Faux filet
La cabale européenne pour mettre à bas le filet de sécurité que constitue l’intervention se poursuit. Mais la ficelle est un peu grosse. La Commission avance en effet à pas de loup… chaussé de gros sabots ! Ainsi, en avril dernier, histoire de préparer le terrain, une étude, diligentée par l’UE et réalisée par un cabinet privé sorti de nulle part, arrivait à d’étonnantes conclusions : l’organisation commune des marchés céréaliers est efficace, mais doit être modifiée en profondeur. En cause ? L’importance des stocks accumulés dans certains pays de l’Est. L’expertise proposait notamment de réserver l’intervention au blé panifiable dans les zones déficitaires. En mai, c’est Mariann Fisher Boel, le commissaire européen chargé de l’Agriculture, qui annonce la couleur et lève un peu plus le masque en prévenant que les mécanismes de régulation feraient l’objet d’une attention particulière avant l’éventuelle réévaluation de la Pac en 2009. Aujourd’hui, Bruxelles ne s’exprime même plus à demi-mot puisqu’elle suggère ni plus ni moins de durcir les conditions de mise à l’intervention du maïs. Le système ne serait pas supprimé… juste inaccessible à la plupart des états (cf. ci-dessous) ! Alors que le niveau de production de l’UE est encore incertain, la Commission semble bien pressée de mettre le ballon au fond du filet, se souciant peu des attentes des producteurs.