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Ensmic : un changement de tutelle

Une interview exclusive de Michel Deloingce, président de l’ANMF. 

LE PROJET D’EVOLUTION de l’Ecole nationale supérieure de meunerie et des industries céréalières (Ensmic) a connu quelques rebondissements ces dernières semaines. Michel Deloingce, président de l’ANMF (Association nationale de la meunerie française), nous a accordé une interview afin de faire le point sur ce dossier d’actualité.

Dominique Bussereau a annoncé officiellement, à l’occasion d’un salon agricole qui s’est tenu en Poitou-Charentes, que l’Ensmic passera en avril 2006 sous la tutelle du ministère de l’Agriculture. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

Michel Deloingce : Depuis plusieurs années comme je l’ai déjà annoncé lors des Journées techniques de l’Aemic de 2004, l’ANMF, le ministère de l’Education nationale et le ministère de l’Agriculture étudient ce changement de tutelle. En effet, l’enseignement délivré à l’Ensmic nous semblait plus relever du champ de compétences de l’agriculture que de celui de l’éducation nationale.

Je rappelle que le ministère de l’Agriculture est le ministère de tutelle de notre profession. Je ne peux que saluer cette annonce qui n’a fait que confirmer les propos déjà tenus par le ministre en avril 2005 devant les représentants de la profession, de l’Ensmic et plus largement de la filière. Cette décision, souhaitée par la profession intervient au moment où la convention qui lie l’école à l’Académie de Paris arrive à son terme.

Par ailleurs, Dominique Bussereau a précisé qu’il y aurait un rappro-chement avec l’Enilia (Ecole nationale d’industrie laitière et des industries agroalimentaires) à Surgères. Qu’en est-il précisément ?

Michel Deloingce : Le changement de tutelle est une des étapes de ce grand chantier. Il faut rappeler, que l’ANMF a parallèlement entrepris des démarches de changement de statut de l’Ensmic qui passerait d’un statut d’Ecole des métiers à celui d’Etablissement public local d’enseignement (EPLE).

Ce changement implique le transfert de la gestion de l’école, actuellement assurée par l’ANMF, vers une collectivité territoriale, plus précisément un conseil régional. Si le conseil régional d’Ile-de-France a été en priorité sollicité par la profession en raison de la localisation de l’école à Paris et n’a pas laissé espérer un passage en EPLE dans un avenir proche, le ministère de l’Agriculture s’est rapproché de la région Poitou-Charente. C’est ainsi, que le ministre a annoncé le rapprochement avec une structure ayant déjà un statut d’EPLE : l’Enilia. Dans un premier temps, et je m’attacherais que cela soit jusqu’en juin 2007, il s’agira d’un rattachement administratif à cet EPLE. D’autres établissements sous la tutelle du ministère de l’Agriculture ont souligné les synergies possibles avec l’Ensmic dont le pôle de Dijon “Vittagora”. Je pense qu’il faut étudier de près cette possibilité pour le cycle ingénieur industrie céréalière.

Le projet d’établissement comme cette “relocalisation” de l’école à Surgères seront étudiés, à ma demande, par une commission ad-hoc qui réunira des enseignants, des membres de l’Aemic, des professionnels de la filière alimentation humaine et animale (principaux débouchés de l’école) et du ministère de l’Agriculture. Elle débutera ses travaux dans les prochaines semaines. Ce changement de statut sera sans incidence sur le contenu de la formation. La meunerie continuera de s’impliquer dans l’évolution des programmes d’enseignement, comme par le passé.

Quelles sont les conséquences pour les étudiants, les enseignants et plus généralement pour les formations assurées par l’Ensmic ?

Michel Deloingce :L’Ensmic a déjà fait évoluer et a enrichi ses formations, afin de s’adapter aux besoins du marché. Dans ce cadre, nous avons finalisé un nouveau référentiel du BTS qui n’attend plus que son agrément pour pouvoir être appliqué. Le changement de tutelle, j’en suis convaincu, permettra d’accélérer les choses. Nous avons ouvert un cycle Ingénieur, de nouvelles formations avec la Licence professionnelle…

Autant d’actions que la profession souhaite pérenniser et inscrire dans le nouveau projet. C’est la condition sine qua non pour assurer la continuité des formations actuelles de l’Ensmic. Ces réflexions se poursuivront dans le cadre de la commission dont je viens de parler.

Par ailleurs, nous tiendrons compte des cursus en cours de nos étudiants, en veillant à leur assurer une continuité naturelle de leur formation.

Quant à nos enseignants, différentes possibilités de statuts (à l’éducation nationale ou à l’agriculture) leur seront proposés. Chaque cas sera étudié, le recteur de l’Académie de Paris s’y est engagé au cours d’une réunion qu’il a présidé à l’Ensmic la semaine dernière.

J’ai conscience que de telles évolutions puissent susciter des interrogations, mais il est parfois indispensable d’entreprendre de grands chantiers pour garantir l’avenir d’une activité. Assurer le devenir de l’Ensmic et de ses formations a été le moteur de mes démarches.

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