Grandes cultures : le tournesol profite du recul de la sole de maïs
Selon le Scees, les surfaces en maïs grain perdent 7% à 1,69 Mha, ce qui profiterait au tournesol qui progresse de 5% à 647.000 ha.
SELON LE SERVICE central des enquêtes et études statistiques (Scees), les températures moyennes des deux premières décades du mois d’avril sont supérieures aux normales saisonnières sur les deux tiers nord de la France, sauf entre le centre Bretagne et les Deux-Sèvres. L’écart aux moyennes est supérieur à un degré à proximité des frontières du Nord et de Nord-Est, puis il décroît vers le Sud. Sur le tiers sud du pays, les températures sont en-deçà des normales sauf très ponctuellement sur l’Hérault et les côtes varoises.
Les précipitations des deux premières décades du mois d’avril sont supérieures aux normales sur la plus grande partie du territoire, et surtout sur la vallée du Rhône, où leur niveau atteint jusqu’à quatre fois celui des moyennes.
Elles restent toutefois plus faibles que les normales de la Seine-et-Marne au Poitou-Charentes, sur le Languedoc-Roussillon et l’extrême Sud-Est, et ponctuellement sur l’Orne et la Sarthe, ainsi que sur la Haute-Marne.
Les précipitations cumulées depuis le 1er mars restent déficitaires sur de nombreuses régions, surtout sur la moitié ouest du pays. Sur les Alpes-Maritimes, le Roussillon, l’Hérault et localement sur la Haute-Marne, elles n’atteignent pas la moitié des valeurs normales. En revanche, elles dépassent les moyennes de l’Alsace au Limousin et sur la vallée du Rhône, ainsi que localement sur l’Yonne, les Yvelines, l’Eure-et-Loir, le Nord, l’Aisne et la Marne. Les conditions climatiques du mois sont globalement favorables aux cultures en place. Les semis des cultures d’été sont moins avancés que l’année dernière, la période très froide du mois de mars ayant perturbé le calendrier des travaux.
Par ailleurs, la faiblesse des précipitations au cours des mois d’hiver engendrera des difficultés pour l’irrigation des cultures d’été. En effet, les pluies survenues depuis la fin du mois de mars n’ont pas modifié le déséquilibre prévisible entre ressources et besoins des grands bassins hydrologiques, notamment dans les régions d’irrigation importante.
Baisse du maïs grain
La sole de maïs grain, avec 1.690.000 hectares, serait en retrait de 7% par rapport à celle récoltée pour le grain en 2004 ; elle serait également inférieure de 6% à la moyenne quinquennale 2000-2004. En effet, les semis de maïs ont démarré dans un contexte de déficit hydrologique, incitant certains exploitants à modifier leurs assolements au profit de cultures moins exigeantes en eau comme le tournesol. Les baisses les plus marquées concerneraient en effet la Bretagne (-19%), le Poitou-Charentes (-15%) et les Pays-de-la-Loire (-12%), où les précipitations ont été particulièrement faibles cet hiver.
Le sorgho, avec 47.000 ha, reculerait de 2% par rapport à 2004, mais dépasserait la moyenne quinquennale de près d’un quart. La baisse affecterait surtout la région Rhône-Alpes (-9%). La sole perdrait 2% en Aquitaine et serait stable en Midi-Pyrénées, qui cultive près de la moitié des surfaces. Au contraire, en Poitou-Charentes, les surfaces gagneraient 24%.
Confirmation pour le blé tendre
Avec 4,90 Mha, le blé tendre gagnerait 1% sur 2004 et 4% sur la moyenne 2000-2004. L’évolution serait du même ordre dans le Centre et en Picardie. En Poitou-Charentes et dans les Pays-de-la-Loire, le gain atteindrait 4%. Les surfaces seraient stables en Champagne-Ardenne.
La sole de blé dur serait en hausse de 2% par rapport à 2004 et de 19% par rapport à la moyenne quinquennale. Elle croîtrait de 3% en Midi-Pyrénées, 1% en Languedoc-Roussillon, mais diminuerait dans le Centre (-3%) et en Provence-Alpes-Côte-d’Azur (-1%).
La sole d’orge d’hiver serait légèrement inférieure à celle de 2004. Pourtant, elle gagnerait 1% dans le Centre, première région productrice, et serait stable en Bourgogne. La baisse concernerait surtout la Picardie (-9%), le Poitou-Charentes (-4%) et la Champagne- Ardenne (-1%).
Avec 560.000 hectares, la sole d’orge de printemps diminuerait de 5% par rapport à 2004, mais resterait proche de la moyenne quinquennale. La baisse serait moins marquée qu’au niveau national dans les deux principales régions productrices : Champagne-Ardenne et Centre. La sole serait même en légère hausse en Lorraine.
Avoine et triticale en baisse
La sole de triticale perdrait 2% par rapport à 2004, mais resterait supérieure de 17% à la moyenne des cinq dernières années. La baisse serait très nette dans les Pays-de-la-Loire (-9%) et en Bretagne (-5%), elle serait moins marquée en Auvergne (-2%) et en Midi-Pyrénées (-1%). Avec une baisse de 6% sur 2004, les surfaces en avoine se situeraient 7% en deçà de la moyenne quinquennale ; à l’inverse, le seigle gagnerait 1% sur 2004 et serait supérieur de 12% à la moyenne quinquennale.
Progression du colza…
La sole de colza serait en hausse de plus de 4% par rapport à 2004. Estimée à 1,17 million d’hectares, elle dépasserait la moyenne quinquennale de 6%. Dans le Centre, première région productrice, la sole gagnerait 4%. Elle croîtrait de 5% en Lorraine et de 7% en Poitou-Charentes, mais baisserait en Champagne-Ardenne. Le colza non alimentaire (un cinquième du colza total) augmenterait de 16% par rapport à 2004, qui fut cependant une année particulière puisque les surfaces avaient perdu 28% sur 2003.
…et du tournesol
La sole de tournesol augmenterait à nouveau après le repli enregistré en 2004. Elle gagnerait 5%, mais resterait inférieure à la moyenne quinquennale.
La hausse serait de 7% en Midi-Pyrénées, 5% dans le Centre et 3% en Poitou-Charentes.
La sole de soja gagnerait 5% par rapport à 2004, mais resterait nettement en-dessous de la moyenne 2000-2004 (-25%). La hausse serait très marquée dans les deux principales régions productrices : Midi-Pyrénées (+7%) et Aquitaine (+6%).
Moins de pois, plus de féveroles
La sole de pois serait en retrait de 5% sur 2004. Elle perdrait 12% en Picardie, 5% en Champagne-Ardenne et 4% dans le Centre et en Ile-de-France.
Au contraire, les surfaces gagneraient 4% en Haute-Normandie.
A 86.000 hectares, la sole de féverole serait à nouveau en nette augmentation (+9%) après deux années de hausse modérée. Celle de lupin gagnerait 3%.
Betteraves : troisième année de baisse consécutive
La sole de betteraves diminuerait pour la troisième année consécutive : avec moins de 380.000 hectares, elle perdrait 2% par rapport à 2004. Les baisses les plus marquées affecteraient l’Ile-de-France (-4%), la Picardie, le Centre et la Basse-Normandie (-3%).