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Évolutions du BLÉ TENDRE sur mai-juin 2006
FERMETÉ. Le marché entame le mois de mai sur une dynamique porteuse et une tendance ferme après avoir connu un mois d’avril particulièrement actif. Les cours du blé tendre rendu Rouen se situent, au printemps, à un niveau de 99 E/t (hors majo.), soit 8,5 E de plus qu’en 2005. Les expéditions d’Europe centrale étant bloquées par les inondations, les fournisseurs français ont en effet bénéficié d’un report d’intérêt des consommateurs du nord de l’UE. À cette orientation, s’ajoute la présence de plusieurs pays tiers aux achats qui incite les exportateurs à se couvrir sur le portuaire. Cela alimente la bonne tenue des cours. Les ponts de mai et l’arrivée à satiété des consommateurs du nord de l’UE vont mettre un sacré coup de frein à l’activité. Et il ne faut pas compter sur l’export pour compenser cette baisse de forme, puisque les ventes sur pays tiers sont finalement honorées à partir de stocks d’intervention. De quoi miner le marché. Les cours vont cependant vite reprendre des couleurs. En effet, la bonne activité, enregistrée précédemment sur le nord de l’UE, a fait fondre les réserves et la marchandise commence à être difficile à trouver. Une situation confirmée par l’Onic qui revoit ses estimations de stocks nationaux à la baisse. De plus, dès le début mai, la nouvelle récolte est annoncée tardive alors que la demande n’est pas encore couverte sur juin-juillet. Il n’en faut pas davantage aux cours pour prendre le chemin de la hausse, d’autant que le marché mondial, sollicité par les importateurs, s’avère lui aussi tendu. Sans se précipiter, les consommateurs se manifestent alors de nouveau sur les marchés français et intracommunautaire. Les cours du blé tendre progressent jusqu’à un maximum de 103,5 E/t, fin mai, contre 93 E/t un an plus tôt.
Début juin, le marché marque une nouvelle pause. On entre dans la période d’intercampagne avec des opérateurs qui s’intéressent avant tout au profil de la NR. Les acheteurs ont anticipé le retard de la récolte et pris leurs précautions, en se couvrant sur la période de soudure. De leur côté, les vendeurs essayent de liquider les derniers lots. Bien entendu, le niveau des cours s’en ressent. Si le mouvement baissier est dans un premier temps modéré, les prix décrochent fin juin, chutant de 101 E/t, le 21, à tout juste 93,5 E/t, le 28.
Cette année, la NR a du mal à prendre le relais sur un marché attentiste. Si, dans un premier temps, la fraîcheur et les pluies, qui s’invitent jusqu’à la fin mai préoccupent, rapidement, chaleur et aridité font craindre une baisse de performances. Mais toutes les régions ne sont pas soumises au même régime et l’on s’attend pour 2006 au meilleur comme au pire. La campagne 2006/2007 devra composer avec une forte hétérogénéité au moins à l’échelle nationale.