Aller au contenu principal

Guerre Ukraine Russie - Qui a mis le feu aux prix des céréales cette semaine ?

Alors qu'ils avaient légèrement progressé suite au refus de prolonger l'accord sur les corridors d'exportation de grains ukrainiens lundi 17 juillet, les prix du blé, de l'orge, du maïs et du colza se sont finalement envolés en fin de journée deux jours plus tard.

 

En l'espace d'une séance de cotations sur le marché Euronext, ce mercredi 19 juillet, le contrat Blé Echéance Septembre a gagné plus de 19 euros la tonne.
© neelam279 (Pixabay)

Malgré le retrait russe du Grain Deal lundi 17 juillet et des destructions ciblées dans les ports ukrainiens les jours suivants, c'est l'annonce du ministre de la Défense russe, rendue publique autour de 17h le mercredi 19 juillet, qui va mettre le feu aux prix du blé, de l'orge en sympathie, du maïs et du colza.

Cette déclaration va achever les espoirs des opérateurs du marché quant à la poursuite des exportations ukrainiennes, et davantage encore d'un retour de la Russie autour de la table des négociations du Grain Deal à court terme. "Tous les navires se rendant dans les ports ukrainiens de la mer Noire" seront considérés  "comme des transporteurs potentiels de  cargaisons militaires à partir du 20 juillet", a déclaré le ministre russe, ajoutant que "certaines zones de la mer Noire ont été temporairement déclarées comme dangereuses".
Les cours des contrats Blé et du Mais ont alors nettement progressé dans le sillage de cette information, engrangeant la plupart des gains de cette journée. On apprendra enfin autour de 18h que l'attaque du port de Chornomorsk a entraîné la perte de 60 000 t de grains, selon  le ministère de l'agriculture ukrainien.

Finalement, au terme de cette journée de cotation du 19 juillet, le contrat Blé a gagné 19,25 €/t (Echéance Septembre) à 253,75 €/t et le contrat Maïs 12,75 €/t (Echéance Août) à 249,75 €/t. Le lendemain, le contrat Blé poursuivait sa progression, clôturant à 255,75 €/t alors que le maïs reculait légèrement à 249 €/t.
Depuis une légère correction baissière a été enregistrée. Autour de 15 h ce vendredi 21 juillet, la première échéance du contrat Blé (Septembre), affichait une valeur de 248 €/t, soit un retrait de 7,75 €/t, et celle du Maïs de 247 €/t, soit une baisse de 2€/t.

Plus étonnante a été la forte hausse du contrat Colza (gain de 26 €/t, à 503,25 €/t), la graine étant moins concernée par les exportations maritimes ukrainiennes que les deux céréales précédentes. Le prix de l'oléagineux a d'ailleurs effacé tous ses gains depuis, le contrat Euronext affichant ce vendredi (autour de 15h) un prix de 477 €/t.

 

La sortie (momentanée ?) de la Russie du Grain deal sans effet immédiat sur les prix

Jugé plus probable que les fois précédente par les opérateurs du marché des matières premières agricoles, le refus par la Russie de poursuivre les négociations sur la reconduction des corridors d'export de grains ukrainiens sur la mer Noire, n'a pas entraîné de hausse fulgurante des prix des céréales et oléagineux. Au terme de la séance du marché à terme Euronext du 17 juillet, les premières échéances des contrats Blé, Maïs et Colza n'avaient gagné respectivement que 1,5 €/t, 1,25 €/t et 4 €/t, affichant alors des prix de 232,25 €/t, 234,50 €/t et 469,50 €/t.. 

Notons que pendant cette journée, l'annonce du retrait de la Russie des négociations pour reconduire le "grain deal" a été suivi d'une déclaration du président Volodymyr Zelensky, selon lequel l'Ukraine était apte à poursuivre ses exportations sur la mer Noire, malgré la position de Moscou. "Même sans la Russie, tout doit être fait pour que nous puissions utiliser ce couloir (pour les exportations) en mer Noire. Nous n'avons pas peur", aurait indiqué Volodymyr Zelensky, selon son porte-parole Serguiï Nykyforov sur Facebook.

Un élément qui a pu rassurer en partie le marché, pariant sur le fait que les exportations ukrainiennes pourraient se poursuivre tant bien que mal sur la mer Noire. Pour rappel ce sont près de  33 millions de tonnes de céréales qui ont pu être expédiées au départ des ports d'Ukraine en une année (le premier accord ayant été signé à Istanbul en juillet 2022), essentiellement du maïs et du blé. 

Destruction d'infrastructures portuaires en Ukraine

Deux évènements sont venus mettre du plomb dans l'aile à cet optimisme. La réponse russe à cette apparente assurance ukrainienne a été rapide avec des bombardements dans la nuit du 17 au 18 juillet d'infrastructures portuaires à Odessa (premier port ukrainien pour l'exportation de produits agricoles du pays) et la nuit suivante à Chornomorsk.

Des infrastructures du port de Chornomorsk ont fait face à une première vague d'attaque dans la nuit du 18 au 19 juillet, occasionnant la destruction de silos contenant 60 000 t de grains, désormais perdues.

Pour autant, les cours n'ont que peu réagi à ces deux évènements. Les cotations des contrats Euronext Blé, Maïs et Colza ont progressé les 18 juillet et 19 juillet jusqu'en milieu d'après midi, mais dans des marges encore raisonnables... Jusqu'à l'annonce de menaces pour les bateaux entrant dans la mer Noire par les autorités russes.

 

 

 

 

 

Les plus lus

Dirigeants des BRICS+ réunis à Kazan, en Russie
BRICS+ : pourquoi une nouvelle bourse de céréales est proposée par la Russie à ses partenaires ?

Les pays des BRICS+ (regroupant le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie et les…

Un palmier à huile
Prix des huiles végétales : quelle tendance pour les prochains mois ?

Les prix des huiles de palme, de soja, de tournesol et de colza ont nettement renchéri ces dernières semaines, dans un…

Déchargement d'un bâteau d'engrais TSP (Triple super phosphate) en provenance de Sfax (Tunisie)
En quoi consiste le partenariat sur les fertilisants signé entre le Maroc et la France ?

L’interprofession Intercéréales a signé un partenariat relatif aux fertilisants avec l’Office chérifien des phosphates. Si les…

Tournesol 2024 : une production française autour de 1,5 million de tonnes ?

Françoise Labalette, directrice adjointe de Terres Univia, tempère le catastrophisme ambiant, rappelant que, si l’année 2024…

<em class="placeholder">champ de blé au Minas Gerais, au Brésil</em>
Le blé sud-américain relève le défi du changement climatique

La disponibilité en eau, le renouvellement variétal et le non-labour sont les atouts dont disposent le Brésil et l’Argentine,…

Portrait de Gonzalo Rodera, conseiller au sein de la Coopérative agricole de Tres Arroyos, assis à son bureau
Commerce blé 2024-2025 : l’Argentine est en mesure de concurrencer la France sur le Maghreb

Un régime pluviométrique porteur dans les Pampas nourrit les espoirs des exportateurs qui préparent le retour en force du blé…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne