Aller au contenu principal

Echanges entravés par l’extrême volatilité

BLÉ TENDRE : les prix sur des montagnes russes
Folle semaine pour des opérateurs qui ont dû gérer des hausses et des baisses de prix d’au moins dix euros par journée. Les cours ont d’abord lourdement chuté en fin de semaine passée sur fond de craintes vis-à-vis de la politique de crédit chinoise potentiellement en sursis. Les opérateurs se sont inquiétés d’un retrait de la demande asiatique. Les marchés à terme agricoles ont immédiatement plongé sous le coup de fortes prises de bénéfices des fonds d’investissements. Les marchés physiques ont suivi le mouvement. Puis la tendance s’est inversée en début de semaine, davantage portée par les fondamentaux du marché, notamment par une offre réduite à l’échelle mondiale. Mardi, nouvelle chute des cours cette fois-ci dans le sillage direct des places financières inquiétées par un ralentissement de la consommation chinoise et par la santé préoccupante de l’économie de certains Etats membres de l’UE. Finalement, les prix reculent sur la semaine. Celle-ci a été très peu active dans ce contexte de volatilité extrême. Meuniers et Fabs ont été peu présents. Rouen continue toutefois d’enregistrer de l’activité. 

MAÏS : peu de demande
Malgré la récolte fraichement arrivée, peu d’échanges sont réalisés en maïs. La demande intérieure est faible compte tenu des niveaux de prix et de leur extrême volatilité. En Espagne les inquiétudes relatives à la solvabilité des clients affectent les échanges. Enfin, le nord de l’UE semble bien couvert, notamment en productions sud-américaines, laissant de côté les volumes français pour l’instant.

ORGE DE MOUTURE : besoins bretons
Particulièrement inanimé tout au long de la semaine, marquant à peine les fluctuations observées sur les autres céréales, le marché a été dopé par une demande ponctuelle des Fabs bretons, soutenant les cours dans la région. Mis à part ce phénomène, l’activité est restée inerte et les prix ont globalement reculé sur la semaine.

BLÉ DUR : peu actif
Les cours du blé dur français ont évolué en sympathie avec les autres céréales. Activité limitée.

ORGE DE BRASSERIE : peu offert
Le marché des orges de brasserie s’est animé après la tenue du traditionnel rendez-vous de la filière, Brau beviale à Nuremberg. La demande n’est cependant pas aussi présente que l’attendaient certains opérateurs. La volatilité complique les choses.

FRETS : très peu actif
Le marché des frets fluviaux est bien calme. Les prix évoluent peu. Quelques échanges sont rapportés en blé vers Rouen, mais le maïs ne parvient pas à s’imposer sur le nord de l’UE où les volumes sud-américains lui sont préférés. En frets maritimes, les prix reculent.

TOURTEAUX : réveil de l’activité
Les prix du tourteau de soja ont renchéri d’une semaine sur l’autre. Des affaires se réalisent sur toutes les périodes. Alors que les cours du tourteau de colza sont reconduits, ceux du tourteau de tournesol s’effritent. On enregistre un petit volume de transactions sur le court comme le long terme. Concernant les tourteaux de lin, les cours se sont raffermis en sympathie avec la graine et le marché des huiles.

PROTÉAGINEUX : hausse du pois
Les cours du pois se sont raffermis, dans le sillage du tourteau de soja. On enregistre une certaine demande, cependant, les vendeurs ont déserté le marché. En féveroles, rien à signaler.

ISSUES DE MEUNERIE : sans offre
Sur un marché particulièrement peu offert, les prix des issues de meunerie, et notamment des sons, progressent encore cette semaine. Les affaires sont très rares sur l’ensemble du territoire.

DÉSHYDRATÉS : peu de marchandises
Les cours des luzernes et des pulpes de betteraves déshydratées sont nominalement reconduits. Les marchés sont étroits, en raison de récoltes loin d’être pléthoriques. En pulpes de betteraves, il n’y a pas de revente : l’activité pourrait reprendre d’ici quinze à vingt jours, selon les opérateurs qui sont questionnés sur l’échéance 6 d’avril.

