Epoque
Dans la série «nous vivons une époque formidable», la moisson d’infos glanées ces jours derniers dans la presse est plus qu’abondante. Ce qui a néanmoins le mérite de nous changer de ce flot ininterrompu de catastrophes naturelles qui frappent notre pauvre planète. Ainsi, on apprend que vient de se tenir à Châlons-en-Champagne, pendant deux jours et en présence de plusieurs centaines de personnes, les premières Rencontres européennes des ufologues. Ces derniers comme chacun le sait (ou plutôt ne le savait pas jusqu’ici) sont ceux qui sont tombés dans l’ufologie... C’est-à-dire, pour être plus clair, les chasseurs d’UFO (Unidentified Flying Objects). En d’autres termes, les fanas d’ovnis et autres «phénomènes aérospatiaux non identifiés» comme les qualifient le Centre national d’études spatiales (CNES). Des mordus à tous crins, qui ont leur revue, intitulée —comme il se doit— “Lumières dans la nuit, et disposent d’une abondante littérature sur «les petits hommes verts» et de nombreux sites internet. Voire même d’un lieu de pèlerinage, qui est le col de Vence, bien connu des habitués du Tour de France et site privilégié—selon les initiés—du passage depuis des années d’impressionnants objets volants. Le monde des ufologues est toutefois loin d’être monolithique car divisé en chapelles, où —fait observer l’envoyé spécial du Monde à Châlons-en-Champagne— l’on se détesterait très cordialement. Ainsi parmi les ufologues, il y aurait les «sceptiques», qui sont ceux qui croient aux ovnis mais pas aux extraterrestres, tandis que les «lunatiques» affirmeraient avoir été enlevés par des extraterrestres... Les «mystiques» penchant plutôt pour l’existence d’un monde parallèle au nôtre. Et ne parlons pas de la secte des Raëliens qui, de temps à autre, défraye la chronique et a encore dans ce domaine d’autres interprétations abracadabrantesques. Paranormal plus soft avec ce salon de coiffure proche de la Bourse de Commerce de Paris dont on parle dans notre actualité. Ce n’est pas un «scoop», puisque depuis une vingtaine d’années, on y pratiquerait «la coupe lunaire». Selon la foule de clients accros que connaît ce salon les nuits de pleine lune, cette dernière ferait des miracles en matière de repousse capillaire ou encore arrêterait la chute des cheveux! Ce qui pour certains chauves—ne parlons pas des très nombreux adeptes masculins de la boule à zéro— revient vraiment à décrocher la lune. A contrario, les coupes de cheveux effectuées en «lune descendante» permettraient une repousse moins rapide pour ceux qui n’aiment guère aller trop souvent chez le coiffeur. On connaissait l’action du satellite de la terre sur les marées, et toutes les croyances ou légendes sur son impact sur les moissons, les accouchements et bien entendu la légende des loups-garous, mais —à notre connaissance— pas sur la repousse des cheveux. Les fabricants de produits capillaires qui nous abreuvent de pub auraient donc sérieusement des cheveux à se faire! Dernier point de cette étrange actualité, savez-vous que le nec plus ultra des endroits touristiques à la mode est.... Tchernobyl. Près de vingt ans après l’explosion de la centrale nucléaire ukrainienne, avec ses nuages radioactifs très respectueux des frontières hexagonales (!), des agences de voyage proposent de visiter la zone interdite, voire de séjourner sur place. Le clou de la visite de «Tchernobyl Tours» étant de vérifier l’irradiation reçue dans la zone dite «propre», car restent néanmoins interdits de larges secteurs autour de la centrale enfermée dans un sarcophage qui se fissurerait... Le souvenir-type qu’immortalise la photo-souvenir (smile!) est de monter sur un anthropogammamètre, qui est une sorte de pèse-personne vérifiant l’irradiation mesurée en microsieverts. Bref, l’Ukraine du président Viktor Louchtchenko et de sa bouillante égérie Loulia Timochenko, «la dame à la tresse» de la Révolution orange (au demeurant récemment limogée) vous disent : «Welcome to Ukraine!» On pourrait dire aussi : «Bienvenue dans l’Apocalypse!»