Conditions de cultures
Les pluies favorisent une hausse des surfaces françaises de maïs en 2020, selon FranceAgriMer
Les fortes pluies ces dernières semaines en France devraient inciter les agriculteurs à semer davantage de maïs et d'orge de printemps, rapporte Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer (Fam).
Les fortes pluies ces dernières semaines en France devraient inciter les agriculteurs à semer davantage de maïs et d'orge de printemps, rapporte Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer (Fam).
Les fortes précipitations en France courant février-mars accaparent l'attention des opérateurs. "L'excès d'eau incite en ce moment les agriculteurs français à renvoyer leurs semences d'orges aux coopératives pour demander plutôt du maïs. Ainsi, nous une hausse des surfaces de maïs hexagonal est certaine entre 2019 et 2020", a déclaré Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer (Fam) lors d'une conférence de presse suivant le conseil spécialisé des céréales à Paris le 11 mars. Attention néanmoins, des évènements climatiques pouvant se passer au printemps prochain, sont susceptibles de changer la donne.
Manque de semences de tournesol
"Il y a l'orge de printemps, le maïs et le tournesol pour remplacer les surfaces non semées de blé tendre d'hiver. On pensait à une hausse de la sole de tournesol, mais il existe un déficit de semences, ce qui n'est pas le cas pour le maïs", explique Benoît Piètrement . Le président du conseil spécialisé grandes cultures s'attend tout de même à une légère hausse des surfaces d'orges de printemps, "sauf catastrophe, avec maintien des fortes pluies en mars" entre 2019 et 2020. La hausse de l'aire réservée au maïs devrait être plus conséquente, les agriculteurs ayant jusqu'à mai pour emblaver cette culture. Malheureusement, aucun chiffre précis concernant ces hausses attendues de soles n'a pu être communiqué par les experts de l'institution publique.
Catherine Cauchard, responsable Céré'Obs de FranceAgriMer, rappelle que 64% des blé tendre en France se trouvent dans des conditions bonnes à très bonnes en semaine 9, contre 86% l'an dernier à pareille époque, et que les semis d'orges de printemps ne sont avancés qu'à 33%. La spécialiste tient à rappeler que l'état de réalisation des semis d'orge de printemps au 2 mars est conforme à la moyenne quinquennale. L'année dernière était en effet exceptionnelle, 88% des surfaces ayant été semées à même époque. Mais depuis, Catherine Cauchard admet que la situation s'est dégradée, sachant que d'autres pluies sont attendues.
L'Ouest très humide, l'Est se porte mieux
S'agissant des conditions de cultures de blé tendre, la France peut être divisée en deux parties : l'Est et l'Ouest. Dans l'Est, "plus de 80% des cultures de blé tendre sont dans un état bon à très bon, contre moins de 50% dans l'Ouest. Les précipitations sont dans la normale à l'Est, alors qu'elles ont été deux fois plus importantes par rapport à d'habitude sur la façade Atlantique", souligne Catherine Cauchard. Les derniers semis de blé tendre d'hiver ont été achevés le 1er février en Normandie. En blé dur, "les emblavements se sont achevés récemment dans le Marais Poitevin, et ne présentent pas un état exceptionnel", prévient l'experte.
Plus les semis se font tardivement, plus le potentiel de production est affecté, prévienent Benoît Piètrement et Catherine Cauchard. L'excès d'eau empêche les racines d'aller en profondeur, rendant les plantes plus vulnérables aux aléas climatiques. "Les 10-15 jours vont être déterminants pour les semis de printemps", appuie Benoît Piètrement. Catherine Cauchard constate également un salissement des parcelles où des emblavements de printemps ont été réalisés dans certains cas, les agriculteurs n'ayant pu désherber dans de bonnes conditions.
En colza, le président du conseil spécialisé grandes cultures souligne que globalement, "les plantes sont dans un meilleur état que l'an dernier à pareille époque. Néanmoins, des dégâts d'altises, de charançons et de pigeons sont rapportés". Les difficultés rencontrées par le colza en France "génèrent des problèmes pour les agriculteurs à trouver une bonne tête de rotation", ajoute Catherine Cauchard.