Comment le groupe coopératif Eureden résiste aux crises ?
Le groupe coopératif agricole et agroalimentaire breton a clôturé son exercice 2022-2023 sur un bilan positif, avec une croissance de 17 % de son chiffre d’affaires.
Le groupe coopératif agricole et agroalimentaire breton a clôturé son exercice 2022-2023 sur un bilan positif, avec une croissance de 17 % de son chiffre d’affaires.
« En 2023, dans un contexte marqué par la démultiplication des crises, les résultats du groupe agroalimentaire coopératif breton Eureden démontrent la solidité de son modèle et la pertinence de sa stratégie pour remplir sa mission “bien nourrir les hommes” », indique le communiqué en date du 8 décembre. Le chiffres d’affaires du troisième groupe coopératif polyvalents français (18 500 agriculteurs-coopérateurs, 8 500 collaborateurs) a progressé de 17 %, passant de 3,3 milliards d’euro en 2021-2022 à 3,872 Md€ en 2022-2023. Le groupe Eureden présente, par ailleurs, un Ebitda (bénéfices avant impôts, dépréciations et amortissements) de 107,9 millions d’euros (contre 95,5 M€). Ce sont 8 M€ qui ont été réservés aux adhérents sous forme d’intérêts aux parts et de ristournes en 2022-2023, soit 1 M€ de plus que la campagne précédente. « C’est une croissance due pour l’essentiel aux tendances inflationnistes et à un peu de croissance organique », a expliqué le directeur général Alain Perrin devant les journalistes à l’issue de l’assemblée générale du groupe, le vendredi 8 décembre à Saint-Brieuc, rapporte notre confrère Les Marchés.
Hausse de la collecte de grains
L’activité Agriculture (productions animales et végétales, alimentation animale, santé et bien-être animal) en représente 60 %. La collecte de grains (céréales et oléoprotéagineux) s’est élevée à 1,3 Mt en 2022 (contre 1 120 000 tonnes en 2021, dont 20 000 t issues de l’agriculture bio), collectées auprès d’environ 8 900 adhérents et commercialisées par la filiale Celtépi.
La coopérative Eureden collecte et stocke du sarrasin IGP destiné à la filière « farine de blé noir de Bretagne® IGP ». Les consommateurs qui achètent cette farine sont assurés qu’elle provient de blé noir cultivé, récolté et stocké en Bretagne, sous un cahier des charges exigeant. « La collecte de blé noir de la coopérative Eureden a atteint 4 000 t en 2022, à comparer aux 5 500 t engrangées à l’échelle de la Bretagne », précise Michel Le Friant, responsable métiers du grain du groupe.
La coopérative Eureden est par ailleurs certifiés 2 BSvs en tant que collecteur de colza produit durablement (biomasse), qui peut ainsi être utilisé comme matière première de biocarburant.
Tous les silos à grains de la coopérative Eureden sont de plus certifiés CSA-GTP, norme internationale qui garantit la qualité sanitaire et la traçabilité de la marchandise mise sur le marché ainsi qu’une conservation des marchandises selon les règles de bonnes pratiques reconnues par les autorités.
Des investissements continus
Le groupe Eureden a investi 59 M€ en 2022-2023 (contre 66 M€ en 2021-2022).
En 2024, le groupe coopératif continue sur sa lancée en programmant des « projets de différenciation, avec notamment dans la branche agriculture un travail de fond sur la proximité augmentée qui vise à renforcer l’accompagnement des adhérents au quotidien en développant la transversalité entre les métiers de la coopérative pour une approche globale de l'exploitation », indique le communiqué. Cette proximité augmentée passera par « l’accélération de la digitalisation de la relation adhérents », avec « une nouvelle version de l’extranet adhérents “Mon Eureden” et le déploiement de son extension dans chacun des métiers mais aussi sur un site de e-commerce » ainsi que par « l’optimisation de la hotline adhérents mise en place en 2023 ». Cette dernière rencontre « un véritable succès » car, outre « une écoute attentive des demandes ou des suggestions des adhérents », elle a permis de « résoudre leurs diverses problématiques dans 70 % des cas dès le premier appel ».
Parallèlement, le groupe Eureden va poursuivre ses investissements de 240 M€ sur plusieurs années pour réduire son empreinte carbone de 30 % d’ici 2030. Par exemple, sur le site industriel de transformation de légumes d’aucy Locminé où un nouvel outil de stérilisation va être installé, « une attention particulière a été portée pour limiter au maximum la consommation d’énergie de l’outil par le biais de systèmes de transfert d’énergie et de récupération de calories ». Le tout pour un investissement de 7,2 M€.
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