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Évolution des cours du blé standard rendu Rouen sur août-octobre

ESCALADE. Le marché du blé tendre a littéralement flambé ces derniers mois. Les prix ont atteint des niveaux comparables à ceux enregistrés lors de la campagne atypique de 2003 – marquée, faut-il le rappeler, par la canicule estivale – avant de prendre encore plus de hauteur. Les cours se démarquent ainsi très nettement de la morose campagne 2005/2006.

Les records de 2003 pulvérisés en 2006

La récolte 2003 se caractérisait par de faibles volumes (-17 % par rapport à la moyenne quinquennale, à 29,3 Mt en France, et -12 % à 84 Mt en Europe), mais de très bonne qualité. Un contexte propice à la fermeté du marché. Ainsi les cours, de 120,5 €/t, début septembre culminaient fin octobre à 144,5 €/t. Cette année, si la production française s’établit en baisse sur 2005 (passant de 35 Mt à environ 33 Mt d’après le Coceral), elle est loin d’être catastrophique et, cerise sur le gâteau, la qualité est aussi au rendez-vous. Une situation favorable, mais pas de quoi mettre le feu au marché.

Non. Le caractère explosif des prix du blé dans l’Hexagone tient cette fois au contexte international. C’est en effet la perspective d’une offre serrée à l’échelle mondiale (avec une production estimée à 585 Mt contre 618 Mt en 2005/2006, selon le CIC), et en particulier la chute des volumes australiens (-60 % sur 2005 à 10 Mt) qui fait grimper les prix sur toute la planète. Et, alors que le blé français, handicapé par la parité euro/dollar, peinait à trouver preneur à l’export, il finit par intéresser de nouveau les pays consommateurs sur des destinations proches. D’autant que les exportateurs riverains de la mer Noire se font cette année très discrets. Il n’en fallait pas davantage pour faire décoller le marché qui, de 120 €/t début août, progresse dans un premier temps sur le même rythme qu’en 2003. Mais, dès la fin août, la campagne 2006/2007 se détache. Les cours gagnent pas moins de 14 €/t en trois semaines en septembre. Il faut dire que les vendeurs ne se sont pas privés de jouer la hausse. En face, les consommateurs, craignant de voir les prix monter encore plus haut, se sont ponctuellement couverts et ont accompagné le mouvement. Le “rendu Rouen” s’affiche ainsi, fin octobre, à 155 €/t. Un gouffre sépare les prix du blé d’une année sur l’autre. En 2005, les cours sont restés ancrés autour de 104,5 €/t sur août-octobre. L’export était en effet totalement bouché et la concurrence vive : états-Unis, Canada, Australie et origines mer Noire étaient au rendez-vous. Et il ne fallait pas compter sur l’intérieur ou l’intracommunautaire pour redresser la barre. Les incertitudes liées à la grippe aviaire et l’abondance des blés fourragers européens n’étaient en effet pas pour tonifier les échanges.

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