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Des marchés toujours dans l’expectative

BLÉ TENDRE : toujours une situation de blocage

Le marché français a enregistré un net repli de ses cours par rapport à la semaine passée, que ce soit en AR ou en NR, même si l’on sentait une petite reprise sur Euronext ce mercredi. Difficile pour les opérateurs de boucler des affaires dans un contexte très incertain. Les vendeurs sont pourtant de retour au marché pour commencer à vider leurs silos, mais la demande se fait toujours désirer. Côté export, une fois encore, c’est la parité euro-dollar qui semble nous jouer des tours, avec une origine européenne encore loin d’être compétitive par rapport aux origines encore présentes sur le marché mondial, notamment le blé américain. Pourtant, la demande mondiale reste toujours active. Après la Turquie, c’est la Jordanie qui serait à la recherche de blé tout comme le Bangladesh. Nouvelle importante, le Kazakhstan, très présent depuis quelques semaines sur le marché méditerranéen, a annoncé un moratoire sur ses ventes de blé jusqu’au 1 er septembre prochain afin de modérer la hausse des prix intérieurs (voir A la Une "Le Kazakhstan...").

BLÉ DUR : paralysie

Le marché du blé dur connaît une paralysie totale au niveau des affaires. Une situation rarement rencontrée par les opérateurs de cette filière depuis très longtemps, voire du jamais vu ! En cause, l’immobilisme des acheteurs, confrontés à une hausse des prix des matières premières qui grève leurs capacités financières.

ORGE DE MOUTURE : au petit trot

Repli des cours cette semaine en orge fourragère, en sympathie avec la baisse du blé. On ne note que quelques petites affaires de la part de fabricants d’aliments, qui se couvrent au coup par coup.

ORGE DE BRASSERIE : marché sous surveillance

Activité commerciale entre parenthèses en ancienne campagne, après avoir enregistré quel-ques achats de la part des malteurs la semaine passée. Les opérateurs sont pour beaucoup d’entre eux dans l’expectative pour la nouvelle récolte, même si l’on note un certain intérêt en Esterel qui progresse légèrement à Creil. En orges de printemps, on note une très forte progression des surfaces concernées, notamment au Danemark . Selon les dernières estimations du Coceral, les surfaces ensemencées dans ce pays représenteraient 550.000 ha contre 459.000 ha en 2007, pour un rendement moyen de 50,5 qx/ha et une production prévue de 2,78 Mt (contre 2,24 Mt en 2007). Les prévisions de production 2008 en orges de printemps du Coceral pour l’Allemagne s’élèvent à 2,42 Mt (contre 2,12 Mt en 2007). Mais ces pays connaissent une forte vague de pluie actuellement, qui pourrait retarder ou endommager les semis. Les emblavements sont actuellement réalisés à 90 % en Angleterre, 40 % en Ecosse, 25 % au Danemark, 10 % en Suède, et à moins de 70 % en Allemagne.

MAÏS : toujours bien tenu

Le maïs enregistre toujours un niveau d’affaires régulier, les fabricants d’aliments du bétail conservant toujours le maïs, meilleur marché que le blé, dans leurs formules. Les cours évoluent assez irrégulièrement selon les régions, sauf en portuaire et sur le fob Moselle, plus fermes.

FRETS : quelques difficultés en fluvial

Les indices des frets maritimes, BDI (Baltic Dry Index) et BPI (Baltic Panamax Index) se sont nettement ragaillardis cette semaine. Le BPI a progressé de près de 550 points, franchissant la barre des 8.000 points. La situation n’a pas beaucoup évolué sur le marché des frets maritimes. La concurrence inter-secteurs pour se procurer des câles est toujours d’actualité.

Un nouvel élément vient néanmoins pertuber les affrètements cette semaine : les crues et décrues de certains cours d’eau, qui se montrent localement capricieux. Cela entraîne quelques retards d’exécution. La hauteur d’eau, conséquente en région parisienne, entrave en particulier l’accès des plus gros bateaux.

TOURTEAUX : inertie

Les tourteaux de soja sont en nette hausse cette semaine, dans le sillage direct du marché de la protéine à Chicago. La graine de soja y a fortement progressé suite à la flambée des cours du pétrole, qui ont atteint un record à 114 dollars le baril. De plus malgré le report du mouvement de grève en Argentine, l’approvisionnement demeure perturbé. Ainsi, les prix étant très fermes, l’activité est au plus bas. Les besoins semblent plutôt bien couverts pour l’essentiel. Les quelques échanges recensés sont des achats de complément. Pour les autres tourteaux, les prix sont plus stables et ne suscitent que peu d’intérêt.

PROTÉAGINEUX : sans vigueur

Le marché des pois est toujours très calme, peu d’échanges sont réalisés. Les prix suivent le recul des céréales. En féveroles, les cours subissent une forte baisse, influencés par le retrait des acheteurs.

ISSUES DE MEUNERIE : déficit chronique

Le marché reste ferme cette semaine. Il y a toujours une petite demande en rapproché, notamment dans le nord et l’ouest de la France mais les vendeurs sont absents. Les cours s’affichent à la hausse.

DÉSHYDRATÉS : les luzernes sous tension

La situation est compliquée en luzernes, en raison du retard pris sur la nouvelle récolte et de la pénurie sur l’ancienne. Les prix sont à la hausse. Le marché des pulpes est vendeur sans affaires, avec des cours stables.

CO-PRODUITS : fermeté en produits laitiers sur une activité en hausse

L’activité est assez soutenue en poudre de lait dont la cotation pour une livraison sur le mois d’avril progresse. Plusieurs affaires se sont traitées à ce niveau de prix. En lactosérum, la cotation disponible est en hausse également. Les disponibilités s’amenuisent en pailles et fourrages. Le marché est donc apathique et les cours ne fluctuent pas dans l’attente de la nouvelle campagne. Le marché des PSC est figé. Les prix des citrus sont en retrait dans le sillage des céréales. En farines de poissons, on rapporte peu d’activité, dans l’attente du démarrage des pêches au Pérou prévu pour le 21 avril. Le marché est plus ferme en Scandinavie.

PRODUITS DIVERS : marchés inactifs

Le manque de disponibilité perdure en graines fourragères. Les prix progressent une nouvelle fois, et il n’y a pas d’amélioration en vue. Le marché de la graineterie évolue peu, les prix ne varient pas si ce n’est en alpiste, en léger recul. En légumes secs, les cours sont toujours stables et semblent avoir atteint leur niveau plafond. Le marché est calme, les acheteurs résistant aux dernières hausses.

OLÉAGINEUX : marché en recul en colza, ferme en tournesol

Le marché de la graine de colza présente des cours en retrait par rapport à la semaine dernière. Toutefois, il pourrait bien repartir vers des sommets compte tenu de l’évolution outre-Atlantique du marché de la protéine à Chicago. Les cours du soja y ont fortement progressé, entraînés par la flambée des prix du pétrole, qui a atteint un nouveau plus haut à 114 dollars le baril. Cette fermeté favorise donc l’intérêt pour les biocarburants, dont le biodiesel, fabriqué à partir de soja au Brésil, et de colza en Europe. Pour autant, les cours sur le territoire de l’Union européenne souffrent du manque d’agressivité de la demande en retrait depuis quelques temps. Les échanges sont donc très réduits en l’absence de besoins manifestes. Les derniers lots de colza sont durs à écouler.

En tournesol, les cours progressent de nouveau en sympathie avec la hausse du marché mondial des huiles. L’activité reste au plus bas.

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