Coopération
Eureden veut devenir « le leader agricole et agroalimentaire du Bien Manger »
Le groupe Eureden, né le 1er janvier de la fusion des coopératives Triskalia et Cecab, mise sur la croissance externe et la diversification, pour atteindre les 5 Md€ de chiffre d’affaires d’ici à sept ans.
Le groupe Eureden, né le 1er janvier de la fusion des coopératives Triskalia et Cecab, mise sur la croissance externe et la diversification, pour atteindre les 5 Md€ de chiffre d’affaires d’ici à sept ans.
« Eureden deviendra le leader du Bien Manger en pratiquant le Bien Nourrir, le Bien Élever/Cultiver, le Bien Transformer et le Bien Vivre », a déclaré Serge Le Bartz, le président du groupe coopératif, à l’occasion du "45’ Eureden Live", un événement 100 % digital qui a rassemblé, le 6 janvier, plus de 2000 coopérateurs, collaborateurs et partenaires.
Assurer un revenu rémunérateur aux agriculteurs adhérents
« La responsabilité d’Eureden est de faire progresser la qualité de ce qui est proposé au consommateur tout en assurant un revenu juste et stable au producteur », indique un communiqué. Pour atteindre son objectif, Eureden compte développer des contrats de filière rémunérateurs, créer des chartes de qualité ou encore des marques valorisant le local, le bio… « Nous avons déjà mis en place de nombreux contrats de filières, en productions animales comme en productions végétales. En céréales, par exemple, la démarche Agri-Ethique ou la filière U Blé de Bretagne s’inscrivent dans ce schéma. En légumes, 56 % des exploitations sont engagées dans la certification environnementale de niveau 2 ou 3 (HVE), ce qui permet de répondre aux marchés publics dans le cadre de la loi Egalim », indique Pascal Subtil, le responsable des relations presse d’Eureden.
Investissement possible dans de nouveaux outils de transformation
Pour Eureden, maîtriser une partie de la transformation des productions de ses adhérents sur ses territoires est « essentiel et stratégique », souligne le communiqué. Sur le dernier exercice (1er juillet 2019 au 30 juin 2020), Eureden a investi près de 80 M€, majoritairement dans de ses outils de transformation agroalimentaire (légumes, œufs, viande), mais aussi dans ses usines d’alimentation animale, ses machines de récolte et ses magasins de distribution. « Dans les trois ans à venir, nous comptons maintenir notre enveloppe d’investissement à ce niveau. L’objectif étant de garder des outils industriels performants répondant à notre exigence de qualité des produits », précise le porte-parole du groupe coopératif. Et d’ajouter : « nous n’excluons pas la possibilité d’investir dans de nouveaux outils de transformation si des opportunités se présentaient et que cela s’avérait pertinent au regard de nos objectifs stratégiques. Notre stratégie de développement, avec un objectif de 5 Md€ d’ici à sept ans, passera par de la croissance externe et de la diversification ».
Une gouvernance participative
Dans ce cadre, « une nouvelle relation entre l’aval et l’amont sera construite», explique le communiqué. « Nous souhaitons poursuivre les partenariats déjà engagés avec les distributeurs et favoriser la contractualisation pluriannuelle, dans une logique de relation constructive et durable », insiste Pascal Subtil. Pour renforcer encore davantage l’adéquation entre les attentes des clients et la production, Eureden va mettre en place des comités d’administration au niveau des branches aval.
Il va en être de même sur l’amont de la filière. « Au sein du bureau du conseil d’administration, chacun des huit membres est plus spécifiquement en charge d’un domaine de référence. Philippe André, agriculteur à Saint-Caradec (Finistère) est ainsi plus particulièrement chargé des grandes cultures. Parmi les axes de développement, on notera le développement de cultures protéiques en Bretagne », détaille le porte-parole d’Eureden.
« C’est tout le potentiel d’un groupe coopératif de maîtriser toute la filière, de l’amont à l’aval », souligne Eureden.
Les protéines végétales, fer de lance d’Eureden
Eureden possède de fait des ambitions dans le domaine des protéines végétales. Le groupe coopératif est ainsi engagé dans plusieurs démarches.
Avec la volonté d’améliorer son niveau d’autosuffisance en protéines végétales pour la nutrition animale et ainsi de réduire sa dépendance protéique, Eureden a lancé la démarche Prodici, afin de « mettre en œuvre des actions concrètes pour répondre aux attentes des consommateurs et des éleveurs en structurant des filières compétitives valorisant des protéines végétales durables », commente Pascal Subtil.
Eureden s’est associé en septembre avec Valorex et Tromelin Nutrition pour la création du Groupement d’intérêt économique « Services des Valorisations des Protéines » (GIE SVP). Créé en 2019, ce dernier a pour objectif de créer la première filière de production riche en protéines organisée dans une logique de territoire et qui soit rentable. « La réintroduction des cultures de protéagineux en Bretagne permettra de réduire la part des tourteaux de soja importés pour la nutrition animale et ainsi de baisser notre empreinte carbone (contribution aux objectifs de développement durable) », précise le porte-parole du groupe coopératif.
Eureden est également partie prenante du projet Leg’Alim (mené par Valorex en lien avec Inrae). Ce programme est destiné à « créer une filière régionale durable de légumineuses à graines à haute valeur ajoutée, à destination des nouvelles tendances du marché de l’alimentation humaine », souligne le responsable d’Eureden.
Plus largement, Eureden est également membre de l’association Leggo (Légumineuses à graines du Grand Ouest), mise sur pied par les trois chambres régionales d’agriculture Bretagne, Normandie et Pays de la Loire. Cette dernière vise à « créer des filières pérennes pour l'alimentation humaine, pour répondre aux attentes du marché et sécuriser les revenus des agriculteurs », indique Pascal Subtil.