Bilans de FranceAgriMer
Exportations 2020/2021 de blé tendre français à 6,95 Mt vers les pays tiers
FranceAgriMer confirme la possibilité de voir les surfaces françaises de blé tendre 2020 proches des 5 Mha, contre 4,7 Mha selon Agreste.
FranceAgriMer confirme la possibilité de voir les surfaces françaises de blé tendre 2020 proches des 5 Mha, contre 4,7 Mha selon Agreste.
« Le marché table sur un plafond d’exportations sur les pays tiers de blé tendre français pour la campagne 2020/2021 à 7 Mt. Nous nous en rapprochons, estimant ce volume à 6,95 Mt, contre 6,85 Mt le mois dernier », s’est exprimé Marion Duval, adjointe au chef de l’unité grains et sucre de FranceAgriMer (FAM), durant un webinaire suivant le conseil spécialisé Grandes cultures le 10 décembre.
Pertes de parts de marché sur le Royaume-Uni
La Chine reste le principal moteur des exportations hexagonales sur les pays tiers, rapporte FAM. L’organisme rappelle qu’un bateau polonais a été remplacé par un français pour l’Égypte en novembre. Toutefois, les exportations vers le nord-UE reculent de 150 000 t d’un mois sur l’autre, à 6,193 Mt. « Nous avons perdu des parts de marché au Royaume-Uni, au profit de l’Allemagne », souligne Marion Duval. Cette dernière précise que, l’an prochain, le Royaume-Uni ne sera plus considéré comme un pays de l’UE dans les bilans de FAM.
Taxes sur l'export de blé russe à 27,3 $/t?
Plusieurs décisions politiques internationales peuvent indirectement jouer sur les exportations hexagonales et les cours mondiaux, rappelle FAM. Un des fils rouges à surveiller de près: la politique d'exportation des blés russes lors du premier semestre 2021. FAM rappelle que la Russie prévoit d'introduire des quotas d'exportation de 17,5 Mt de grains sur la période février-juin 2021, contre 15 Mt précédemment. Par ailleurs, « la réactivation de la taxe à l'export (actuellement à 0%) réclamée par les éleveurs n'a pas, pour le moment, reçu l'aval du ministère de l'agriculture et du syndicat des exportateurs russes », explique FAM.
Mais Reuters rapporte le 11 décembre que le gouvernement russe travaille sur une possible implantation de dites taxes sur les exportations de blé tendre, qui pourraient s'élever à 27,3 $/t entre février et juin 2021, selon trois sources privées proches du dossier. Ceci afin de juguler l'inflation des produits alimentaires dans le pays, notamment du pain.
Le président du syndicat des exportateurs russes de grains, Eduard Zernin, réaffirme le 11 décembre la possibilité de voir apparaître de telles taxes, relate APK Inform. Rappelons que ce dernier avait déjà évoqué cette alternative lors du dernier Global Grain (17 au 19 novembre).
Autre pays à surveiller: l'Argentine. FAM indique que la décision du gouvernement argentin obligeant les exportateurs de céréales locaux à convertir leurs pesos en dollars est aussi à surveiller. « Le but de cette décision est de soutenir la valeur du peso argentin, source de perte de compétitivité sur la scène mondiale. Néanmoins, si ce dernier s'apprécie dans 3 ou 4 mois, il n'y aura guère de conséquence sur les exportations argentines (de blé notamment), la campagne d'exportation touchant à sa fin à cette période », analyse Marc Zribi, chef de l'unité grains et sucre de FAM.
Des taxes UE sur les blés US depuis le 10 novembre
De manière plus anecdotique, FAM rappelle que depuis le 10 novembre, l'UE taxe les blés (sauf le blé dur) en provenance des Etats-Unis, dans le cadre du conflit commercial au sujet de l'affaire Boeing/Airbus entre les deux blocs. Néanmoins, de telles taxes ne devraient guère avoir d'effets sur le marché européen, français ou états-unien. « Le Royaume-Uni, client de l'Hexagone, importe quelques lots de blés, de force notamment, en provenance des Etats-Unis. Mais il s'agit de petits volumes », souligne Marion Duval.
Révision à la baisse de la consommation des meuniers français
Concernant le marché intérieur français, « les fabricants d’aliments voient leur consommation de blé tendre revue à la hausse de 50 000 t entre novembre et décembre, de même que pour l’orge et le maïs. […] Celle de la meunerie (à des fins de panification) recule de 30 000 t, à 2,67 Mt, compte tenu de la dynamique observée sur les quatre derniers mois », signale Marion Duval.
Stocks de maïs 2020/2021 au plus bas depuis 7 ans!
En maïs, les stocks hexagonaux se replient entre novembre et décembre de 0,3 Mt, à 1,893 Mt, un plus bas depuis 7 ans, rapporte FAM! Ceci en raison de la baisse de la collecte de 0,26 Mt, à 10,885 Mt, et d’une hausse des exportations sur l’UE de 80 000 t, à 4,363 Mt. « La baisse de l’offre ukrainienne justifie en partie cette évolution », commente Marion Duval. Cette dernière rappelle que le Royaume-Uni, qui ne fera plus partie des pays de l'UE dans les bilans de l'institution publique, a pour habitude d'importer chaque environ 400 000 t de maïs français. Il faudra donc s'attendre à des révisions baissières concernant les exportations hexagonales vers l'UE et haussières vers les pays-tiers dans les futurs bilans de FAM.
En orges fourragères, les stocks de fin de campagne hexagonaux 2020/2021 sont attendus à 1,158 Mt, un plus bas depuis 4 ans, alerte FAM, et en repli par rapport à novembre. Ceci en raison d'une collecte revue en baisse, passant de 10,502 Mt à 10,482 Mt entre novembre et décembre, et d'une hausse de la consommation des fabricants d'aliments pour animaux sur la même période.
Repli de l’export de blé dur sur l’UE
FAM a revu à la baisse de 20 000 t ses prévisions d’exportations françaises de blé dur durant la campagne 2020/2021 sur les pays de l’UE par rapport à novembre, à 790 000 t, dans ses bilans du 10 décembre. Ceci en raison de la forte concurrence grecque et espagnole sur l’Italie. Les stocks nationaux de fin de campagne sont revus en légère hausse, passant de 114 000 t à 133 000 t.
Du côté des semis 2020 (campagne commerciale 2021/2022), le chiffre d’Agreste du 9 décembre de 4,7 Mha est jugé prudent, le marché pariant plutôt sur 5 Mha, indique FAM. En colza, « le chiffre d’Agreste de 1,125 Mha m’interpelle. Il y a eu des retournements de parcelles, d’autres n’ont pas été semées… À voir ce qu’il se passera en sortie d’hiver », témoigne Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé Grandes cultures de FAM.