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Filières animales, de faciles gains de compétitivité

Quelque 45 % des volailles consommées en France sont importées. « Nous devons reconquérir ce marché », a résumé Hubert Garaud, président du Pôle animal de Coop de France, le 14 février. La fédération entend pour cela faire la chasse aux non-valeurs sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement de la grande distribution, pour toutes les productions carnées. Concentration du nombre de références et rationalisation des commandes de viandes devraient permettre de gagner en compétitivité, vis-à-vis des concurrents nord-européens notamment. « Les filières passent en position offensive », insiste Jean-Luc Cade, président de Coop de France Nutrition animale : elles veulent s’inscrire dans « une logique de construction commune » avec les GMS.

Rationaliser l’offre et les commandes

Certains produits ne diffèrent d’une enseigne à l’autre que par la couleur de la barquette. Un abattoir spécialisé en poulet gère ainsi plus de 600 références, illustre Coop de France. Selon les filières, un resserrement de l’offre, donc une massification de la production, permettrait une baisse de 3 à 7 % des charges.

Les filières animales coopératives souhaitent une réduction du nombre de références, qui multiplient les charges pour les entreprises mais entraînent aussi du gaspillage chez les distributeurs. Cette logique suppose également une rationalisation des labels, donc des cahiers des charges. Un travail à mener au niveau de la nutrition animale. Certaines usines d’aliments jonglent avec plus de 60 cahiers des charges ! Autre piste de gain de productivité : des commandes plus massives et moins fréquentes de la part des distributeurs. Ce changement d’habitude allègerait les lourdeurs administratives, mais réduirait aussi le nombre de camions sur la route. À la clef : une réduction des charges pour toute la filière.
La combinaison des deux leviers permettrait aux entreprise d’expédier des palettes plus complètes et de mieux optimiser le chargement des remorques. Jusqu’à 20 % du volume des camions seraient aujourd’hui perdus.

Renover la relation des filières avec la grande distribution

Les filières ont une part de responsabilité dans la situation actuelle. « Jusqu’ici nous répondions aux exigences de la distribution pour ne pas perdre les marchés. Nous les avons accompagné », reconnaît Bruno Colin, représentant de la filière bovine au sein de Coop de France. L’Allemagne s’est, elle, inscrite de longue date dans une logique de standardisation… Et le pays « a une vraie stratégie de conquête du marché français, y compris sur la viande fraîche », rapporte-t-il. Cette traque au gâchis n’empêchera pas les filières françaises de continuer d’innover pour répondre aux attentes des consommateurs, assurent-elles. « Mais on doit rationaliser l’offre avant d’aller à la rupture », insiste Gérard Viel, qui représente la filière porcine. 
Selon les représentants des coopératives, il est essentiel de replacer le débat ailleurs que sur la seule question du prix, et de renouer une relation avec la grande distribution. Encore faut-il qu’elle accepte de jouer le jeu…

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