CO-PRODUITS : poudre de lait ferme
Les prix de poudre de lait ont progressé cette semaine sur fond de rétrécissement de l’offre. Le marché de la poudre à destination humaine étant porteur, les volumes en consommation animale sont réduits, raffermissant les prix. En lactosérum, aucune affaire spot n’a été constatée. Les cours sont inchangés et nominaux. En PSC, les cours du citrus se raffermissent tandis que ceux du corn gluten feed s’effritent. L’activité est au point mort : les vendeurs ne proposent de la marchandise qu’à partir de janvier alors que les acheteurs de protéines ne sont preneurs que sur le rapproché. En pailles et fourrages, les cours se raffermissent en paille d’orge, en raison d’une bonne demande de la part des éleveurs qui rebutent à acheter du foin dont les prix sont jugés exorbitants. Dans le nord de la France, la paille de blé au champ a vu sa qualité se détériorer avec les pluies récentes. Les acheteurs se tournent de fait vers la marchandise sous abri, d’un prix plus élevé.

PRODUITS DIVERS : réajustements
En graineterie, les cours sont réajustés au gré des arrivages, globalement à la hausse. Seuls des réapprovisionnements classiques animent le marché. Les cours des semences fourragères sont quasi-reconduits, sauf en trèfle violet où ils s’effritent. On enregistre une petite activité à l’exportation en légumineuses, exception faite du lotier pénalisé par un manque de disponibilités.

OLÉAGINEUX : le colza et le tournesol chutent brutalement 
Les cours du colza, après un excès de faiblesse vendredi, ont repris leur ascension lundi vers des sommets rarement atteints, dans le sillage du soja sur le marché à terme de Chicago et du colza sur Euronext. Cependant, l’annonce par la Chine d’une possible hausse de ses taux d’intérêt, qui pourrait impacter ses importations, et les inquiétudes concernant les économies de certains Etats membres de la zone euro (Irlande, Portugal et Espagne) ont fait dégringoler mardi les places boursières, entraînant dans leur chute les matières premières agricoles. Le complexe oléagineux a été particulièrement touché. Dans ce contexte de volatilité des prix, l’activité, qui s’était réveillée à la faveur de la hausse lundi, est aujourd’hui figée. Ainsi les cours des huiles de colza qui croissaient de façon exponentielle (cf. encadré de Une), emportées par l’huile de palme malaise et l’huile de soja américaine, ont stoppé net leur ascension. Les cours du tournesol ont suivi les mouvements du colza, mais dans le vide. L’activité est des plus limitées.

Les plus lus

Moisson 2024 - Première prévision de rendement de blé tendre par Arvalis et Intercéréales

La campagne culturale 2023-2024 (campagne commerciale 2024-2025) française s'est avérée exceptionnellement pluvieuse,…

Moisson 2024 : le point sur la qualité et les rendements en blé tendre et orge par région

Les diverses sources privées contactées par la rédaction de La Dépêche Le petit meunier rapportent en blé tendre et en orge,…

Moisson 2024 : la récolte de blé tendre attendue sous les 30 Mt pour la troisième fois en vingt ans

Les services statistiques du ministère de l'Agriculture (Agreste) tablent sur une production française 2024 d'orge à 1,29 Mt,…

Moisson 2024 : le rendement en blé tendre français serait-il surévalué par la Commission européenne ?

L’observatoire des cultures européennes, Mars, alerte sur l’excès d’eau en Europe de l’Ouest qui joue sur les rendements et…

Récolte de blé tendre particulièrement précoce, avec du blé Cesario
Moisson 2024 - La faible récolte céréalière française se traduit par un recul prévisionnel des exportations en 2024-2025

Pour FranceAgriMer, le niveau de la récolte de blé tel que publié par Agreste à 29,7 Mt est surestimé par rapport aux attentes…

Ternoveo rejoint l'union de commercialisation Ceremis

Ternoveo, filiale du groupe coopératif Advitam, collecte annuellement environ 1 Mt de céréales.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne