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Engrais : épandages en retard d’un mois

Dans un contexte de prix très fermes, les agriculteurs et les distributeurs ont tendance à se couvrir au coup par coup.

AVEC ENVIRON un mois de retard sur la campagne précédente en raison de conditions météorologiques peu propices, les livraisons des engrais peinent à repartir. Dans ce contexte plutôt morose où les prix restent très fermes, les agriculteurs et les distributeurs ont tendance à se couvrir par à-coups, à fur et à mesure de leurs besoins, sans anticiper. D’où un courant d’activité plutôt calme en ce moment, mais qui devrait repartir prochainement pour le troisième apport sur les blés d’hiver et pour les semis de maïs notamment. Néanmoins, selon les prévisions des professionnels, les volumes ne parviendront probablement pas à atteindre les niveaux des années précédentes en volume, surtout en ternaires NPK.

L’ammonitrate 33.5 français termine sa campagne avec des prix très soutenus, de 25 euros/tonne plus élevés à ceux de l’an dernier à la même période (même si actuellement les affaires ont tendance à se faire en dessous de 220 euros la tonne). On ne sait pas encore à quel niveau de prix va s’inscrire la nouvelle campagne. Mais il y a fort à parier que, dans un contexte de flambée des matières premières, liée aux records atteints par le baril de pétrole ces jours-ci (71 dollars le 19 avril), on subisse à nouveau une envolée des cours. Le phénomène est encore plus accentué pour l’urée qui enregistre une forte pression de la demande aux quatre coins du globe.

En raison des difficultés du secteur, le groupe Grande Paroisse a pris la décision de cesser la production d’engrais composés, dont le marché est en chute permanente. Avec actuellement 1.290 salariés pour un chiffre d’affaires de 553 millions d’euros, la filiale de Total, spécialisée dans les engrais est en déficit chronique. Cette décision entraînera la fermeture de trois sites industriels (sans prévision de licenciements secs) : l’usine de Basse Indre (72 salariés), celle de Bordeaux (76 salariés) et l’unité de Granville (5 salariés) cesseront leurs activités d’ici juin 2006. La fermeture de celui d’Oissel (Seine Maritime, 88 salariés) serait prévue pour la mi-2008. L’objectif est de viser un retour à la rentabilité. Le groupe souhaite ainsi garder la main sur le marché des engrais azotés en France, premier marché européen pour ce type d’engrais.

Les prix aux distributeurs (paiement à 30 jours) ont été relevés à la mi-avril 2006, à titre indicatif, aux niveaux suivants (entre parenthèse comparaison avec les cours relevés à la mi-mars 2006) :

Ammonitrate 33.5 : 220-222 E/t franco vrac - importations Pologne 200-205 E/t en prillée départ logé direct de bord (220-222 E/t franco vrac - importations Pologne 200-205 E/t en prillée départ logé direct de bord).

Urée : 255 E/t départ vrac en granulées (235-240 E/t départ vrac en granulées).

Solutions azotées : 148 E/t départ Rouen (147-149 E/t départ Rouen).

Ternaires : 210 E/t en 3 fois 15 vrac franco camion (215 E/t en 3 fois 15 vrac franco camion).

Super triple : 170 E/t départ vrac direct de bord (175 E/t départ vrac direct de bord).

Binaire PK (0-25-25) : 195 E/t franco nu (197-198 E/t franco nu).

Potasse (Kcl) 60 % : 182 E/t départ vrac compacté (182 E/t départ vrac compacté).

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