Echec à l’OMC
Toutes les parties se disent déçues à leur façon
LES REACTIONS n’ont pas tardé, suite à l’échec des négociations de l’OMC, le week-end du 1 er juillet à Genève. Les syndicats français, FNSEA en tête, dénoncent « la stratégie suicidaire » du commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, « qui consiste à faire en permanence des concessions sans qu’aucun des autres grands acteurs de la négociation ne bouge ». La FNSEA et les Jeunes agriculteurs demandent à Dominique Bussereau « de continuer à faire preuve de la plus grande fermeté dans les semaines qui viennent ». Du côté des nations, la Grande-Bretagne se dit « profondément déçue » de l’échec des négociations. La ministre britannique des Affaires étrangères, Margaret Beckett, souhaite que toutes les parties fassent un geste pour parvenir à un accord. L’Australie, qui milite au sein du groupe de Cairns pour une réduction significative des subventions agricoles et des droits de douane, a imputé l’échec de la réunion de Genève a un manque de « flexibilité » de la part des grandes puissances. Le Canada estime avoir « beaucoup à gagner du système de commerce multilatéral » selon son ministre du Commerce international, David Emerson. Celui-ci se dit déçu de l’absence de progrès dans les négociations de l’OMC et appelle les autres membres à « redoubler d’efforts pour aplanir leurs différences dans les dossiers clés ». Une enquête du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii) souligne le « faible » impact économique d’un échec des négociations en cours, mais évoque en contrepoint un coût politique important car il mettrait à mal le système coopératif multilatéral avec le risque de guerres tarifaires.