sept entreprises et deux organisations professionnelles (Syndicat national du commerce du porc et Fédération des acheteurs au cadran) se sont vues reprocher « une fixation concertée de prix ».