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« En 2024, la consommation de pâtes alimentaires a retrouvé le niveau observé pendant la Covid-19 »

Albert Mathieu, président du Syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France (Sifpaf) et PDG du groupe Panzani, salue la hausse de 10 % de la consommation de pâtes alimentaires en France entre 2019 et 2024.

Consommatrice achetant des pâtes dans un supermarché
Propos recueillis auprès d'Albert Mathieu, président du Sifpaf, lors de la Bourse de commerce européenne, qui s'est déroulée en décembre à Paris.
© J.-C. Gutner

La Dépêche – Le Petit Meunier : Quelles évolutions en valeur et en volume avez-vous constaté pour les ventes de pâtes alimentaires ces dernières années ?

Albert Mathieu : Le marché des pâtes alimentaires a connu une très forte croissance cette année. En termes de volumes, cela représente une hausse de 2,5 % en volume en 2024 par rapport à 2023. Cette année, les quantités vendues étaient même équivalentes à celles observées pendant la Covid-19, pour une augmentation de la consommation en valeur. Dans cette période marquée par les incertitudes, 95 % des Français et des Françaises déclarent consommer des pâtes, dont 60 % plus de deux fois par semaine. Celles-ci représentent un aliment peu onéreux, et bénéficient d’un nutriscore A et d’une empreinte carbone limitée. 

Lire aussi : Blé dur : la filière compte sur la recherche variétale pour enrayer la baisse des surfaces

LD – LPM : Dans ce contexte d’inflation, la part du blé dur français dans les pâtes consommées en France a-t-elle évolué ?

Albert Mathieu : En deux ans, les marques de distributeur ont pris 4 à 5 points de parts de marché. Il est important de rappeler que 75 % des pâtes vendues sous marque de distributeur sont fabriquées avec du blé dur étranger, ce qui pose un véritable enjeu pour les marques françaises. Les pastiers français, à l’inverse, se sont engagés à mettre exclusivement en œuvre du blé dur français. La part du blé dur français dans les pâtes consommées en France a donc diminué. Les ventes en volume ont cependant également augmenté pour les marques nationales, avec la reprise de l’activité promotionnelle. 

« Nous souhaitons atteindre les 45 % de pâtes produites en France dans la consommation nationale, contre 35 % aujourd’hui », indique Albert Mathieu, président du Sifpaf

LD - LPM : Quels sont les objectifs de la filière en ce qui concerne la consommation de pâtes à base de blé dur français et comment souhaitez-vous les atteindre ?

Albert Mathieu : Nous souhaitons atteindre les 45 % de pâtes produites en France dans la consommation nationale, contre 35 % aujourd’hui. Pour cela, il faudrait davantage communiquer sur l’origine française du blé utilisé par la semoulerie nationale afin que le consommateur puisse faire son choix. En effet, selon nos études, seulement 15 % des consommateurs savent que les pâtes françaises sont fabriquées exclusivement à partir de blé français. Nous voulons saluer l’excellente qualité de ce blé dur français qui fait vivre les agriculteurs. Dans ce cadre, nous sommes très intéressés par le projet d’indicateur Origine Info. La promotion des pâtes françaises doit se faire en premier lieu via la transparence et l’affichage sur les emballages. La publicité peut également jouer.

Lire aussi : « Le potentiel de baisse des prix du blé dur est limité », selon le cabinet d'analyse Areté

LD - LPM : Quel est le ressenti de la filière face à la baisse des surfaces en blé dur ?

Albert Mathieu : Les surfaces ont été divisées par deux en dix ans et pourtant le marché continue à croître. La filière blé dur est unie et nous avons tous besoin les uns des autres. Cette année, les surfaces de blé dur d’hiver ont reculé de 3 %, mais on peut espérer un meilleur rendement que celui de l’an passé. Cette filière doit permettre d’alimenter d'autres pays qui apprécient notre qualité.

Lire aussi : Nouveau recul des surfaces en blé dur d’hiver

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