Groupe coopératif Oxyane - Nette amélioration des résultats agricoles en 2021-2022
Annoncée en 2017 mais effective le 30 juin 2020, la fusion des coopératives agricoles Terre d’Alliances et La Dauphinoise a donné naissance à Oxyane, le groupe coopératif de référence en Rhône-Alpes.
Annoncée en 2017 mais effective le 30 juin 2020, la fusion des coopératives agricoles Terre d’Alliances et La Dauphinoise a donné naissance à Oxyane, le groupe coopératif de référence en Rhône-Alpes.
Si la première campagne de commercialisation d’Oxyane (juillet 2020-juin 2021) a été marquée par une collecte très basse, liée aux mauvaises conditions météorologiques de l’été 2020 (sécheresse) qui ont impactées négativement les résultats de la coopérative, le groupe a dépassé sur l’exercice 2021-2022 ses objectifs budgétaires pour délivrer « un niveau de résultat historiquement élevé », avec un chiffre d’affaires consolidé de 710,5 M€ (contre 625 M€ en 2020-2021, soit +13,6 %) et un Ebitda consolidé de près de 23 M€ (contre 19,3 M€ en 2020-2021), soit +3,20 % du chiffre d’affaires (contre +3,11 % en 2020-2021).
Des résultats agricoles en nette amélioration
Selon le communiqué du groupe coopératif Oxyane, « les résultats agricoles sont en nette amélioration, sous l’effet de la hausse conjointe des volumes de la récolte 2021 et des prix des céréales ». Ainsi, le chiffre d’affaires de la coopérative passe de 285 M€ en 2020-2021 à 369 M€ en 2021-2022, avec une collecte de 812 000 t pour un nombre de collaborateurs de 1 950 (contre 1 917 en 2020-2021). Grâce à « la belle performance des pôles de diversification (Nutrition animale, Œufs et Grand public) », le résultat d’exploitation a bondi à 7,4 M€ en 2021-2022, contre 1,8 M€ en 2020-2021.
En termes d’investissements, ce sont 18,6 M€ qui ont été engagés en 2021-2022. « Sur les cinq prochaines années, le programme d’investissements restera soutenu, de l’ordre de 20 M€ par an pour l’ensemble des métiers. Cette enveloppe permettra entre autres d’entreprendre des investissements industriels dans la filière œuf et de moderniser les équipements de Soréal, la dernière acquisition du groupe coopératif en alimentation animale », expliquent les dirigeants d’Oxyane.
Des perspectives pessimistes pour 2022-2023
Les résultats pour la campagne 2022-2023 seront moins bons, en raison de la baisse de la collecte en lien avec la sécheresse et de la flambée des prix de l’énergie. « D’un côté, la collecte, toutes cultures confondues, a régressé de 200 000 t en 2022 et, de l’autre, les coûts énergétiques ont été multipliés par trois. Si une partie de ce surcoût peut être répercutée, l’autre sera absorbée par le groupe coopératif », indiquent les dirigeants d’Oxyane. Par ailleurs, ils craignent la concrétisation de l’effet ciseaux entre la baisse des prix des matières premières et la hausse de ceux des intrants. « Dans ce contexte, cela risque d’être plus dur pour nos adhérents », s’inquiètent les dirigeants d’Oxyane.
Quant aux perspectives de production pour la campagne 2023-2024, « l’état des cultures, en céréales à paille comme en colza, est actuellement plutôt très bon, une situation qui n’a pas été constatée depuis plusieurs années. Cependant, le fort développement végétatif pourrait engendrer d’importants dégâts en cas de gel », tempèrent les dirigeants. Mais la plus grosse interrogation concerne les disponibilités en eau et les coûts d’irrigation. A tel point que le groupe coopératif s’interroge sur le potentiel changement de cultures dans les rotations de leurs adhérents. Il s’agirait d’intensifier le remplacement de cultures irriguées, comme le maïs, par d’autres productions moins gourmandes en eau, comme le tournesol.
Développement de filières à forte valeur ajoutée
Oxyane a poursuivi sa stratégie de filières végétales qui apportent aux 1 552 agriculteurs engagés une valeur ajoutée supplémentaire par rapport à des productions standard de 2,9 M€. « Ces filières végétales concernent 43 340 hectares. Ce sont 30 % des surfaces de la ferme Oxyane qui sont contractualisés avec des clients », précisent les dirigeants.
Vers une relance de la filière tabac
La culture du tabac est historiquement ancrée dans de nombreuses régions françaises, dont le Rhône-Alpes. « C’est une production que l’on a réussi à maintenir malgré la défection de nombreux producteurs il y a quelques années et que l’on pourrait redévelopper sur le débouché haute qualité du made in France », affirment les dirigeants d’Oxyane. Mais d’ajouter : « Si la demande existe en termes de surface, de la part de transformateurs français et italiens, elle pourrait se heurter au manque d’intérêt des agriculteurs pour cette culture, à la production très technique, qui demande des investissements ». C’est pour l’heure « une micro-activité », comme la production de plantes aromatiques telles que la mélisse.
Afin de préserver l’autonomie protéique de leurs adhérents éleveurs, le groupe Oxyane a ainsi structuré une filière durable de soja, dont le maillon final est la construction d’une unité de trituration d’une capacité de 25 000 t de graines, située à la Côte-Saint-André (38), à proximité de son site industriel de stockage de céréales et son usine d’aliments. Les travaux de terrassement démarrent tout juste et l’usine devrait être opérationnelle dans le courant du second semestre de l’année prochaine. Cette installation représente un investissement de 7,5 M€.
Oxyane, en collaboration avec Limagrain et Eurea, s’est également engagé à construire cinq bâtiments pour produire, en partenariat avec la société Invers, des vers à farine pour fabriquer de la protéine d’insectes à destination de l’alimentation des chats et chiens. « Les agriculteurs présentent un véritable intérêt pour cette production, qui leur permet de diversifier leurs sources de revenus », soulignent les dirigeants du groupe coopératif.
Des actions pour affronter sereinement l’avenir
Afin d’assurer l’avenir, le groupe coopératif a multiplié les actions. « La fréquence des risques météorologiques ayant augmenté, passant de tous les dix ans à tous les deux à trois ans, la coopérative a souscrit une assurance climat afin de sécuriser une partie de sa marge », déclarent les dirigeants d’Oxyane. Il s’agit d’une assurance paramétrique, basée sur les rendements par espèce et par département. « Si le rendement de la campagne est inférieur au rendement moyen sur dix ans, calculé par Agreste, un dédommagement est prévu, à partir d’un certain niveau de franchise », détaillent-ils.
Le groupe coopératif s’interroge par ailleurs sur sa capacité à devenir auto-producteur d’une certaine quantité d’énergie par photovoltaïsme, en utilisant les toitures de ses installations. Pour l’heure, dans un objectif de diversification des sources de revenus de leurs adhérents, Oxyane accompagne 800 agriculteurs, qui ont équipé 12 hectares de toiture, représentant la consommation électrique de 6 000 foyers, soit 23 MWc (mégawatts-crête). De plus, l’exercice 2021-2022 a vu la mise en service de son premier méthaniseur agricole, produisant l’équivalent de la consommation électrique de près de 2 300 foyers.